Léonard59 a écrit :
... Mais, en Europe, le travail des femmes est devenu général et la plupart des coiffes ne tiennent pas bien en place quand on doit se mouvoir sans cesse ...
On pourrait observer un phėnomene un peu ėquivalent dans certaines sociétés musulmanes. En Algėrie (du moins à Alger) le pendant traditionnel au
niqāb était le
3jār qui couvrait la partie du visage en dessous des yeux, le reste du corps étant recouvert par un
hāïk, sorte de toge en tissu satiné (blanc ou beige) ou en même en soie (pour les plus riches) avec les bordures en sorte de fine dentelle. C'était la tenue d'usage des femmes, tout âges confondus, pour sortir de la maison et je me souviens même de ma mère (dėcėdėe au milieu des annėes 80) qui le portait. C'ėtait très ėlėgant, mais naturellement peu pratique sauf que, en ce temps, le séjour des femmes sur la voie ou dans les ėspaces publiques se limitait au trajet qui allait de chez-elle au lieu où elle va (au
hammām, chez des parents, faire quelques courses rapides ... etc.). Ca pouvait donc se gérer ...

Or, à compter des années 70-80, elles étaient nombreuses à avoir fait des études et il devenait de plus en plus courant de les voir travailler. Dans un premier temps, celles qui suivaient cette voie adoptaient forcément une tenue à l'occidentale car il était impossible d'avoir une vie professionelle en tenue de sortie traditionelle. Mais ce travail au fėminin se dėmocratisa en une génération à peine et il toucha donc même les femmes et les familles conservatrices. On vit alors, au début des années 80, apparaitre les premiers
hijāb (le genre de tenues que vous appelez "voile" en France), nettement plus accomodant pour une vie professionelle tout en permettant de se conformer aux normes de la société et de la religion musulmane. Une génération plus tard, il fit totalement disparaître le
hāïk et son
3jār.