Pédro a écrit :
Je ne pense pas qu'il faille allez jusqu'à ces extrémités ; personne ne se leurre sur la pérennité du pouvoir romain à cette date, même si ce nom continue à être le ferment de la légitimé pour les rois. Le pouvoir de Byzance est bien loin et les gens s'attachent surtout à ce qui leur est immédiat. Syagrius est au demeurant surtout un potentat militaire local. Ce qui est est romain là dedans est surtout ce que les modernes ont voulu y voir.
Là dessus je ne serai pas aussi catégorique que vous. Personne ne sait encore alors que les Romains sont partis pour de bon de Gaule et il n'est pas interdit de penser que ce repli n'est alors que momentané. La preuve : au VIe siècle, Justinien réinstalle l'autorité romaine jusqu'aux Alpes.
Pour le reste, Syagrius est certes un potentat local mais il est tout aussi vrai qu'il incarne une certaine légitimité romaine : celle d'Aegidius et de Majorien, considéré comme un des derniers empereurs à ne pas avoir été une marionnette de Ricimer. Et même si ce n'est qu'une fiction, l'"adoubement" par l'empereur d'orient reste important pour des rois barbares qui, comme vous l'avez dit, luttent pour imposer leur légitimité.
Pour aller enfin un peu dans votre sens, Syagrius et Clovis n'ont de romain que le nom, mais c'est un peu le cas de tout l'occident depuis le début du Ve siècle.