Par exemple le cas de Guillaume de Montmorency, le père d’Anne, le connétable, qui avait même deux frères plus âgés que lui, situation qui, vous allez le constater, montre que malgré la volonté du père, soutenu de plus par le roi, il lui était extrêmement difficile de favoriser le cadet aux dépens du ou des aînés.
L’affaire est provoquée par une querelle familiale sur fond de guerre civile.
Jean II de Montmorency avait deux fils d’un premier mariage : Jean de Nivelle, Louis de Fosseux et Guillaume d’un second. Nivelle et Fosseux, vassaux du duc de Bourgogne, se rendent à Ecouen pour demander l’autorisation à leur père (qui avait rallié le camp du roi lors de la guerre du Bien Public en 1465) de combattre avec leur suzerain.
Pendant le séjour, les deux frères s’opposent à propos justement de l’héritage paternel, Fosseux s’estimant lésé par rapport à Nivelle, et finissent par se battre à l’épée. Fosseux s’enfuit alors en Flandre, tandis que Nivelle rejoint les armées bourguignonnes. Excédé, Jean II les déshérite, avec le consentement de Louis XI, au profit de Guillaume, qui avait combattu avec son père.
Après la mort du père en 1477, Fosseux et Jean II de Nivelle (fils de Jean, décédé avant son père) lui font procès sur procès pour récupérer leur héritage.
En 1483, un accord est passé entre Guillaume et Louis de Fosseux, ce dernier renonçant à ses droits contre dédommagement. Mais les Nivelle s’acharnent et finissent par obtenir le quart de la baronnie de Montmorency, pour laquelle Louis XII ne voulut jamais recevoir l’hommage, car il avait refusé de reconnaître l’avis du parlement qui leur attribuait cette part. L’affaire ne se termine qu’en 1527 quand Anne, le fils de Guillaume finit par la racheter en 1527.
_________________ Tous les désespoirs sont permis
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