Solon a écrit :
1)Avènement des technologies d'enregistrement, diffusion rapide, mondiale et d'accès facile de la musique dont les effets on été:
-une accélération de la vie des "styles" permettant d'apprivoiser en quelques années un language X qui du fait même devient désuet rapidement.
-Un accroissement de la rentabilité de la musique en transférant les revenus de la salle de concert aux ventes d'enregistrements créant du même coup une nouvelle classe de participants au monde de la musique...l'homme d'affaire qui lui crée la mise en marché de la musique.
- une modification profonde du rôle de l'interprête et de l'auditeur. Il y a cent cinquante ans, on découvrait une oeuvre en lisant la partition, en la travaillant, ou en allant au concert. Aujourd'hui on achète un disque. De même, peu d'auditeurs avaient l'occasion d'entre plusieurs interprétations de certaines oeuvres, aujourd'hui on collectionne et on compare.
Il en résulte trois grandes tendances (à mon avis):
- là où, autrefois, la distinction entre compositeur et interprete était assez floue (la plupart des grands compositeurs furent d'abord de grands interpretes, et la plupart des interpretes composaient), elle devient plus marquée,
- sous l'effet du disque, les interprétations d'une même oeuvre tendent à se standardiser, l'aspect "sportif" de l'interprétation se trouve renforcé (je pense que nous sommes beaucoup plus gênés par les fausses notes que nos ancêtres).
- la musique se professionnalise : le musicien amateur, qui déchiffre et joue pour son cercle d'amis, tend à se marginaliser, et est remplacé par le discophile, voire l'encyclopédiste...
Vers la fin du 20eme siècle apparait, via les technologies numériques, la possibilité de retoucher l'interprétation, ou de composer "à la machine". Je pense qu'il s'agira d'un élément déterminant de la musiqe du 21eme siècle, marginalisation progressive de l'interprête (instrumentiste), remplacé par un opérateur assisté d'un ordinateur... Il me semble plausible que ceci s'applique également à la composition (assistée par ordinateur...)
Bref, le 20eme siècle n'est peut être que le début d'une transformation plus importante encore.
Solon a écrit :
2)domination totale de la formule et de la répétition dans la musique en ayant toujours pour but la compréhension toujours plus facile de la musique. La musique "pop" domine. C'est LA musique du XXe siècle (alors que nous, au XXIVe nous préférons la musique quantique)
3)Pour ce qui est de la musique de concert. Les compositeurs du XXe siècle, sont passé d'une musique ayant pour fonction le divertissement à une musique ayant pour fonction d'étirer les frontières du language musical. Exit l'artisan, entre l'artiste qui tranquillement devient créateur puis générateur d'idées... de concepts. On travaille à gros traits. REJET DU SYSTÈME TONAL. DOMINATION DE LA 7eme majeures et du triton.
Je ne peux m'empêcher de remarquer l'apparente contradiction entre ces deux tendances. D'un côté (musique populaire), l'on simplifie, les rythmes se simplifient (dominance du binaire, syncopé), les techniques harmoniques se simplifient (tout n'est plus que cadence parfaite et autres procédés simples), les formes musicales et mêmes les mélodies se simplifient.
De l'autre (musique "savante"), on va vers une complexité toujours plus grande, qui donne parfois l'impression d'un mépris souverain de l'auditeur.
Et l'auditeur semble le grand perdant : d'un coté, on le prend pour un imbécile, de l'autre, on lui demande d'être un expert...