Ericdelprof a écrit :
Rappelons tout de même la charmante coutume de la fête des Lupercales où de jeunes hommes presque nus courraient dans Rome en fustigeant avec des branchages les femmes et les jeunes filles qu'ils rencontraient (ce qui était censé accélérer leur fécondité). Marc-Antoine participa à cette cérémonie et - 44 (on remarqua alors ses avantageux attributs)
A Rome, contrairement à nos propres référents, des organes génitaux trop importants sont une marque de bestialité et retirent à un homme sa qualité de "vir romanus et urbanus", c'est-à-dire d'animal politique civilisé. La petite taille est donc un critère de beauté, d'élégance, de raffinement et de tempérance, la plus haute vertu romaine !
Un Marc Antoine avec des "attributs généreux", c'est donc un défaut de plus, et grave, pour cet homme qui prétend occuper des fonctions politiques et participer de la "majestas" et de la "gravitas" inhérantes au pouvoir et aux responsabilités induités.
Je signale à ce propos le très intéressant livre de Florence Dupont et Thierry Eloi
l'Erotisme masculin dans la Rome antique, qui est surtout une étude sur la construction de la masculinité chez les Romains. Attention pour les âmes sensibles, les chapitres consacrés au langage et au corps obscènes sont vraiment, vraiment obscènes, et les auteurs ne s'embarrassent ni de métaphores (c'est d'ailleurs impossible), ni de circonlocutions littéraires.