Merci, Faget.
Le philosophe Ferry a eu une formule assez juste, qui a été reprise largement dans les médias depuis.
Selon lui, la France a eu un ''surmoi de gauche'' depuis une soixantaine d'années.
Cela signifie en gros que, durant cette période, les valeurs de gauche et donc certaines notions issues du marxisme, ont été reconnues comme positives/meilleures que les valeurs de l'autre camp dans les représentations dominantes, et donc qu'elles dominaient largement le débat d'idées, de la gauche à la droite.
Selon ce point de vue, la droite serait devenue non pas absente ou muette, Bergame, mais honteuse par rapport à ses propres valeurs, qu'elle n'osait plus affirmer ouvertement. Conséquemment, elle aurait tendu à intégrer des morceaux d'idéologies marxiste ou socialiste dans ses programmes et manifestes politiques.
Je ne cite pas d'exemples de ces emprunts des leaders de la droite à la gauche, vous en trouverez certainement .
Ce discrédit idéologique durable de la droite serait lié à la grande crise de 1929, à la défaite des fascismes, et au fait que l'imagerie populaire de la Résistance la présentait comme ayant été menée majoritairement par des forces de gauche.
et aussi bien sûr, comme je l'ai mentionné, au nombre important de pays convertis au communisme et à la puissance de l'Union soviétique depuis la SGM.
Selon Ferry, cette dominance ideologique commencerait juste à s'inverser.
Pour finir, je suis en train de lire un certain nombre de textes, journalistiques et d'écrivains français des années 30. Il y a une interrogation que l'on retrouve souvent dans ces textes, et qui est centrale chez, par exemple, Drieu la Rochelle: le capitalisme, nos sociétés démocratiques sont en crise, ces systèmes ne marchent plus. Pour sortir de cette crise, il y a deux options nouvelles, fascisme ou communisme; devons-nous abandonner les anciennes formules et si oui, laquelle de ces nouvelles formules est la bonne, laquelle devons-nous adopter en France?
Pendant longtemps, c'est une question que beaucoup de gens se sont posée, même si c'était pour y répondre par la négative. Et je pense que c'était de cette interrogation, horizon indépassable des années 30 à 60, que provenait l'importance, maintenant évanouie, du communisme et de sa problématique dans les sociétés d'alors.