Theodose a écrit :
Pour le 1er argument: ne le prenez pas mal, mais c'est de la mauvais foi, certe Rome a toujours utilisé des auxilliaires, mais au IVe siècle, on laisse rentrer 50 000 goths, ce qui n'a rien de comparable avec les autres époques de l'empire.
Quand aux guerres civil de la République, on les a pas nié. Moi ce que je dis, c'est que les guerres civil sont réellement intensif à partir du IIIe siècle. Les guerres sont plus longues et plus fréquente(les historiens parlent même pas de crise). Alors certe, il y a eu des coups d'Etat avant, des petites guerres civil, mais l'empire était plus ou moins stable.
Là où j'ai fait une erreur, c'est que j'ai oublié de précisé que les enemies aux frontières devenait de plus en plus nombreux et plus puissant, à partir du IIIe siècle(en particulier les perses).
Non, ce n'est pas de la mauvaise foi mais juste un point de vue différent. L'objectif que je poursuis étant d'observer les réalités plutôt que les discours sur la réalité qui ont pu changer pour des raisons politiques et culturelles.
A l'époque républicaine, on ne parle guère des auxiliaires puisque l'écriture a une vocation politique. On met en valeur les actions de ceux des soldats qui sont citoyens romains en occultant, pour des raisons politiques, sociales et culturelles, les actions de ceux qui ne le sont pas.
J'en veux pour preuve la guerre sociale. Avant la guerre sociale, les alliés étaient très sollicités militairement et fournissaient le plus souvent la majorité des effectifs mobilisés. D'où le danger mortel qu'a pu représenter pour Rome la guerre sociale.
Peut-on dire pour autant que Rome déclinait quand une majorité de ses soldats n'étaient pas des citoyens romains ?
Les plus grandes conquêtes territoriales romaines ont pourtant été effectuées à une époque où la part des alliés dans les troupes mobilisées était la plus importante.
Rome a très souvent eu l'habitude de recruter ses soldats sur les marges.
Dans le dernier siècle de la république, elle recrutait beaucoup en Gaule cisalpine. Et après la guerre sociale, alors que la cispadane (sud du Po) avait la citoyenneté mais pas la transpadane (nord du Po), Rome recrutait beaucoup au nord du Po.
Elle recrutait aussi beaucoup d'auxiliaires espagnols.
Ce qui a changé la perspective, c'est peut-être le fait que la constitution de Caracalla a donné la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'empire. On a ainsi pu avoir l'impression qu'une proportion écrasante de soldats étaient alors citoyens. Mais on avait juste déplacé le curseur de la citoyenneté.
Je vous accorde bien volontiers, ne l'ayant jamais nié, que toute la question, c'est bien la capacité d'un pouvoir politique à se faire reconnaître comme légitime et donc à imposer son autorité à ceux qui disposent de la force (militaire en l'occurrence).
Il faut regarder les choses dans la durée et en tendance. Les empereurs africains ou syriens du 3ème siècle et les empereurs illyriens des 3ème et 4ème siècles étaient quand même regardés avec une certaine méfiance par les romains de Rome et d'Italie. Et les nombreux soldats illyriens étaient-ils considérés comme aussi romains par les italiens, les provençaux ou les espagnols qu'ils se considéraient eux-mêmes comme romains ?
Certainement pas. Mais l'essentiel était bien qu'ils s'imposent parce qu'ils disposaient de la force militaire.
On pourrait considérer qu'il y a eu un glissement.
D'abord des empereurs vraiment romains.
Puis des empereurs romains en fait italiens (Vespasien et ses fils par exemple.
Puis des empereurs romains provinciaux descendant d'italiens (les antonins).
Puis des empereurs romains descendant de dynastes africains et syriens.
Puis des empereurs romains qui n'étaient que des soldats sortis du rang, fils d'illyriens fraichement romanisés.
Et enfin (si on laisse entre parenthèses le retour à la case espagnole avec la dynastie théodosienne) un glissement supplémentaire avec des dépositaires de la réalité du pouvoir qui sont des germains romanisés au 5ème siècle.