Il existe aux Éditions 10/18 la collection "Grands détectives", qui présente un grand nombre de collections de romans policiers historiques, de l'Antiquité au XIXe siècle (peut-être même au XXe siècle).
Marc Paillet a par exemple consacré plusieurs de ses romans à un couple de
Missi dominici détectives. Je n'en ai lu qu'un seul (j'ai oublié le titre) : j'ai trouvé que les descriptions psychologiques des personnages ainsi que leurs réactions étaient un peu trop contemporaines. Mais l'auteur avait bien saisi les enjeux de la période carolingienne.
Elena Arseneva a quant à elle publié quelques policiers portant sur la Russie kiévienne du XIe siècle. Là encore, je n'en ai lu qu'un seul, sur lequel je ferais des appréciations comparables à celles figurant plus haut.
En revanche, j'ai énormément apprécié les volumes de Jean-François Parot consacrés à la police parisienne à la fin du règne de Louis XV et au début du règne de son petit-fils. L'auteur a su concilier exacte reconstitution historique et intrigue policière. Quand il met en scène le héros avec Louis XV et la Pompadour, on a l'impression d'y être ! Il puise ses descriptions dans des sources de l'époque (ainsi la description de l'agonie de Louix XV est criante de vérité).
Avec le même type d'intrigue (complots contre le roi et jeune héros sympathique), Philippe Bouin a publié deux titres (en poche, chez J'ai Lu) consacrés aux débuts de la police parisienne dans les années 1660 (avec La Reynie dans le rôle de Sartine). Moins convaincants que ceux de Parot, ces volumes n'en restent pas moins passionnants !
J'évoquerais moins les livres de Anne Perry (de nouveau en 10/18) sur l'Angleterre victorienne (quoique j'adore la série des Monk, dont j'ai lu tous les volumes) car l'intrigue policière l'emporte sur les decriptions historiques. Mais la société victorienne et ses pesanteurs sont très bien décrites (cela rappelle les descriptions d'un auteur contemporain de celle-ci, Arthur Conan Doyle).
Pour terminer, je voudrais évoquer mon attachement aux enquêtes policières publiées par deux sœurs (bouqunistes parsiennes) sous le pseudonyme de Claude Izner et qui portent sur le Paris des années 1890. Outre que le héros est libraire, ce qui nous permet de découvrir la bibliophilie de l'époque, les auteurs nous décrivent très bien un Paris à la fois populaire et mondain, dans lequel la presse chérie (déjà) le fait divers.
Qu'en pensez-vous ? Quels sont les autres détectives de la collection dont vous avez lu les aventures ?
P.S. Je ne voudrais pas terminer mon intervention en n'évoquant point un auteur devenu classique : Umberto Eco. Je tiens
Le Nom de la Rose pour le plus grand roman historique jamais écrit. Bien que les cent premières pages soient ardues (j'avais en tête une autre expression, mais sa trivialité m'empêche de l'écrire
) et que la résolution de l'intrigue déçoive ("tout ça pour ça" ?), l'érudition dont fait preuve l'auteur dans
Le Pendule de Foucault est aussi ébouriffante.