Bonsoir LaGhis,
j'apprécie vos commentaires argumentés et sans polémiques inutiles
Alors j'essaierai de faire de même.
Je ne suis pas spécialiste des institutions, mais j'ai une conscience civique qui me porte à m'intéresser à nos institutions. Donc mon avis est sûrement imparfait.
Sur la question de l'enrichissement d'un texte par sa relecture par le Sénat, je m'interroge. Tout dépend de ce que l'on entend par enrichissement...
Il y a les principes, les textes qui régissent les institutions, et il y a la pratique. Or, dans la pratique, le Sénat est, et a toujours été marqué politiquement à droite, et qui plus est composé de personnages âgés de + de 35 ans (
) !
Ils n'apparaîssent pas, pour beaucoup, comme une ressource répondant aux préoccupations quotidiennes des citoyens.
Et si l'intérêt de cette chambre réside dans une relecture du texte, peut-être qu'il en serait de même si l'Assemblée Nationale procédait à cette 2è lecture elle-même. En d'autres termes, l'enrichissement est peut-être plus le fait de la relecture que du passage à une autre assemblée !
Mais, un fait tend à penser que le Sénat a un rôle presque secondaire en matière législative : en cas de désaccord, ce sont les députés qui ont le dernier mot.
Et encore une fois, comment croire que les députés sont fougueux au point qu'il faille "tempérer leur ardeur par des "anciens" plus ...sages ? D'ailleurs, la moyenne d'âge entre membres des 2 assemblées est de moins en moins grande. A peine 10 ans (respectivement 50 et 60 ans) !
La durée du mandat du sénateur vient de passer de 9 à 6 ans . Il y a un renouvellement partiel du Sénat plus rapide qu'auparavant. Les sénateurs se retrouvent donc devant les grands électeurs (150 000 à peine!) plus rapidement. Le jeu électoraliste, ou clientéliste si l'on veut, est un élément à prendre en considération dans la réélection du sénateur.
Mais c'est le principe du suffrage indirext qui me pose problème. Je ne suis pas un acharné du monocamérisme, je m'interroge simplement sur la validité, à notre époque, d'une assemblée qui n'est pas l'émanation directe du peuple, et dont l'existence trouverait une justification dans le prestige qu'elle confère à ses membres.
Quant au régime présidentiel, comme vous le précisez, le contre-pouvoir est la motion de censure contre le gouvernement. Je ne l'avais pas évoqué car, le jeu normal des institutions fait que le gouvernement est issu de l'assemblée dont il partage la couleur politique. C'est pourquoi, les motions de censure n'aboutissent jamais, car elle est à l'intiative de l'opposition en règle générale, et a donc peu de chances d'aboutir.
Gouvernement et assemblée nationale ayant la même couleur politique, le président de la république détient le véritable pouvoir : il peut dissoudre l'A.N., alors que lui, n'est pas responsable devant le Parlement (je ne parle pas des cas de Haute Trahison, prévus par la constitution, mais improbable dans les faits)
C'est pouquoi je maintiens que la Vè République est un régime présidentiel, et non parlementaire.
Car même en cas de cohabitation, l'A.N. ne peut pousser le président à la démission. Il n'en a aucune prérogative.
MAis comme vous, je pense qu'il serait temps de réformer nos institutions. Quant à la place du sénat, je n'ai pas d'avis ferme et définitif. J'attends des arguments pour en valider l'existence dans le cadre d'une nouvelle République, ou d'une réforme de la 5è
En revanche, je sens un peu d'ironie de votre part
, si on a les élus que l'on mérite, je pense que tousles scrutins appartiennent aux partis.
Très peu d'électeurs accorderont leurs suffrages à un citoyen lamda, sorti d'on ne sais où ! (ne serait-ce que le coût d'une campagne
)
Souvent les hommes politiques rétorquent aux électeurs qui les critiquent, de prendre leur place , histoire de voir s'ils fairaient mieux !
Mais si je constate que mon mécano est nul, je ne vais pas prendre sa place...je vais juste en changer !
Cordialement