Brivacor a écrit :
une cavalerie qui, selon ses dires, combat à pied
Il fait référence à une anecdote douteuse de Tite Live sur la bataille de Cannes, qu'il a pompé chez un analiste romain (Fabius Pictor ?). Selon Tite Live donc, 500 Numides (sur environ 4000 cavaliers...) se seraient rendus avant la bataille. Placé à l'arrière de la ligne des Romains, ils auraient profité de la confusion pour saisir leurs armes et attaquer les Romains dans le dos.
Cette histoire n'a sans doute aucun fond historique mais cherche uniquement à justifier naïvement la défaite par une "félonie" punique. Et de toute manière, les 3500 autres combattent à cheval...
Bien au contraire, la cavalerie numide à Cannes a fait un travail exceptionnel sous les ordres de Maharbal ou de Carthalon : dans un premier temps, elle a immobilisé le gros et la meilleure part de la cavalerie romaine, celle des alliés, permettant à la cavalerie "lourde" celte et ibère de se débarasser de ses vis-à-vis Romains de l'autre aile (avec entre autres le consul Paul Emile). Dans un second temps, ce sont les Numides qui vont poursuivre la cavalerie romaine et alliée en fuite. Et les résultats seront à la hauteur de leur réputation: la plupart de la noblesse romaine et alliée sera capturée ou exécuté de leurs mains, exploit admirable quand on sait que cette cavalerie n'était pas enveloppée comme l'infanterie, mais s'était dispersée un peu partout. Leur mobilité et leur agilité a fait des merveilles, Varron (l'autre consul) ne parvenant à s'échapper qu'avec une trentaine de cavaliers; les autres pour la plupart pris ou morts, le reste dispersé aux quatre vents. Enfin, après la bataille, c'est encore cette cavalerie numide si vive qui obtiendra la reddition des Romains réfugiés dans le camps.
Pour en revenir à Lusius Quietus et ses hommes:
l'armement et les tactiques numides (et donc maures) n'ont pas changé entre l'époque punique et l'Empire romain. Les descriptions d'Ammien Marcellin correspondent à celles de Polybe. Tout au plus voit-on le mors se populariser un peu, chez les Gétules en particulier, sur influence libyenne autant que romaine.
La Numidie étant un pays de collines, les cavaliers numides sont réputés très adroits dans ce type de paysage, contrairement à la plupart des autres cavaleries mieux armées.