pascal a écrit :
Le fait que ces moeurs correspondent à un éthique religieuse orientale incomprise des romains est tout à fait clair.
Un fait surtout, m'a frappé. C'est qu'il semble bien avoir eu pour projet d'unifier l'empire autour d'un énothéisme (un dieu au-dessus des autres).
J'ai lu dans
les Divins Césars de Lucien Jerphagnon qu'il installa au Capitole une pierre noire, un bétyle semblable à celui de la Kaaba.
Ceci dit, je ne trouve pas ce fait dans
l'histoire auguste. Quelqu'un pourrait-il me le confirmer ?
Toujours est-il qu'il rassemble dans le temple qu'il a fait construire en l'honneur de son dieu éponyme, Héliogabale, (ici, je suis l'HA) les symboles des plus grands dieux, quitte à se faire initier à leur culte pour pouvoir les prendre. Il voulait même paraît-il y associer les cultes juifs et chrétiens (une annotation de l'H.A. met ce fait en doute). Il prétendait même que tous les dieux étaient serviteurs du sien.
Donc, bien qu'arrivant jeune sur le trône, il pourrait avoir eu un projet réel, ce qui peut s'expliquer si l'on se souvient qu'il était avant tout prêtre. Il faut noter que contrairement aux autres empereurs fous qui tentent - d'après certains - de se faire proclamer dieu, lui, se contente d'imposer le sien à la tête de l'empire.
Un passage de l'H.A. le montre aussi en train de se prosterner nu. Plutôt qu'une fantaisie érotique, ce fait ne peut-il pas se rapprocher des religions arabes anté-islamiques ? Certains tournaient nus autour de la Kaaba.
Pour le reste, ses frasques, même si elles sont démesurément grossies par ses détracteurs, peuvent également s'expliquer par le fait que c'est un adolescent de 14 ans qui arrive sur le trône et qui doit s'amuser à lancer des ordres absurdes pour tester l'étendue de son pouvoir. Une crise d'adolescence, en quelque sorte, mais que les courtisans s'empressent d'amplifier en flattant ses moindres désirs.