Duc de Raguse a écrit :
Rappelons que pour certains c'est en tentant de rivaliser avec ce programme, tout comme dans la conquête spatiale que les Soviétiques se sont effondrés !
Oui, Reagan avait la caractéristique d'oser tout, ou du moins de faire croire aux soviétiques qu'il osait tout, à l'image de son héro de circonstance que nous rappelle Phocas.
Les soviétiques (Brejnev, Tchernienko, Andropov) y ont cru au point d'allouer à des contre programmes militaires tout l'argent qu'ils auraient tant eu besoin de consacrer au développement économique de leur pays exangue.
Plus de 30% du budget ont alors été consacrés aux dépenses militaires, en particulier pour contrer la fameuse guerre des étoiles. Ce qui était peine perdue au vu de l'énorme différence de PIB existant entre l'URSS et les USA, et qui a rendu possible Gorbatchev et ce qui a suivi.
On pourrait dire même qu'on peut se moquer autant qu'on veut de Reagan, mais qu'il a abattu l'URSS sans effusion de sang, ce qui est la marque des plus grands stratèges (et ce qui le différencie de Rambo, qui lui est adepte de méthode non moins efficaces, mais plus musclées et plus expéditives).
C'est Attali, entre autres, dans Verbatim, qui reconnait à Reagan la qualité d'avoir su très bien s'entourer. Le couple cow-boy public / conseillers avisés et habiles a fait merveille en politique extérieure...
Et, sur ce fond, l'utilisation de l'image Rambo n'a pas dû faire de mal pour la réélection de 1984, de même que celle de Rambo II et III n'a pas dû être un handicap pour l'élection de Bush père en 1988.
Cette digression pour dire que Rambo, et surtout Rambo II et III (très différents du Rambo I, comme l'indique Narduccio) étaient bien dans l'air du temps, America is back. Les scénaristes n'étaient pas forcément pro-républicains, mais ils étaient en phase avec l'opinion publique qui voulait tourner la page sur les traumatismes et humiliations des années 70...