Dans le cadre de la situation, je ne crois pas qu'un référendum ait été nécessaire, c'est un traité de paix qui en a décidé, il n'est pas obligatoire qu'il ait été fait en respect pour les constitutions respectives, tant qu'il est fait par les institutions compétentes selon les constitutions des états signataires. Bien entendu celà aurait été aimable, mais le traité d'Utrecht n'a pas été fait en consultation des populations concernées, la paix de Nimègue, etc. non plus. (en fait, il y a très peu de traités que je connaisse avec des clauses d'annexion (mais ma connaissance est sommaire passé le milieu du 18e siècle) dont je sais qu'il y a eu une forme de consultation, à part le traité de 1860 (Turin?) relatif à la Savoie et au Comté Nissard (référendum populaire), et quelques autres où la consultation est plus limitée (consultation d'un parlement, d'une assemblée d'États, ce genre de choses). Je présume qu'il y en a d'autres, je serais curieux d'en entendre parler, mais j'aurais tendance à dire c'est un phénomène plutôt rare). La volonté populaire comme principale légitimité est un concept assez récent, qui ne tient, à mon sens, pas vraiment debout (des fois ça peut être très bien, mais il y a quelque part la notion de lynchage et de foule en colère qui me font dire que non, ce n'est pas une bonne méthode pour le bien commun.)
Du point de vue historique, l'Alsace et la Lorraine ne sont françaises que depuis peu de temps avant la révolution (elle sont toutes deux terres à l'instar de l'étranger effectif, c'est à dire, sous la souveraineté du Roi de France, mais hors du royaume), et en 1789, il y reste quelques cités d'empire et principautés qui seront annexées plus tard par la convention (et ses méthodes scabreuses, ainsi le consentement du Salm est obtenu grâce à l'embargo sur les importations, la nourriture n'est plus suffisante pour ses quelques quinze à vingt-cinq mille habitants, la convention propose d'adoucir l'embargo, mais ils doivent accepter l'annexion, pour la convention, c'est du consentement populaire). La principale entorse à mon sens est l'usage des lignes de front, qui fait que l'Alsace-Lorraine prussienne ne contient pas Belfort, et seulement le quart de la Lorraine, mais une frontière n'est pas une ligne immuable.
_________________ J’aime les gens distraits ; c’est une marque qu’ils ont des idées et qu’ils sont bons ; car les méchants et les sots ont toujours de la présence d’esprit.
Charle-Joseph de Ligne
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