Diadok a écrit :
La "barbarisation/germanisation de l armée" n est pas un facteur d affaiblissement de l empire ! (en tout cas c est une appréciation très subjective)
L armée a surtout été affaiblie par la réforme de Constantin (fonction militaire devenant héréditaire), par les guerres civiles (notamment le carnage du pont Milvius qui décime la fine fleur des légionnaires dans des proportions bien plus catastrophiques qu Andrinople... d ou une réduction drastique des effectifs), par les guerres stériles contre la Perse et par le manque de moyens financiers.
Les "barbares" ou fédérés, celà fait des siècles qu ils défendent Rome avec succès (les légions sont Gallo-romaines, Bretonnes, Illyriennes, Ibères, sans compter les milliers d auxilliaires de toutes peuplades, archers perses, etc...); quant aux germains romanisés ils sont souvent le meilleur rempart de l empire face aux fédérations de tribues germaniques.
De plus ils n ont pas plus "frayé avec l ennemi" que les "Italiques de souche" (les exemples sont nombreux...); ils n ont pas non plus nuit plus que les autres aux intérets de l Empire (là encore on pourrait citer des dizaines d exemples...)
Cette idée d affaiblissement de l armée par la barbarisation est une vieille rengaine de nobliaux des vieilles familles patriciennes italiques, jaloux de leurs prérogatives, aigris de voir les postes d officiers offerts aux plus compétents plutôt que par hérédité, et soucieux de rejeter les responsabilités des échecs sur "les autres"...
Et pour en remettre une couche, les contre-exemples sont nombreux; les mercenaires "barbares" d Hannibal ont fait plié les légions, Byzance a tenu des siècles avec des armées de mercenaires "barbares"...
Autant je suis d'accord avec le fait que l'emploi de barbares dans l'armée n'est pas un signe d'affaiblissement de l'Empire, mais on aimerait bien que vous citiez les exemples et contre-exemples auxquels vous faites allusion ! Autant je vous suis beaucoup moins sur le reste :
Diadok a écrit :
Quant à la chute politique de l Empire d Occident, on sous-estime le rôle très néfaste des réformes de Constantin (on écorne pas facilement l image du grand promotteur du christianisme...)
"Avec Constantin, l'Empire prit définitivement la forme d'une monarchie absolue de droit divin. Le rôle du Sénat de Rome fut réduit à celui d'un conseil municipal, concurrencé par celui de Constantinople. Le titre de Consul devint purement honorifique. La cour devint le centre de l'État.
La chancellerie, le consistoire et les grands services disposèrent d'une puissante administration où les représentants du souverain prirent en main tous les rouages de l'État.
La société, toujours plus hiérarchisée, riva davantage les hommes à leur condition et à leurs charges. Les colons furent fixés à la terre (332). Les fonctions de soldat et de responsables municipaux, les ordres sociaux privilégiés devinrent héréditaires.
Évidemment, corollaire fatal de l'étatisation croissante, la fiscalité s'alourdit encore devenant presque insupportable dans nombre de régions."
monarchisation institutionnelle = déclin inéluctable...
Un déclin qui dure 100 à 150 ans, qui est politique, social, et économique.
Certes, on n'écorne pas facilement l'image du premier empereur chrétien, mais l'analyse me semble aussi rapide et simplifiée que de rejeter la responsabilité de la chute de l'empire sur l'armée barbarisée.
D'abord, la chute n'est que celle de la partie occidentale. Dans le pire des cas, on ne peut attribuer à Constantin que le renforcement de la partie orientale aux dépends de l'occidentale. Mais avec un "déclin" qui s'étale sur plus d'un siècle, c'est un peu beaucoup pour un seul homme, non ? Et la partie orientale a encore de beaux siècles devant elle !
Ensuite, vous avez oublié de préciser d'où vous tirez le texte en italiques