Il y'a un article de 10 pages au format pdf consacré aux Noirs dans l'Algérie contemporaine:

http://www.politique-africaine.com/nume ... 030022.pdf

Plutôt intéressant à lire.

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''L'histoire, je le crains, ne nous permet guère de prévoir, mais, associée à l'indépendance d'esprit, elle peut nous aider à mieux voir.'' Paul Valéry

Une discussion peut-être passionnante sans que le débat ne sois passionné. La passion dans l'histoire, ça n'a jamais donné rien de bon!

La question de l'esclavage est, nous le savons tous, particulièrement sensible. C'est le signe, en tous les cas, qu'aujourd'hui nous avons définitivement rejeté cette exploitation abjecte de l'homme par l'homme dans les poubelles de l'histoire.
D'autres formes d'exploitation restent aujourd'hui à combattre.

Si l'on veut comprendre la portée de l'esclavage "blanc" ou "noir" en Afrique du Nord, il faut avoir constamment à l'esprit que cette région du monde a été par le passé (et est aujourd'hui encore) relativement peu développée économiquement.
Dans ce contexte, la demande en esclaves ne pouvait être que réduite.
Du moins, les "noirs" vivant aujourd'hui en Algérie et qui descendraient d'esclaves sont relativement peu nombreux en raison de la faible demande nord africaine en esclaves subsahariens.

Sans vouloir être cynique, n'oubliez pas qu'un esclave, c'était une bouche à nourrir.
Dans une région comme le Maghreb, seule une infime minorité de la population pouvait acquérir des esclaves (blancs ou noirs) et les entretenir.

Quant à la masse des Maghrébins, elle vivait dans des conditions matérielles particulièrement modestes et n'était pas mieux lotie matériellement que ces esclaves qui arrivaient dans le Nord . Elle disposait en revanche de la liberté, ce qui n'est pas négligeable.

En fait, nous n'avons encore aucune idée du nombre d'esclaves noirs qui se sont fixés au Maghreb, de l'Antiquité à l'époque moderne.
La recherche permettra d'en savoir plus dans l'avenir.

En outre, nous savons peu de choses sur le rythme des affranchissements d'esclaves au Maghreb.

A mon sens, il fut particulièrement rapide.

-Les habitants de Wargla, Touggourt, Laghwat et autres oasis algériennes ou marocaines et tunisiennes des bordures de l'Atlas Saharien ou du Nord du Sahara sont métis dans leur grande majorité. La population noire s'est mêlée aux habitants locaux et ne s'en est plus distinguée.

-En revanche, les Touaregs qui sont métis depuis la préhistoire ont été eux-mêmes des esclavagistes.
En tant que nomades, il refusaient de travailler la terre, activité qu'il considéraient ignoble.
Ce sont donc des esclaves d'origine subsaharienne qui ont travaillé dans les oasis, construit les fogaras (adductions d'eau), etc.
Ce sont leurs descendants qui vivent dans les oasis du Grand Sud (nettement plus au sud que l'Atlas saharien).
Ces derniers ont pris leur revanche sur l'Histoire, en travaillant dans les plateformes pétrolières de l'Algérie indépendante, par exemple. Les Touaregs, quant à eux ont dû abandonner progressivement leur style de vie et se reconvertir dans le tourisme ou le transport de marchandises.

-Dans le nord du Maghreb, dans les pays méditerranéens, telliens ou atlasiens, l'histoire fut différente.
Les esclaves, dès qu'ils arrivaient pouvaient connaitre à mon sens, trois destins différents:

-Une infime minorité (sauf en Libye) était envoyée au Proche Orient pour y servir de domestiques pour les riches. Certains eurent un pouvoir considérable comme le Kizlar agasi en charge du harem du Sultan ottoman.

-Un plus grand nombre servait localement de domestiques (les femmes), d'employés de hammam ou de portefaix mais ils étaient aussi marabouts ou musiciens. La plupart étaient affranchis puisque, à Alger, par exemple, ils avaient un homme de leur communauté (un Amin) qui les représentait auprès du pouvoir.
Leur situation était plus enviable que la grande masse de la paysannerie algérienne.
En effet, en tant que citadins, ils étaient privilégiés.

-Un plus grand nombre encore était immédiatement affranchi, ceux qui formaient les troupes auxilliaires des armées ottomanes ou marocaines.
Ceux-là étaient entourés du prestige des soldats.

Pour finir, Nabila, j'aimerais réagir à l'un de tes propos.

Tu dis: "Donc si j'ai bien compris il y a certains "noirs" qui sont en algérie depuis la "préhistoire" cela voudrait dire que certains d'entre nous sommes les premiers habitant de se pays se ne sont pas les bérbères?"

En fait, c'est bien plus complexe et plus riche que ça. C'est le métissage des Peuls et autres Subsahariens avec les Captiens de l'Est ou les Mechtoïdes du Nord qui ont donné naissance à la civilisation berbère. Les Noirs ont participé pleinement au processus de création de cette civilisation. Ils sont à l'origine de la Berbérité, c'est cela que l'on doit comprendre.

Ce n'est pas parce qu'on est plus blanc qu'on est davantage Berbère. Ce serait complètement absurde de l'affirmer.

Les Touaregs parlent un dialecte berbère. Ils ont une culture profondément berbère.
C'est à partir de la vieille écriture des Touaregs que l'on a créé une écriture berbère contemporaine (au XXe siècle)
Les descendants d'esclaves de la région du Touat (Adrar) et du Gourara (Timimoun) sont profondément berbères. Ils parlent des dialectes berbères (Zannatiyya) et sont les derniers locuteurs berbères de cette région.
En ce sens, ils sont les dépositaires de cette langue et d'une culture berbère (africaine, est-il besoin de le rappeler) qui sans eux, disparaitrait purement et simplement.

Kamzz quand tu dis: "J'ai été déçu à deux reprises avec des livres d'histoires de Chine puis un autre de Russie,écrit par un chinois et par un russe (soviétique pour être précis) que j'évite la même chose chez mes semblables de l'autre coté de la mare nostrum."

C'est l'une des choses les plus insensées que j'ai jamais lues.
Il s'agit de confronter différents écrits pour arriver à la plus grande objectivité possible et non pas de rejeter telle étude ou telle étude, sous prétexte qu'elle serait partialle.

Bonsoir,

Je vous aime quand même, d'autant qu'en ce monde et ces milliards d'humain j'ai le privilège d'être l'auteur de la plus insensée des choses écrites!


K

Je me risque d'un propos hors du sujet :

C'est bien de pouvoir mettre en doute un auteur , c'est une autre chose que de généraliser a tout les auteurs de même origine , mais c'est maladroit de ne pas regarder du coté de l'éditeur . Je ne connais pas le situation au Maroc mais j'ai de gros doutes sur la Chine et l'ex Union Soviétique . De même façon , en musique , on se souviendra du sort de Bela Bartok qui avait osé mettre en doute les origines de la musique magyare ( hongroise ) et du groupe Kolinda , dont les recherches prouvaient les hypothèses de Bartok , et qui avaient été placée sur une liste noire , bannis des studio d'enregistrements , leurs premiers disques furent enregistrés a Paris. http://www.ivanlantos.com/groupes.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Kolinda

On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a . Sur ce , retournons en Algérie , ou il se passe , semble t-il des chose étonnantes

Bonjour,

Je me suis mal exprimer, je ne cherche pas généraliser quoique cela soit, simplement que je préfère l'observation d'un étranger sur tel ou tel sujets historiques, deux exemples;

- La Première guerre mondiale m'intéresse et à ce titre je préfère la vision anglo saxonne que française

- Du Coran, j'ai préféré la version de Chouraqui, certes juif d'Algérie, donc pas si éloigné que cela de l'Algérie.

Quant à Napoléon, je ne l'ai lu qu'avec un regard d'historiens français, il est grand temps de changer cela!

K