Bonjour Jean,
Sans trouver de nom car ceci me parait difficile, il existe "un islam modéré" de plus en plus évoqué.
Pour la période que je connais le "moins mal", les Ottomans et plus spécialement le règne de Süleyman, aucune justice n'est arbitraire, il y a une sorte de "tamis" et aussi une "adaptation" selon les contrées annexées, une adaptation qui fait entrer les us et coutumes de ces contrées.
C'est déjà une preuve de modération, d'autres religions me semblent plus "raides" mais j'imagine ne rien vous apprendre.
Le "Hanbalisme" n'est qu'un des quatre madhhabs (école de pensée religieuse formant le droit musulman). Il nait très tôt (IXème) et au départ pour s'opposer au mutazilisme -je crois-.
Vous aurez toujours des courants orthodoxes (wahhabisme au XVIIIème, salafisme au XXème) initiés par des hommes dont il faut regarder le parcours et l'imbrication politique dans un temps, un lieu, un contexte donné. Sans la position des Saoud, sans le rejet d'Abd el Wahhab, le wahhabisme se serait peut-être éteint, aurait peut-être été récupéré, on ne peut savoir.
C'est la conjonction d'une vision de la religion qui peut intéresser -pour socle de pouvoir- qui donne souvent naissance à une captation qui est imposée comme seule règle.
Comme l'explique Narduccio, vous trouverez partout des "orthodoxes", c'est d'ailleurs plus souvent la politique qui leur fait un lit ou encore se sert du message que le contraire.
Avec le temps, on se réveille avec un Islam orthodoxe qui tient de la fantasmagorie et d'y voir un "renouveau". Chaque siècle, on fait quelque part du neuf avec du vieux remixé.
Vous évoquiez Machiavel, arrêtez-vous sur l'épisode Savonarole. C'était une vision, dans un contexte mêlant politique, religion et voulant que la seule "politique" soit religieuse. Ceci a pris. Un temps parce-que circonscrit à une ville au moment le plus fort. Lorsqu'un pouvoir fort intervient (ce fut la papauté avec Alexandre VI, je crois), la messe fut dite.
Mais encore faut-il accepter un pouvoir fort et les solutions qu'il propose. Si un des deux fait faux bond, il y a lieu de s'interroger sur le pourquoi de ce freinage, qui y trouve son compte etc.