alistée a écrit :
Les Arabes eux, instituent dès 640 le code de Omar définissant le statut de dhimmi.
Ce n'est pas Omar qui à définit le statut de dhimmi mais Mahomet en personne. Mais avant de parler de la dhimmitude, on peut se poser quelle était la situation d'une minorité religieuse si le pouvoir qui se met en place en est d'une autre?
Nous avons pour cela le royaume de Himyar dans le Yemen qui à l'avantage de se situer en Arabie et à perdurer jusqu'au VI ieme siècle et disparu quelques decennies avant la révelation de Mahomet. Himyar est un royaume qui après de long combat avec Sabaa de debut de notre ère, s'imposa sur l'ensemble du Yemen au IV siècle.
Au début du VI ième siècle le roi Yusuf appeler aussi Dhou Nouwas se convertissa au judaisme, et chercha à l'imposer au tributs chrétiennes de Najrans et Hadramout. Finalement en 518, il les persecuta et destruisit les eglises, pour la tribut de Najran il creusat un grand fosse, les jeta et les brula vif, il y eu 20 000 victimes.
Quant le Negus éthiopien apprennit la nouvelle, il demanda l'aide de Byzance qui lui fournit quelques flottes puis envoya une grande armée avec en tête des éléphants et le chef de cette armée Abraha. Celui ci conquie Himyar en 525 et Dhou Nouwas se suicida. En 535, Abraha est consacré roi du Yémen qu'il s'emploie à christianiser en persecutant les juifs. Un prince resté juif Sayf Ibn Dhi Yazei'n fait appel aux Perses en 570 pour le chasser. Les Sassanides règnent jusqu'à l'arrivée des tribus arabes en 628.
La dhimmitude:
Avec les minorités Mahomet préféra instaurer au non musulman de payer un tribu ( jizya) en contre parti le non musulman n'était pas obliger de s'engager dans l'armée. Etait exempt de cette jizya les femmes, les enfants, les vieux, les esclaves l’aveugle, l’infirme, l’invalide et toute personne incapable de porter une arme. De même, les musulmans décidèrent de dispenser de la jizya le moine qui se consacra au culte dans son couvent car il n’est pas de ceux qui font la guerre. Il était demander aussi au dhimmi de ne pas insulter Allah, de respecter les lieux de culte musulmans et de ne pas avoir de contact avec les ennemies.
En contre partie les dhimmis étaient protégé (sa personnes, ses biens, son honneur) des agressions extérieures et interieures sur leur personnes et leur biens. Ainsi, quiconque vole l’argent d’un dhimmî aura la main coupée. Celui qui le prend de force recevra une peine discrétionnaire , et l’argent sera retourné à son propriètaire. Quiconque emprunte de l’argent à un dhimmî est tenu de rembourser l’emprunt. S’il ne le fait pas alors qu’il en a les moyens, le gouverneur l’emprisonne jusqu’à ce qu’il retourne l’argent, et en ceci il n’y a aucune différence avec un créditeur musulman. Le dhimmi était aussi protegé contre les médisances, l’érudit Ibn `Âbidîn a commenté cela disant :
"Par l’établissement du pacte (dhimmah), on leur doit ce qui est dû pour nous-mêmes. Puisque la médisance est interdite à l’encontre d’un musulman, elle est interdite à l’égard d’un dhimmi. On dit même que l’injustice envers le dhimmi est encore pire".
On rapporte de Mahomet le hadith:
"Quiconque opprime un mu`âhid (le bénéficiaire du pacte) ou le spolie d’un droit ou le charge de ce qui dépasse sa capacité ou lui prend une chose sans son consentement, je serai son adversaire le jour de la résurrection".
La jizya se préleve une fois par an selon le calendrer lunaire et pouvait être prelever en nature, pour le pauvre le montant était d'un dinar qui correspond à 2 semaine journalier, pour les autre le montant est de 1à 4 dinars et pour les plus riche de 12 à 48 dinars.(C.Cahen)
Quelque fois la capitation était contractuelle (sulhiyya) et revêtait la forme d'une somme globale fixée forfaitement repartie entre les membres de la communauté.
Le dhimmi payait en plus de la jizya, le kharraj qui est l'impot foncier (après Omar) alors que le musulmans payait le zakat qui était de 10 ième de son revenu annuel, de ses terres et de son agricutures et son élevages.
Les califes notamment "les inspirés" qui succedèrent maintenirent les mêmes dispositions concernant les dhimmis, ce qui en faisait une obligation canonique.
Pendant de règne d'Abou Bakr (le premier calife), Dans le pacte de dhimmah envoyé par Khâlid Ibn Al-Walîd aux habitants d’Al-Hîrah en Iraq - chrétiens de leur état - comprenait :
"Je me suis engagé envers eux à ce que tout homme âgé n’ayant plus la force de travailler, ou ayant été atteint d’une maladie quelconque, ou ayant perdu sa fortune et tombé dans le besoin au point que ses correligionnaires lui fassent l’aumône, ceux-là seront exemptés de jizya et vivront à la charge du Trésor Public des musulmans, eux et les individus à leur charge."
Omar le deuxième calife lui divisa la jizya en trois montant, d'après le niveau social de chacun. Aussi un jour Omar a aperçu un vieux juif faisant la quête. Il lui en a demandé la raison et a appris que la vieillesse et la pauvreté l’y obligeaient. Alors Omar l’a emmené au responsable du Trésor Public des musulmans et dit
"Nous ne serions pas justes envers lui si nous prélèvions la jizya sur son revenu pendant sa jeunesse et que nous le délaissions lors de sa vieillesse !" . Il a donc ordonner de lui verser ainsi qu’aux gens de condition similaire une allocation du Trésor Public leur permettant de pourvoir à leur besoin et de vivre convenablement. De même, en allant à Al-Jâbiyah près de Damas, il a croisé des lépreux de confession chrétienne. Il a alors ordonné que leur soit alloué une part de l’argent de l’aumône et qu’ils soient couvert par al-qût (c’est-à-dire que l’état se charge de les nourrir et de pourvoir pour eux de manière régulière).
L’un des agents de Omar Ibn Al-Khattâb lui présenta les sommes perçues en termes de jizya, Omar les trouvant très élevées dit à son agent :
"Auriez-vous accablé les gens ?" L’agent répondit : "Non. Par Dieu, nous n’avons perçu la jizya de la part des dhimmis que de leur plein gré." Omar demanda : "Sans fouet, ni flèche ?" L’agent confirma : "Sans fouet, ni flèche." Omar dit : "Louanges à Dieu Qui n’a pas voulu que ces procédés soient accomplis par moi ou sous mon règne."
Parmi les dernières recommandations que Omar eu pour son successeur avant de mourir est:
"Et je lui recommande les dhimmis, ces gens avec qui un contrat a été fait au nom de Dieu, par le Prophète : je lui recommande de respecter le contrat conclu avec eux, que leur défense militaire soit assurée et qu'il ne leur soit pas demandé de faire ce qui est au-dessus de leurs forces"
Ali le quatrième Calife, a écrit à l’un de ses percepteurs de kharâj :
"Lorsque tu prélèves le dû, ne vends aucun vêtement, d’été comme d’hiver, ni une nourriture dont ils mangent, ni une bête de somme. Ne frappe personne du moindre coup de fouet pour un dirham impayé, et ne le maltraite pas pour le paiement d’un dirham . Ne vends aucun bien pour percevoir le kharâj car on ne nous a ordonné que de prélever sur leur excédent. Si tu enfreins mes ordres, qu’Allâh t’en tienne rigueur et ne m’en tienne pas et si j’apprends que tu as fait un écart, je te démettrai (de tes fonctions). Le percepteur lui a répondu : Dans ce cas, je reviendrai chez toi comme je suis parti ! (signifiant que les gens ne payent jamais sauf par la force) Il lui a répondu : Dusses-tu revenir comme tu es parti."
Avant de parler du code de Omar, je reviens sur les distinctions vestimentaires, d'abord cette distinction est attesté en arabie avant l'apparition de l'islam, alors que Mahomet était encore minoritaire quelques de ses compagonon virent et lui demandèrent si comme les juifs et les chrétiens, les musulmans ne devaient-ils avoir quelque choses pour se distinguer, Mahomet répondit
"distinguez-vous d'eux" et donc gardèrent leur habitudes vestimentaire et leur coupe de cheveux car les chrétiens en ce temps se rasaient le devant de la tête et les juifs laissait une mêche ou deux.
Omar a suivi cette tradition pour des raisons pratiques d'abord pour les impôts, mais aussi parce que chaque communauté avaient sa propre justice et en cas de litige entre deux personnes de meme confession, ont les emmena à leur propre institution de justice sans passer par le cadi musulman, aussi cela permettait aussi de donner l'autorisation au non musulman de vendre de l'alcool voire d'entretenir des tavernes, leur permettait aussi de travailler le vendredi à l' heure de la prière sans être déranger ...ect. A part quelque exceptions c'était les dhimmis eux même qui choisissait leur propre signe distinctif, cette distinction fut meme "oublier" dans pas mal de périodes surtous dans les villes ou tous le monde se connaissaient.
Ce qui est sur aussi c'est que Omar envoya à ses troupe en Perse un message pour leur demander de ne pas changer de tenue et de ne pas prendre la tenue des perses afin qu'ils n'oublient pas leur origine et perdent leur identité.
La première fois que les distinctions de type restrictifs avec des ceintures de couleurs differente d'après la religion apparaissent en Orient au temps de Moutawakil (847-861), donc à la fin de l'age d'or de la dynastie Abassyde et au maghreb au temps des Almohades
Pour ce qui du code de Omar le gros des orientalistes pensent que le code est postérieur à Omar, il le situe entre la fin du VIII siècle et le début du Xième car on vois mal Omar avec sa rigueur établir un pacte et être le premier à le violer puisque s'est sous son règne que les musulmans construisirent les églises en egypte notamment lors de la construction de la capitale El Fustat, ses successeurs ont continué comme ont permit au juifs de s'installer à Jérusalem et construire leur synagoge.
C'est aussi à partir de son règne que les dhimmis travaillèrent dans l'administration et il est avéré que les dhimmis s'angagèrent dans les armée.
Omar est considéré comme le vrai fondateur de l'état musulman et pour les arabes, c'est le calife le plus juste et généreux que les musulmans n'ont jamais connu. Il est connu aussi pour être extremement austère, trés simple, ferme et quelque peu grincheux.
Reconnu pour sa justice, des non musulmans n'hésitait pas à le solliciter pour leur rendre justice contre des musulmans.L’exemple le plus connu dans ce domaine concerne l’histoire d’un copte avec le gouverneur d’Égypte Amr Ibn Al-`Âs. Le fils de ce dernier avait en effet frappé le fils d’un copte de son fouet lui disant :
"Je suis le fils des nobles !" Le copte se rendit aussitôt à Médine et se plaignit à Omar . Le calife convoqua Amr Ibn Al-`Âs et son fils. Il donna un fouet au fils du copte lui disant :
"Frappe le fils des nobles." Lorsqu’il finit de le frapper, Omar se tourna vers lui disant :
"Frappe aussi la calvitie de Amr car c’est par son pouvoir qu’il (son fils) t’a frappé." Le copte refusa :
"J’ai frappé celui qui m’a frappé." Omar se tourna alors vers Amr et lui dit sa phrase désormais célèbre :
"Ô `Amr, depuis quand réduisez-vous les gens à l’esclavage alors que leurs mères les ont mis au monde libres ?"
On a vu la différence qu'il y avait entre les musulmans et les autres arabes qu'il ont précedé .A la base la dhimmitude était une avancé mais ce que l'on peut reprocher c'est qu' avec l'ascension de la civilisation islamique il ne sont pas aller plus loin pour arriver à une société plus égalitaire au lieu de cela les musulmans se sont replier sur eux même pour oublier la plupart de leur valeur.