vladtepes a écrit :
Cocardier : "Borsalino".
Vlad
La vrai histoire
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Le corse et le napolitain ami pour la vie, les rois de Marseille de 1920 à 1943
Paul Venture dit "carbone" et François Spirito dit "Lydro"
Paul Carbone (Paul Bonnaventure Carbone), né en Corse, est une figure du milieu marseillais des années 20, 30 et 40. Lui et son associé italien François Spirito inspireront le film Borsalino qui réunit Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.
Les deux hommes se sont rencontrés en Egypte et y ont monté un mini-empire basé sur la prostitution. À Marseille, Paul Carbone a été l'homme fort de la ville pendant 20 ans, étant lié à des politiques, possédant de nombreuses maisons closes, rackettant à tour de bras sur toute la côte, et faisant de la contrebande de parmesan (sic) entre l'Italie et la France.
À Paris, le caïd marseillais est tout aussi connu, possédant de nombreux intérêts dans plusieurs établissements. Carbone et Spirito ont aussi été les premiers français a importer de l'opium en France pour le transformer en héroïne et l'envoyer aux Etats-Unis. Les bases de la French Connection...
Dans l'entre-deux-guerres, Carbone et Spirito font alliance avec Simon Sabiani, le maire de Marseille. Après le 6 février 1934, les hommes de Carbone sont lancés contre les dockers en grève.
Pendant la guerre, les deux hommes se rangeront du côté de l'occupant, par intérêt. Ils aidèrent la Gestapo pendant toute la durée d'occupation de la "zone libre", en échange de quoi on fermait les yeux sur leurs affaires.
Paul Carbone mourut en 1943 dans un sabotage de la Résistance, sa voiture ayant été percuté par un train que la résistance avait fait déraillé. Ayant les jambes sectionnés, Paul Carbone agonisa pendant de nombreuses heures avant de rendre l'âme, une cigarette à la bouche.
Son associé François Spirito s'enfuira en Espagne puis en Amérique du sud à la Libération et s'adonnera au trafic d'héroïne jusqu'aux années 60, se plaçant en tête des trafiquants internationnaux.
Avant le règne de Paul Venture Carbone et François Spirito sur la cité phocéenne, la pègre était peuplée de proxénètes élégants et autres bandits dont l'idéal était d'obtenir des revenus réguliers leur permettant de vivre relativement bien. A cette époque, le type d'investissements le plus répandu consistait à contrôler deux ou trois prostituées. Rien de bien méchant. C'est en ce sens que l'association de 20 ans de ces deux amis a bouleversé le petit monde du banditisme français. Ce sont en effet les premiers a avoir bâti leur règne sur une ambition démesurée, un règne devant leur permettre de prendre le contrôle d'une ville. Une révolution. Ce n'est pas un hasard si le film Borsalino a retracé leur saga dans les années 1970.
Paul Venture Carbone est né le 1er février 1894 à Propriano, en Corse, d'un père navigateur. Alors que Paul est encore très jeune, la famille Carbone s'installe à Marseille, au Panier. Paul est alors un élève plutôt brillant, mais il devra abandonner l'école après l'obtention du Certificat d'étude pour aider sa mère devenue veuve, qui avait alors à sa charge trois enfants : Paul et ses deux jeunes frères, François et Jean. Paul découvrit le monde du travail très jeune : A 12 ans, il est vendeur de journaux puis, quelque temps plus tard, il s’engage comme matelot.
C'est à l'adolescence que Carbone se fera connaître par les services de police. Grand et costaud, Paul n'est pas avare en distribution de coups de poing. Il sera ainsi mêlé à plusieurs bagarres à Marseille. En 1914, il part pour au Bataillon d'Afrique pour réaliser son service militaire. Puis la Guerre éclate. On l'enverra à cette occasion combattre au Maroc puis à Verdun en 1917, lors de la célèbre bataille, durant laquelle il sauvera son supérieur. Cela lui voudra la médaille militaire. Carbone est alors devenu un dur, un tatoué. Une multitude de tatouages tapissent son dos, ses bras, son cou ou encore sa poitrine. Erreur de jeunesse. Devenu un caïd du Milieu, il commence à fréquenter hommes d'affaires et autres politiciens, pour qui ce genre d'artifices n'est pas vraiment entré dans les murs. Soucieux de son image, Paul tentera par tous les moyens d'effacer et de dissimuler ses tatouages.
La guerre terminée, Carbone se lance dans le proxénétisme. Commençant à avoir une certaine notoriété dans le Milieu, il occupe une place de choix auprès des souteneurs. Ambitieux et bien décidé à construire son empire, il se rend en compagnie de sa femme en Egypte, un bon moyen pour étendre son pouvoir. C'est justement au Caire qu'il va rencontrer celui qui deviendra son compère légendaire pendant près de 20 ans en la personne de François Spirito, dit « Lydro » en raison des cicatrices de variole qu'il porte sur son visage. Né en Italie en 1900, il débarquera à 13 ans à Marseille, avant de migrer vers le Caire où il exercera comme proxénète. Certains prétendent que Spirito a sauvé Carbone de la mort alors que celui-ci s'était retrouvé entouré vivant dans le désert par des proxénètes égyptiens.
De retour en France, les deux hommes vont commencer à se faire une jolie réputation dans le Milieu marseillais, où ils seront reconnus comme de bons racketteurs. Cette activité leur rapporte un joli pécule. D’autant plus que, pendant ce temps, leurs femmes respective se trouvent en Argentine où elles exercent dans la prostitution. Bien entendu, l’argent qu'elles récoltent revient à leurs hommes. Cet argent va leur permettre de prendre des parts dans des établissements cannois, niçois et marseillais. Les hommes de main du duo se montrent en effet suffisamment persuasifs pour convaincre les récalcitrants aux prises de participation.
En 1929, Carbone et Spirito achètent une villa au Caire, qu’ils transforment en gigantesque bordel, vers lequel sont envoyées de nombreuses « travailleuses » françaises. Les deux caïds vont ainsi très rapidement se retrouver à la tête d'un réseau de prostitution d’ampleur internationale : Ils sont en effet présent en France, au Caire, en Argentine et à Tunis. Débordant d'ambition, ils vont alors se lancer dans un nouveau métier : le trafic de stups. Carbone deviendra transitaire en cocaïne, drogue qui a fait progressivement son apparition dans le milieu de la prostitution. Paul achète la drogue et l'exporte aussitôt. A l’époque, ceci était tout à fait légal. Ce qui ne l'est pas, c'est le trafic d’Opium. C'est pourtant dans cette direction que Carbone et Spirito vont dorénavant se diriger.
Le duo va mettre en place un trafic entre L'Egypte et Marseille. En effet, les bords du Nil pullulent de revendeurs, qui proposent de l'opium venu d’'Extrême-Orient. Carbone instaure alors un système de navettes entre Alexendrie et Marseille. Si plusieurs truands, notamment des corses, sont sur le marché, Carbone et Spirito vont vite avoir la main-mise dans ce domaine. Pour déjouer les autorités, ils conditionnent l'opium dans des sacs étanches lancés à la mer à l'approche du port puis récupérés plus tard par des hommes en barque. Ingénieux procédé.
Progressivement, à l'approche des années 1920, l'opium va se raréfier. La nature ayant horreur du vide, un autre produit va faire peu à peu son apparition : l'héroïne. Triple avantage : cette drogue est moins coûteuse, moins repérable (les fumeries d'opium étaient vite identifiées par la fumée qui s'en dégageait ainsi que par le va et vient des toxicomanes) et surtout plus addictive. L'Amérique va vite adopter cette poudre blanche, dès le début des années 1920. Une aubaine pour Carbone et Spirito. Le logisticien de cette activité se révélera être François Spirito. C'est en effet lui qui est en charge de l'importation du brut égyptien et de l'exportation vers l'Amérique. De manière a augmenter le prix de vente et à faciliter le transfert vers les USA, Carbone et Spirito vont se lancer dans le raffinage. Ils vont alors installer un laboratoire clandestin dans la région parisienne. Ils se lieront alors à Dominique Albertini, ancien préparateur en pharmacie, qui deviendra leur raffineur. L'affaire est lancée. Une fois raffinée, la drogue (en petite quantité au départ) est directement envoyée à New-York. Les débuts de la French Connection (voir article qui lui est consacré).
Bien installés à Marseille, Carbone et Spirito, grâce à leurs relations avec des dockers, vont réussir à conquérir le port. Une mine d'or pour le binôme qui, en plus de la prostitution, du racket et de l'héroïne, va se lancer dans des trafics en tout genre : trafic d'armes avec l'Espagne en 1936, trucage de matchs de boxe, émission de fausses monnaies . Véritables touches-à-tout, Paul Carbone et François Spirito sont alors les rois de Marseille. Ils mènent la grande vie, ce sont des flambeurs : Voiture, voiliers, restaurants de luxe, Casino ils s'affichent dans tous les endroits select du sud de la France. Tenanciers de bars, on verra même des célébrités fréquenter leurs établissements. Pendant ce temps, des jeunes loups aux dents longues (et futurs grands) débutent leur ascension : Les frères Guérini. Ceux-ci se feront très vite remarquer par les boss de Marseille. Pour étendre leur pouvoir, les Guérini (Antoine et Barthélemy, dit « Mémé ») ont besoin de l'assentiment de Carbone et Spirito. Ceux-ci vont leur accorder le droit d'aligner des filles en l'échange de quelques coups de main, qui consistaient notamment à convaincre les tenanciers qui refusaient de leurs céder des parts. Malgré l'ascension des Guérini, la cohabitation entre les deux clans se fera sans trop de dégâts : Bien qu'ayant des intérêts différents, Carbone et Spirito d'un côté et les Guérini de l'autres fermaient les yeux sur leurs activités respectives. En 1937, Carbone et Spirito iront même jusqu'à laisser aux deux frères une grande partie du business des prostituées. En effet, vers le milieu des années 1930, le duo est occupé à Paris, où il va investir dans les bars et les boîtes de Montmartre. Carbone sera même cité dans une affaire de vol, en juillet 1931, lorsqu'un homme d'affaire grec se fait dévaliser ses bijoux à son domicile. La victime se rétractant, Carbone ne sera pas inquiété. Vers 1935, les caïds sont aperçus à toutes les bonnes tables parisiennes, ainsi que sur les champs de courses et dans les cercles de jeu.
C'est en 1931 que Paul et François vont commencer à lier des liaisons sérieuses avec le monde politique, notamment avec l'adjoint au maire de Marseille, Simon Sabiani. Un soutien de taille. En effet, les deux hommes ont bien compris l'importance d'avoir à leur côté des personnalités du monde politique : D'une part il n'est pas rare de voir la puissance publique protéger certaines organisations criminelles et, d'autre part, un rapprochement vis à vis des politiques peut être synonyme de revenus supplémentaires abondants au travers de diverses corruption.
C'est ainsi, qu'en 1931, Carbone et Spirito sont parvenus à un "accord" avec Simon Sabiani, homme politique aux tendances fascistes. Cet accord doit permettre au frère de Paul Carbone de devenir directeur du stade municipal, mais aussi d'intégrer à divers postes de l'administration plusieurs associés du clan Carbone-Spirito. En échange de ces faveurs, le duo doit organiser un corps d'élite de gangsters ayant pour mission d'être les fer de lance des manifestations fascistes du milieu des années 1930. Les deux parties y trouvent leur compte. Tout au travers de l'Europe, le mouvement fascisme prend de plus en plus d'ampleur : Mussolini règne sur l'Italie, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne tandis qu'en France commencent à émerger quelques groupes fascistes ayant pour unique ambition de renverser la République en créant un climat d'hyper-violence. Rapidement, communistes et socialistes tentèrent de venir au secours de la République, ce qui allait donner naissance à des confrontations sanglantes sur l'ensemble de la France. Pendant ce temps, à Marseille, Carbone et Spirito étaient à l'avant-garde de l'extrême droite. Pour preuve les faits suivants. En 1934, quelques jours après le discours public d'un groupuscule fasciste, des manifestations de rue massives ont éclaté sur la Canebière, boulevard principal de Marseille. Des milliers de travailleurs et autres membres de syndicats sont venus montrer leur désapprobation jusqu'à ce que des membres du clan Carbone-Spirito n'ouvre le feu sur la foule. Pendant que la Police évacuait la foule, les nombreux blessés étaient amenés vers l'hôpital.
Après quatre années de luttes acharnées contre le clan Sabiani et ses alliés, la Gauche parvenait à ses fins en installant un socialiste à la tête de Marseille à la place de Simon Sabiani. Bien que la victoire électorale de la Gauche ai temporairement éclipsé l'alliance Fasciste-Corse, la montée du fascisme a eut pour conséquence de politiser le Milieu marseillais, qui fut dès lors considéré comme étant une force importante dans la politique municipale, voire régionale. Ainsi, la dimension politique qu'ont réussi à donner à leur règne le duo Carbone-Spirito était une première, jamais avant eux des caïds n’avaient réussi à s’immiscer à ce point au sein d'une organisation politique. Bien qu'ils aient perdu les commandes du gouvernement municipal, la puissance économique de Paul Carbone et de François Spirito n'a à peine diminué. Tout juste se font-ils un peu plus discrets.
En 1940, l'occupation de Marseille par les forces allemandes suite à la chute des militaires français a permis à Carbone et Spirito de retrouver leur influence politique. Devant faire face à des mouvements de Résistance de plus en plus actifs partout en France, la Gestapo assignée à Marseille eut alors absolument besoin d'informateurs. C'est ainsi que les Nazis se sont tournés vers les figures les plus prestigieuses de la pègre, qui se sont alors montrer tout à fait enclin à collaborer. Le 14 juillet 1942, à Marseille, la Résistance a pour le première fois montré sa force en assiégeant le siège social d'une organisation pro-nazie, au centre même de la ville (le PPF, dont le directeur régional était l'ex-Maire fasciste Simon Sabiani). L'après-midi suivant, Carbone et Spirito ont remis à la Gestapo une liste complète de tout ceux impliqués dans cette manifestation. En échange de ce service, mais aussi de biens d'autres tout aussi précieux pour la Gestapo, les parrains ont été largement récompensé. Carbone n'aura pas le temps de profiter longtemps des amabilités de la Gestapo.
En 1943, alors qu'il remonte à Paris après un voyage à Marseille, Paul Venture Carbone meurt dans un accident de train. Un déraillement provoqué par la Résistance dont Carbone n'était n réalité pas la cible première. Le but était simplement de supprimer des permissionnaires allemands. La jambe droite sectionnée entièrement et la gauche au niveau du tibia, le caïd meurt quelques instants plus tard. Plus de 3000 personnes assistent à ses obsèques grandioses. Parmi elles, des figures de la Pègre, du monde politique, de la Chanson (Tino Rossi y interpréta l'Ave Maria), du Cinéma .
La défaite de Carbone sera bientôt suivie de la défaite de son camps. En août 1944, les Alliés débarquent en Provence. Le 27, le général Schaeffer envoie une lettre de reddition au général de Monsabert qui mène la charge. La ville est libérée. De son côté, toujours en 1944, François Spirito file en Espagne en compagnie de Simon Sabiani afin d'éviter le débarquement des Alliés. Sabiani restera dans ce pays jusqu'à sa mort, en 1956, à Barcelone.
Spirito ne restera que trois ans en Espagne. En effet, il décida en 1947 de continuer seul sa route aux Etats-Unis. Il jouera alors un rôle important dans le trafic d'héroïne qui existe en Marseille et New-York. Cependant, trois ans après son arrivée sur le sol américain, il sera arrêté pour trafic de stupéfiants. Il sera alors condamné à une peine de deux ans de prison qu'il purgera à la prison d'Atlanta. On notera par la même occasion le clémence des autorités vis à vis du trafic de drogue à cette époque (Ce fut d'ailleurs une des raisons majeures de l'implication de tant de truands dans la fameuse French Connection). A sa libération, Spirito retournera en France, où il sera arrêté puis jugé pour sa collaboration avec les Nazis du temps de le Guerre.
Il ne fit toutefois à cette occasion que huit mois de prison. A sa sortie, il pris le contrôle d'un restaurant sur le côte d'azur. Alors qu'il était toujours impliqué dans le trafic d'héroïne, Spirito voyait son pouvoir de contrôle sur Marseille décroître vers le milieu des années 50. Il n'avait plus qu'à cette époque qu'un rôle de consultant. Les caïds de la région venaient auprès de lui pour chercher de l'aide, Spirito utilisant alors ses relations et sa notoriété pour leur donner un coup de main dans leurs affaires, mais rien de plus. Comme bon nombre de parrains l'ont fait après lui, il se contentait de gérer scrupuleusement ses acquis. Jusqu'à sa mort en 1967, Spirito mènera alors une vie de citoyen respectable à Toulon
Le film ou Delon dut demandé à ses "amis" de la pègres, la ermission des frère de Carbone "Paul Venture, pour monter le film
Date de sortie : 01 Mars 1970
Réalisé par Jacques Deray
Avec Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Andre Bollet
Paul Carbone (Paul Bonnaventure Carbone), né en Corse, est une figure du milieu marseillais des années 20, 30 et 40. Lui et son associé italien François Spirito inspireront le film Borsalino qui réunit Alain Delon et Jean-Paul Belmondo.
Film français, italien. Genre : Policier
Durée : 2h 6min. Année de production : 1970
A noter la superbe musique de Claude Bolling
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Synopsis
Grandeur et décadence de François Capella et Roch Siffredi, deux truands du milieu, dans le Marseille des années folles.
A noter que Borsalino and co tourné par les seuls deray et Delon est p&thétique.