Bonjour,

Certains historiens donnent le nom de "Guerre de Cent Ans" à la période conflictuelle entre royaumes de France et d'Angleterre qui s'étend entre 1152 (mariage d'Aliénor, duchesse d'Aquitaine et reine répudiée de France, et Henri Plantagenêt, prince héritier du trône d'Angleterre) et 1259 (signature du traité de Paris entre les deux royaumes qui reconnaît la conquête par la France de la quasi-totalité des terres des Plantagenêt sur le continent, à l'exception du duché d'Aquitaine).

Auriez vous :
1) des ouvrages ou des sites sérieux qui traitent des innombrables guerres livrées par les deux pays au cours de cette période (je suis particulièrement intéressé par la participation française à la "First Barons' War" de 1215-1217, notamment la dévolution du trône d'Angleterre au prince héritier Louis de France en 1215 et son échec final à la bataille de Lincoln et aux combats navals de Douvres et de Sandwich en 1217, confirmé par le traité de Lambeth) ?
2) des avis sur cette appellation de "première Guerre de Cent Ans" ? Je ne la trouve pas excessive en raison de l'intensité de l'opposition entre les deux royaumes, de la fréquence des guerres qu'ils se sont livrés au cours de la période et surtout si l'on compare avec les coupures qui ont effectivement fait de la Guerre de Cent Ans connue de tous (1337-1453) plutôt une suite de guerres ponctuée de traités de paix (Brétigny 1360, Troyes 1420 pour ne citer qu'eux) qu'une guerre continuelle.

Merci de vos réponses,
Bien cordialement,

Loïc Bonal

PS : j'ai été étonné d'apprendre récemment qu'un autre prince français que Guillaume le Bâtard avait été officiellement roi d'Angleterre, même brièvement (1215-1217), même s'il n'a pas été sacré (ce qui a été le cas d'autres souverains d'Outre-Manche reconnus sans problème) et qu'il y avait un antiroi qui sortit vainqueur de leur antagonisme...

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"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"

C'est la mort brutale de Jean sans Terre ramena les barons anglais dans l'autre camps.

A l'origine, les barons anglais s'étaient révoltés contre Jean parce que le Pape avait refusé de ratifier la Grande Charte. Le Royaume d'Angleterre se trouvait alors sous la tutelle papale. Ils firent donc appel à Louis de France, dont l'épouse Blanche de Castille était la petite fille de Henri II et d'Aliénor d'Aquitaine.

Mais le 19 octobre 1216, Jean meurt brutalement d'une indigestion. Jean avait toujours été soutenu par Innocent III, dont le légat avait excommunié Louis et ses alliés. Honorius III, qui succède à Innocent décédé aussi à peu près au même moment que Jean, suit la même politique.

Comme le successeur de Jean est son fils Henri agé seulement de neuf ans, les barons anglais font défection, leur tyran est mort et un Roi mineur est chose intéressante pour obtenir des avantages. Voilà pourquoi Louis fut abandonné et dut signer la paix de Lambeth.


Pour le reste, un livre intéressant qui couvre toute la période de cette première guerre de Cent ans: La monarchie féodale en France et en Angleterre de Charles Petit Dutaillis, Collection Evolution de l'Humanité, Albin-Michel. Mon édition est de 1971.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Merci de la référence, Jean-Marc.

Même si j'avais bien les mêmes éléments sur la défection du gros des barons anglais à la mort du "tyran" Jean Ier fin 1216, il me semble que le retrait de Louis de France s'explique plutôt par sa défaite de Lincoln en mai 1217 et l'interruption du trafic naval dans la Manche qui le coupe de ses bases.

Disons que sa défaite trouve ses causes dans la défection des barons, mais que s'il avait vaincu, la situation politique et juridique nouvelle établie aurait été extrêmement intéressante

Sans compter qu'une fois installé sur le trône de France, celui qui n'est pas encore Louis VIII fera payer cher à ses anciens "sujets" leur "trahison", en conquérant le gros de ce qui restait de l'héritage Plantagenêt en France, n'échouant qu'en Aquitaine

Un roi intéressant, apparemment, même si son règne fut bref.
J'ai lu des explications différentes à son surnom de "Le Lion" (ou "Coeur-de-Lion", encore qu'on évite ce dernier en raison de la similitude avec Richard Ier d'Angleterre) : son courage au combat, ses nombreuses conquêtes militaires, mais aussi sa cruauté. Qu'en est-il ?
Une bonne biographie à conseiller ?

Amitiés,

Loïc Bonal

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"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"

Vous avez un aperçu de la vie de Louis VIII dans le Philippe-Auguste et son temps. de Luchaire.

http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?D ... =NUMM-9798

Sinon, vous avez des chroniques de l'époque traduites en français moderne:


http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?D ... NUMM-94606

Mais il faut dire que c'est un Roi mal étudié, coincé comme il est entre son père et son fils. Mais cela vous donnera un petit aperçu

Amitiés,

Jean-Marc
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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Il existe une bio Fayard sur Louis VIII de Gérard Sivéry, 1995; je viens juste de me la procurer, mais je ne l'ai pas encore lue.

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Tous les désespoirs sont permis

Oui, je viens de la trouver en cherchant un peu.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez et si ça vaut le coup de l'acheter à mon tour.

Cordialement,

Loïc Bonal

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"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"

411 pages + 40 pages de notes et biblio pour un roi mort à 39 ans après avoir régné 3 ans et quelques, ça fait un bon ratio...
Dont 2 chapitres (63 pages) sur l'aventure anglaise qui vous intéresse particulièrement.
Et puis les bio Fayard, je suis un fan, rarement déçu (une seule fois sur les 69 que je possède)

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Tous les désespoirs sont permis

Oui, c'est vrai, les Bios Fayard sont très bien. Je n'en ai pas autant, mais je n'ai jamais été déçu. Je vais chercher à me procurer celle de Louis VIII.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

Eh bien dès que j'aurais fini "La guerre au Moyen-Age" de Contamine, j'essaierai de me coller à la bio du "Lion de France".

Merci de vos conseils.

Loïc

PS : Jean-Marc, je confirme, j'ai changé de connexion et je réussis à télécharger, désormais

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"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"

Un plan, JM et Loïc, pour les avoir moins cher : beaucoup d'entre elles ont été éditées ensuite par une société de vente de livres d'histoire par correspondance (je ne sais pas si je peux la citer ici). Le logo Fayard ne figure plus sur la couverture, mais le texte lui-même et la présentation sont rigoureusement les mêmes (une sorte de produit dégriffé en somme). Or, il y a plein d'invendus qu'on retrouve neuf, parfois encore sous blister, chez les bouquinistes ou les sites d'enchères, à 1/3 ou 1/2 du prix Fayard. C'est d'ailleurs le cas pour mon Louis VIII.

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Tous les désespoirs sont permis

Ah ? Et quelle est donc cette biographie décevante ?

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"Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fit pour toi s'il était Dieu et que tu fusses La Hire !"

De Gérard Israël, qui titre une biographie de Cyrus le Grand, et qui, sous le prétexte de l'Edit de Cyrus qui met fin à la captivité des Juifs, consacre presque la moitié de son livre à l'histoire des Hébreux, avant, pendant, après, le règne de Cyrus. Bien sûr, il faut évoquer les rapports entre les Achéménides et les Juifs mais bon... gros hors-sujet, selon moi.

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Tous les désespoirs sont permis

Je viens de lire un livre qui répond en grande partie à mes questionnements sur la "première" Guerre de Cent Ans (1152-1259) : les Plantagenêts, de Jean FAVIER.

Je l'ai trouvé vraiment très bon.

LB

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"Ils s'instruisent pour vaincre"/"Par l'exemple, le coeur et la raison"/"Labor Omnia Vincit"

Je n'ai pas lu celui-ci, mais les livres de Favier sont généralement très bons.

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Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

J'imagine que deux ans après, vous devez l'avoir lue ? Quel est votre avis alors ?

Je demande cela parce que suite à une appréciation positive de JML ce matin sur le Philippe le Hardi du même Sivéry, j'en ai trouvé d'autres appréciations moins élogieuses dans les archives du forum.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)