Nous avons discuté ici de l'historicité des hadiths :
Valeur historique de la TraditionEn voici quelques-uns sur la mort de Mahomet.
Commençons par le plus magnifique, presque trop beau pour n'avoir pas été retravaillé.
Boukhari a écrit :
Shahih, volume 5, livre 59, 730
Aisha rapporte : Voici un des bienfaits dont je resterai reconnaissante à Dieu : l'Envoyé de Dieu [...] s'éteignit dans ma maison, le jour où je l'accueillais comme épouse, la tête entre mon col et mes seins, et Dieu fit que sa salive se baigna à la mienne.
Ce jour-là, alors que je le tenais contre moi, mon frère Abd-er-Rahman entra, une tige de siwak [la plante cure-dent] à la main. L'Envoyé de Dieu reconnut l'objet, et de la tête me fit signe de lui en procurer. Comme il le trouvait trop dur, je lui demandai si je devais le mâchonner pour lui, et il fit signe que oui. Il y avait un récipient qu'Omar avait l'habitude de venir nous remplir d'eau, il se mit à y tremper le visage en disant : "Il n'y a de dieu que Dieu, la mort à ses transes !" Il leva le bras et répéta à maintes reprises : "Allons auprès du Sublime Compagon !"
Il rendit l'âme et sa main retomba.
(Comparables : 5-59-731, 5-59-732, 4-53-332)
En voici un autre, marqué par l'opposition entre la localisation de l'âme qui intéresse le Prophète et celle de son corps, qui intéresse Aisha.
Boukhari a écrit :
Shahih, volume 2, livre 23, 471
Aisha rapporte : durant sa maladie, l'Apôtre de Dieu répétait fréquemment : "Où suis-je aujourd'hui ? Où serai-je demain ?" Et moi, j'attendais [impatiemment] mon tour. Quand celui-ci arriva, Dieu emporta son âme d'entre mes bras et mes seins, et il fut enterré dans ma maison.
Enfin, en voici un qui contient bien une malédiction. Le pauvre Prophète ignorait certainement qu'il deviendrait une station du pélerinage.
Boukhari a écrit :
Shahih, volume 2, livre 23, 472
Aisha rapporte : durant sa maladie fatale, l'Apôtre de Dieu dit : "Dieu a maudit les Juifs et les Chrétiens car ils ont fait des tombes de leurs prophètes des lieux d'adoration." Sans cela, la tombe du Prophète serait devenue un monument pour le peuple, et il était effrayé à l'idée que son tombeau devienne un lieu d'adoration.
Revenons à Aisha, et la politique politicienne dont elle s'éloigne rarement
Citer :
Shahih, volume 5, livre 59, 736
Al-Aswad rapporte : Il a été déclaré devant Aisha que le Prophète avait reconnu Ali comme son successeur. Elle dit alors : "Qui a dit cela ? J'étais avec le Prophète, et je le serrais contre ma poitrine. Il a demandé un plateau, puis est tombé sur le côté et a expiré, et je ne l'ai pas ressenti. Comment donc a-t-il pu reconnaître Ali comme successeur ?"