Clio a écrit :
Les Conquistadors sont surtout des aventuriers ayant soif de gloire et de richesses. Petits nobles d'Espagne sans le sou, frères cadets déshérités fuyant la misère de leur sort, soldats de fortune en rupture de ban, bretteurs incorrigibles et bagarreurs, assoiffés d'aventures, exaltés et têtes brûlées... Qu'ils soient catholiques et convaincus de la prédominance de leur religion ne fait aucun doute, mais de là à en faire des évangélisateurs, c'est un contresens ou une contrevérité totale.
Soif de gloire et de richesses, mais aussi voulant "réussir" socialement et que leur réussite soit reconnue par la Couronne espagnole. Il suffit de voir justement le comportement de Cortés qui de fait trahit son supérieur hiérarchique, Velazquez, et qui se dépêche d'en appeler au Roi par une astuce légale (la fondation de Vera Cruz et les pouvoirs municipaux qui vont avec)
Ou Pizarro qui, avant de partir conquérir le Pérou, se fait attribuer titres et privilèges par le même Roi.
C'est d'ailleurs intéressant de voir que ces aventuriers ne concevaient pas leur réussite en-dehors de la Couronne d'Espagne - je ne vois qu'Aguirre pour avoir rejeté ouvertement son Roi.
Mais après tout, la plupart sont des hidalgos, donc font partie de la hiérarchie de la société espagnole et en sont fiers.
Quant à l'évangélisation, elle va de soi pour les conquistadors. Surtout face à une culture aztèque dont les croyances et les dieux apparaissent "évidemment" comme des incarnations du Diable.
N'oublions pas non plus que depuis la Reine Isabelle de Castille, donc depuis la découverte de ce nouveau continent, la Couronne insiste sur l'évangélisation des peuples découverts. C'est la justification morale de la conquête.