Merci, Julien_b.
Ignaz Goldzieher a écrit :
...La forme sous laquelle elle est constatée s’appelle hadith, tradition. Ce ne sont pas concepts identiques. Le hadith est le document de la Sunna. Il témoigne, par une série de rapporteurs dignes de créance, qui propagent le récit en question de génération en génération, de ce que le groupe des Compagnons, s’appuyant sur l’approbation du Prophète, tenait pour la seule doctrine saine en matière de religion et de loi, et qui s’avérait par là comme la règle à suivre en pratique."
Dans
Sur l'Islam - Origines de la théologie musulmane, le même Goldzieher décrit ce qu'il entend par "dignes de créance"
Ignaz Goldzieher a écrit :
... les mahométans pieux des temps postérieurs attribuent, dans les Hadith, à Mohammed et ses compagnons des déclarations relatives à des situations, des tendances et des mouvements qui se produisent à leur époque, bien longtemps après le Prophète. On lui met dans la bouche, à lui ou l'un de ses compagnons, des jugements conformes à celui des pieux personnages qui le font parler et l'on introduit ici, dans l'époque patriarcale, des situations qui se sont présentées beaucoup plus tard.
Autrement dit, ce que pense Goldzieher, et je ne crois pas qu'il ait été contredit depuis, c'est que les hadith et les chaînes de transmissions qui vont avec, ont été formés ou au moins déformés, après coup, en fonction des querelles politico-théologiques du moment.