Aspasie mineure a écrit :
Quant aux grands, ils pouvaient se permettre de transgresser des interditsmoraux au vu et au su de tout le monde. Presque un siècle après Henri III, Monsieur, frère de Louis XIV, était notoirement homosexuel, personne n'y trouvant rien à redire, alors que l'ordre moral et social pesait bien plus lourd qu'au XVIe siècle.
Que Monsieur ait été homosexuel, je veux bien vous croire. L'homosexualité existe depuis toujours et ceci est parfaitement incontestable.
Maintenant, je ne suis pas aussi convaincu que vous lorsque vous affirmez que personne n'y trouvait rien à redire et que cette pratique était parfaitement accepté de tous à tel point que l'on pouvait l'afficher sans autre retenu.
Même concernant Monsieur, j'aimerais bien voir les publications d'époque qui expriment de façon parfaitement explicite ce que vous avancez. Je dis bien explicite et non suggérée. Personnellement, je vois mal la censure royale laisser passer un ouvrage relatant l'homosexualité du frère de Louis XIV. Peut-être quelques livrets ou pamphlets interdits ou des éditions étrangères ?
En tous cas, je suis curieux de lire comment l'homosexualité de Monsieur était exposée dans ces ouvrages sans troubler l'ordre moral et social de l'époque. Je savais que des périodes avaient été permissives en matière de moeurs mais pas à ce point sous Louis XIV. Il est vrai qu'à l'apogée de la monarchie absolue, il devait être difficile de critiquer Monsieur quant à ses pratiques. Mais de là à pouvoir les décrire à la lettre. Détailler sa préciosité extrême n'est pas obligatoirement synonyme de peinture de sa sexualité.
Que l'on se comprenne bien: il y a eu de l'homosexualité tout au long de l'histoire. Cependant, je ne crois vraiment pas que cela ait été admis, accepté, affiché de manière aussi évidente que cela. Son intégration aux moeurs, à la loi, à la vie tout court est une chose tout à fait récente, ne l'oublions pas...
Encore un point: le duc d'Orléans s'est marié deux fois et a eu six enfants. Il a donc fallu quand même un "peu" masquer ses frasques. Je ne crois pas que l'homosexualité assumée et affichée oblige à ce genre de liaisons et de semblant de famille.
Maintenant, j'avoue que son cas est quand même particulier car entre ce qu'en dit Saint-Simon et les descriptions faites par ses proches, il est difficile de ne pas penser à sa féminité. Mettre du rouge à lèvre, des bagues et des bracelets, marcher avec des talons et danser comme une femme ne sont pas des signes évidents de virilité
. Lui aussi avait une liste conséquente de "favoris". Allez, disons carrément qu'il aimait se travestir en femme et supposons son homosexualité (certitude absolue ou non ? Bisexualité ? Travesti sans passage à l'acte ?)...Mais que ne fallait-il pas faire pour tâcher au moins de ne pas trop le montrer....Et croyez-moi: ça ne devait vraiment pas plaire à tout le monde, à commencer par son frère !