DYM a écrit :
Il serait intéressant, pour toutes les assertions de ce type, de les voir accompagnées de formules telles que "d'après Untel, dans tel ouvrage"...
D'accord !
D'après l'Auteur de l'Apocalypse de Jean, dans l'Apocalypse de Jean, on s'aperçoit en lisant, que les termes Kurios et Theos sont en conjonction, alors que cela n'est pas le cas des autres versets des autres livres des autres auteurs du NT canonique. De même, dans le 17° verset du chapitre 11, on s'aperçoit que cette conjonction commence à régner. Et donc, c'est qu'elle ne régnait pas avant ou que la conjonction des deux n'était pas encore réalisée, ce qui revient au même.
Par ailleurs, la notion de kurios (seigneur) est évolutive et il y a un moment où celui qui s'exprime "Je suis" rend son esprit, et sa résurrection le propulse à la "droite du Père". Or si kurios est IHWH et le Père Elohim ou Theos, cela donne en hébreu IHWH-Elohim, mais que l'on écrit de droite à gauche "mihole-HWHI", ce qui place IHWH effectivement à la droite d'Elohim. Ce principe dans la conscience humaine est le Christ, état redressé (ressuscité) d'Adam. Le Fils prodigue IHWH est revenu dans le giron du Père.
Enfin, comme IHWH-Elohim est le principe créateur de l'Eden éternel (Cf Gen 2), la royauté qui s'instaure par la conjonction des deux dans le livre de l'Apocalypse, est celle d'un royaume éternel. Mais alors, comment un royaume éternel qui n'a ni commencement, ni fin, peut-il "démarrer" à un instant précis du Temps ? Réponse : lorsque la conscience de l'être humain temporel quitte le Temps et visualise sa propre réalité. Cela peut se dérouler soit par une recherche personnelle consentie (la religion), soit de façon subie, en fin de cycle de vie temporelle, lorsque la partie individuelle corporelle et tous les éléments de la conscience qui y sont rapportés, n'existent plus. A ce moment là (la mort individuelle), le diable est "enfermé" et il n'y a plus de dualité, mais bien une conjonction des contraires. Cela ne dure que mille ans qui symbolisent l'intercycle. Puis un nouveau cycle démarre, où le diable est relâché pour un nouveau cycle de temps. Ce schéma dure tant que l'être n'a pas vaincu "toute" la dualité, ce qui n'est possible que par une recherche personnelle active.
Pour étendre vos recherches, et notamment en matière de jugement dernier, l'une des dualités les plus expressives dans notre état actuel est celle du Conscient et de l'Inconscient. L'Inconscient est le séjour des morts, le Schéol ou Hadès, car si le vivant est défini comme ce qui est conscient et animé, ce qui est rejeté dans l'inconscient, refoulé, condamné ou seulement oublié, est alors inconscient (ou subconscient) ou mort. Or cet Inconscient n'est pas sans interaction avec le conscient et les psychanalystes ont largement démontré les tensions qui existent à travers différents conflits entre les démons refoulés et ce que le Conscient sélectionne, conflits qui peuvent prendre une proportion incontrôlable. Comment traite-t-on ces conflits ? Par le fait de rendre conscient ce qui était inconscient. C'est le contraire de ce que la religion réalise, et à travers les cycles, chaque dualité traitée est définitivement traitée par un renoncement du conscient. C'est pourquoi l'Auteur de l'Apocalypse de Jean nous indique que certains états de conscience refoulés pour raison religieuse (les morts sacrifiés pour IHWH) qui s'expriment consciemment lors de la mort (mort physique), peuvent alors être durablement traités et "régner" éternellement avec le Seigneur. Cela signifie que tout effort (sacrifice) religieux durant la vie cyclique trouve sa rétribution à la fin du même cycle, même si ce sacrifice est institué par une loi très dualiste comme celle de Moïse ou celle des musulmans. C'est cet aspect qui est mis en avant dans l'Islam où la rétribution est la conséquence majeure du Jugement.
Que se passe-t-il lorsque le sacrifice est total ? Un tel sacrifice est la mise en inconscient de toute la conscience, et c'est ce qui se produit lors de la crucifixion mystique. Il y a là comme un arrêt de la vie, où l'être rend l'esprit, et cela entraîne selon le schéma, une rétribution intégrale. Toutes les dualités sont vaincues d'un seul coup, et les deux larrons (le bon et le mauvais) meurent, inversant la logique de la faute d'Adam qui était dualisante. Cet état d'inconscience où il n'existe plus ni bien ni mal, est une plongée dans le Schéol, une nuit de l'âme. C'est la seule alternative vraie à l'enchaînement des cycles, car chaque cycle qui démarre replonge l'individu dans de nouvelles dualités. C'est en ce sens que la crucifixion apparaît comme le contraire de la réincarnation, laquelle résulte d'une mort (inconscience) partielle et pour laquelle la résurrection est seulement partielle, à travers un nouveau cycle. La crucifixion est une inconscience totale, à l'opposé de toute psychanalyse, et qui fait place à une résurrection totale et synthétique où l'âme n'a plus de jugement de dualité possible, car les contraires y sont complémentaires et non opposés.