Bonjour Alain.g
Citer :
Il n'y a pas de mensonge en histoire mais des interprétations. Les citations de Lewis correspondent bien à l'attitude générale de l'islam qui s'est toujours considérée comme détentrice d'une vérité supérieure par la révélation et n'ayant donc pas à s'intéresser à ce qui était produit dans les sociétés non islamiques sauf ce qu'elles découvraient par l'occupation et qu'elles reprenaient à leur compte.
C'est bel et bien un mensonge car la vérité est éclipsé. Je vous ai montré plus haut que je n'étais d'accord avec Lewis, j'ai lu plusieurs de ces ouvrages et il y a certaines analyses qui sont largement discutables.
L'attitude générale de l'Islam ? Il n'y a pas d'attitude générale de l'Islam, il y a des spécificités, des évolutions chronologiques, des contextes politiques, culturels et économiques. Le monde musulman est extrêmement vaste, ses peuples et ses cultures sont variés. Cessons avec ces généralisations fausses. Toutes les religions revendiquent le fait de détenir une vérité supérieure, pourquoi l'Islam serait différent ? Je ne vais pas me répéter, vous avez de multiples preuves qui indiquent que dès le départ l'Islam s'est ouvert aux autres civilisations. Averroès, Avicenne, Ibn Arabi, Al Khawarizmi, Ibn Khaldoun, Ibn Battuta, Al Kindi, Al Idrissi.... bref des exemples vous en avez. Soyons tout de même cohérent.
Citer :
Ce qui donne le change, c'est le début de la civilisation arabe; elle partait d'une société tribale et non écrite et, prenant des territoires de lettrés de culture grecque, elle s'est inspirée dans tous les domaines avec intelligence et pragmatisme, des acquits de l'empire byzantin, et c'est ainsi que découvrant la science et la médecine grecques, les conquérants ont encouragé l'assimilation des connaissances hellénistiques, les traductions étant effectuées par des chrétiens nestoriens indqiue Braudel, Les arabes avaient sous la main pour développer leur empire, l'élite chrétienne correspondante et ils l'ont utilisée puis prise à leur compte. L'art byzantin est repris également.
Vous vous contredisez. D'une part vous avancez que les sociétés musulmanes sont hermétiques à l'extérieur, d'autre part vous défendez l'idée que les musulmans se sont appropriés les acquis des cultures grecques et romaines. Il est absolument faux de dire que seuls les élites chrétiennes ont participé au phénomène d'appropriation de la culture grecque. Ibn Rushd était surnommé "Le commentateur", il a fait redécouvrir avec passion les écrits d'Aristote à toute l'Europe, il a d'ailleurs eu plus de succès en Occident que dans le monde musulman. Les ouvrages d'Aristote au Moyen Âge étaient étudiés avec les commentaires d'Ibn Rushd. Vous avez le même type d'appropriation avec les auteurs cités précédemment. Justement Braudel ne limite pas le phénomène des traductions aux chrétiens nestoriens, pas du tout même.
Citer :
C'est ainsi qu'il y a eu un remarquable âge d'or arabe aux 9, 10, 11 et 12è siècles. L'influence grecque structure la société arabe et la propulse. Mais à partir du 12è, s'amorce un mouvement de refermement de l'islam sur lui-même, dont la disgrâce d'Averroès né à Cordoue au 12è siècle est une illustration. Il est exilé au Maroc.
Braudel: " la civilisation sarrasine, après ces fastes extraordinaires, s'interrompt brusquement avec le XIIè siècle. Même en Espagne, le progrès scientifique et philosophique, la puissance de la vie matérielle ne se poursuivaient guère au delà des dernières décennies du siècle." '(en gras dans le texte de Braudel: Grammaire des civilisations p. 143).
Rien de péjoratif dans cette analyse, la Gaule a profité de la civilisation romaine et notre histoire s'en félicite et le reconnait.
Effectivement, il y a ce recul à la fin du Moyen âge. Je ne vais pas revenir sur ce que j'ai dis précédemment. Vous parlez une fois de "société arabe", une autre fois de "sociétés musulmane", ou encore de "l'Islam"... soyez plus précis. Les sociétés musulmanes n'ont pas seulement repris les acquis des Anciens, elles ont constituées des sociétés originales qui ont aussi contribué, par leurs divers apports, au progrès scientifique de l'humanité.
L'ouvrage
Les Grecs, les Arabes et nous constitue une excellente référence.