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 Sujet du message : Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 15:52 
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Hérodote
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La fin de la guerre de 1914 me semble mystérieuse.

À ma connaissance, les troupes allemandes n'ont pas été écrasée. Il n'y a eu qu'un "armistice", c'est à dire un arrêt des combats.

Il me semble qu'il y a eu aussi des troubles en Allemagne, en particulier dans la marine (Hochseeflotte), forçant le gouvernement à demander l'armistice. Le IIIe Reich reprochait d'ailleurs à la marine la "honte de son comportement de 1918". Je ne parviens pas à en savoir plus à ce sujet.

Quelqu'un connaît-il le détail des faits et peut-il me conseiller un ouvrage les relatant ?

Merci d'avance.


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 16:48 
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Jean-Pierre Vernant
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Un excellent ouvrage sur le sujet, et tout récent : "Aux racines du mal, 1918 le déni de défaite" de Pierre Jardin.
Avant tout, l'auteur y expose la situation militaire réelle - pas celle de la propagande allemande ultérieure - c'est-à-dire que l'armée allemande est incapable de se rétablir sur une ligne solide et recule sans cesse, sous une pression que les Alliés ont choisi d'imprimer sur toute la longueur du front. Le but est d'empêcher les Allemands, où que ce soit, de s'enterrer de nouveau et de raidir leur défense.
Les unités allemandes sont squelettiques. Souvent, elles sont débordées par les chars qui avancent sous le couvert du brouillard naturel ou artificiel (ça fait très SGM, mais c'est bien en 1918) et se volatilisent. Depuis août, le recul est permanent et rapide. Début septembre, l'Empereur apprend de ses généraux que la victoire n'est plus envisageable. Ludendorff, selon les termes de ses contemporains, "perd les nerfs" et cherche des responsables de partout, en premier lieu la Bulgarie, qui vient de jeter l'éponge, transpercée par une offensive alliée. Les soldats allemands rapportent à l'arrière, ébranlé par les privations, les désastreuses nouvelles du front. Ainsi, selon P.Jardin, la "contamination défaitiste" ne va pas de l'arrière vers l'avant, mais de l'avant vers l'arrière, à partir de la situation réellement catastrophique au front.

L'armée allemande a perdu tout son potentiel offensif, évaporé dans les offensives du premier semestre comme de l'eau versée sur du métal brûlant. Le choix d'avoir segmenté ses troupes en troupes de choc bichonnées et troupes ordinaires quelque peu négligées lui retombe dessus : il ne reste que des unités mal équipées, mal alimentées. Frappés au ventre par les attaques alliées, les autres Empires centraux abandonnent la lutte. Le pays est étranglé par le blocus. L'armée allemande ne peut plus vaincre, elle le sait; mais elle est aussi vaincue, irrémédiablement vaincue.
Seule la propagande est invicible : comme les Alliés ne cherchent plus la mythique Percée au profit de la poussée continue, le mythe du "mur d'airain du front" persiste, alors que ce mur galope en direction des frontières du Reich.
Les troubles intérieurs découlent de la situation alimentaire déplorable, mais surtout de la prise de conscience de la défaite militaire. En Bavière, on envisage une sécession et une paix séparée !

Aussi, quand l'Allemagne demande l'armistice, et accepte en un tournemain des conditions qui l'empêchent de reprendre la lutte, ce n'est pas ce qu'on peut appeler une surprise, encore moins un mystère. Pendant quelques jours, voire quelques semaines, il est question en Allemagne de regarder la vérité en face, de chercher et punir les bellicistes, de reconnaître sa défaite et sa responsabilité.
Mais presque immédiatement, se produit sous l'impulsion de certains militaires un raidissement et un déchaînement de propagande sur le thème de l'armée invaincue et du coup de poignard dans le dos. On en veut pour preuve les unités qui rentrent au pays et défilent en bon ordre. On ferme les yeux très fort sur les nombreux vides dans la formation, on oubliera vite aussi que ces soldats sitôt rentrés se muaient en pillards pour manger un peu.

Le thème qui venait de naître était promis à un bel avenir. :rool:


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 17:21 
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Coté allié, on se rend compte assez vite de la situation et en septembre-octobre, il y a des discussions pour savoir si on va accepter des éventuelles demandes d'armistice ou de capitulation.
Certains proposent d'aller "courser" le boche jusqu'au pas de sa porte.
D'autres mettent en avant le risque de contagion de la situation révolutionnaire. Dans plusieurs villes de garnisons allemandes se sont des soviets qui ont pris le pouvoir. A Strasbourg, par exemple, un de ces soviets va prendre la direction de toute la ville et proclamer la République alsacienne.
Les derniers trouvent qu'ils auront du mal à justifier 100 000 morts de plus alors que l'ennemi se rend.

On va donc trancher, accepter la demande d'armistice et mettre fin au massacre.
A part que dès janvier 1919, certains officiers de l'État-Major allemand commencent à parler de ce coup de poignard dans le dos. De cette armée allemande obligée de cesser un combat qui allait être victorieux par suite de l'écroulement de l'arrière. Pire, très vite, on va reprocher aux parlementaires qui avaient accepté de présenter cette demande d'armistice pour que l'armée n'ai pas besoin de capituler, on va leur reprocher cette "traitrise". Alors qu'ils avaient obéi aux injonctions de ces même militaire. D'ailleurs tous ces parlementaires finiront assassinés dans les 15 ans ....

Les Alliés s'en souviendront, si en 1943, les anglo-américains proclament qu'il ne saurait être question que d'une capitulation générale, c'est en souvenir de cet épisode. Parce qu'ils sont nombreux a penser à ce moment-là qu'il aurait peut-être suffit de quelques morts de plus en 1918-1919 pour que l'on fasse l'économie du nazisme et de sa cohorte de morts. L'obstination a refuser toute paix négociée avec les Allemands vient de là.

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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 17:51 
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Plutarque
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Un bouquin interessant sur l'époque coté allemand:
Les corps francs allemands de la baltique de Dominique Venner en livre de poche cela date de 1978 mais c'est un assez bon livre sur ce qui s'est passé de novembre 1918 jusqu' à l'arrivée de Hitler.

Mais pour en revenir aux dates:
le 18 juillet 1918 le général Lundendorf qui lance offensives aprés offensives depuis avril jette ses derniéres forces dans la bataille. Hélas ou heureusement son offensive n'aboutit à rien, ses bataillons épuisés sont à 90 kms de Paris. Pire il est rejeté par une contre offensive qu'il pensait impossible. Des nouvelles peu rassurantes lui viennent du front sur le moral des troupes. Les volontaires des sections d'assaut sont en grande partie morts ou bléssés, les anciennes troupes ne sont plus aussi enthousiastes qu'auparavant et les nouveaux conscrits sont terrifiés par le feu des alliés.
Bref le grand état major ne croit plus en la victoire de Kaiser, mais pense que les alliés ne sont pas capable de vaincre.
En Allemagne le moral est tendu à l'extréme, celà fait des mois que les journaux annoncent quotidiennement que la victoire est proche et rien ne vient, les nouvelles de pertes énormes commencent à filtrer malgré la censure, et la population souffre cruellement de la faim et des épidemies (grippe espagnole)
14 septembre l'Autriche fait des propositions de paix séparée à l'entente.
Le 26 septembre les Américains soutenus par les Français lancent une grande offensive en Argonne, elle ne perce pas mais inquiéte grandement l'Etat major Impérial.

3 jours plus tard Lundendorf qui craint de voir le front défoncé demande aux autorités civiles d'ouvrir des négociations. C'est la stupeur au reichstag, la population est stupéfaite. Aprés tant d'efforts et de souffrances, aprés tant de promesses des militaires et de l'Empereur la déroute se profile dans les jours qui viennent!
L'opposition qui avait été muselée se reveille associée à quelques opportunistes.
Hugo Haase du parti socialiste indépendant déclare "maintenant nous les tenons!"
Le 3 Octobre 1918, le Prince Max de Bade dont les convictions pacifistes et démocratiques ne sont pas une nouveauté est proclamé Chancelier.
Dés le lendemain il fait parvenir au président des états unis Wilson une proposition de paix.
L'annonce de cette initiative décidée sans en référer à l'Empereur qui réside à Spa en Belgique à l'Etat Major provoque la panique.
Les Banques Ferment leurs portes, le ravitaillement n'est plus assuré ce qui pour la population des villes est dramatique, les rations de vivres qui sont trés faibles sont réduites, la presse n'est plus censuré. La presse de gauche se réferant à la révolution bolchevique en cours en Russie se déchaine.
On promet au Kaiser et à son entourage le même sort que son cousin Nicolas II
Les Journaux pangermanistes ne sont même plus lus.
Sur le front on résite toujours, on a guére le temps de lire la presse de Berlin.
La premiére mutinerie éclate paradoxalement dans les unités qui ont le moins souffert de la guerre, les grosses unités de la Hochseeflotte qui ne sont plus utilisées depuis 1916.
A la fin du mois d'octobre 1918 les matelots apprennent que la guerre n'est pas terminée pour eux, le Haut Commandement qui a perdu l'initative sur terre songe à reprendre le combat en mer. Le plan consiste à faire sortir les croiseurs qui effectueront un raid dans la Tamise avec en soutien toute la flotte, pour attirer les flottes alliées dans la baie d'Allemagne ou tous les sous marins seront concentrés et torpilleront les cuirassés et croiseurs adverses.
Le 29 octobre les ordres d'allumer les feux des machines et de se concentrer en baie de Kiel arrivent. Des rumeurs folles traversent la flotte, le vieil amiral Tirpitz le fondateur de la flotte viendrait à bord du navire amiral pour finir en beauté, les Anglais auraient lancé un défi que les Officiers prussiens auraient décidé de relever!
Dans la soirée l'ordre d'appareiller arrive, les sous marins ont déjà pris la mer, mais à Minuit les cuirassés Kronprinz Wilhelm, Grosser Kurfurst, Markgraf, Koenig, Helgoland et Thuringen se révoltent, les matelots des machines menacent de noyer les feux.
Pour permettre aux officiers de reprendre le controle des unités l'amiral en chef Hipper suspend l'appareillage.
Le 30 les matelots de l'Helgoland et du Thuringen noient les feux avec des manches à incendie, et brisent les guindeaux pour empécher la levée des ancres.
Le 31 L'amiral Hipper fait placer en position de tir le sous marin U 135 face aux navires révoltés appuyé par trois destroyer lances torpilles pontés qui accotent les cuirassés avec une compagnie de fusillers marins. Mais l'Helgoland pointe ses tourelles, les Officiers du Tuhringen qui ont repris le controle pointent à leur tour leurs tourelles sur le navire révolté.
aprés quelques instants ou tout peu basculer, les mutins se rendent. 500 sont débarqués et internés dans une prison militaire.
La flotte est incapable d'appareiller,
Le 3 novembre à 17 heures une manifestation de 20000 personnes se rassemble à Kiel, matelots, ouvriers, meneurs politique révolutionnaires qui aux nouvelles des événements se sont rués sur la ville. La foule entrainé par le matelot Karl Altelt marche sur la caserne pour y délivrer leurs camarades, mais un peu plus loin sur la Feldstrass elle se heurte à une compagnie de fusiliers marins qui revient directement de l'enfer du front de Flandre et tire sur la foule aprés trois sommations.
La guerre civile commence.....
L'amiral commandant le base prend la fuite, le frére de l'empereur et amiral le prince Henri de Prusse fait de même, le lendemain la révolte l'emporte. Les fusiliers marins ont disparu seul reste au port un ciurassé, le Koenig qui est en cale séche, et dont les officiers sont abattus, le drapeau rouge flotte sur Kiel.
Dans la soirée des marins révoltés partent pour Berlin où ils arrivent au matin du 6 novembre
Le même jour une délégation socialiste rencontre à Spa la nouveau chef de l'Etat major le général Groener et demande pour calmer la situation à Berlin que l'empereur abdique.
Ils se montrent conciliants affirmant qu'une monarchie constitutionnelle pourrait demeurer, mais ils sont poliment éconduits.
Dans la nuit du 8 Novembre une délégation allemande passe les lignes françaises à la Capelle.
Mais la Machines'emballe: à Munich le roi Louis III prend la fuite et est remplacé par un "soviet" (terme à la mode à l'époque), des mouvements analogues se passent à Cologne, Hanovre, Halle, Dusseldorf, Franfort sur le Main, Magdeburg, Leipzig.....
A la nouvelle que des trains chargés de matelots mutinés convergent vers Berlin le Général Linsingen Gouverneur Militaire de la Ville ordonne que ceux ci soient mitraillés par l'aviation, l'ordre et annulé par la minstre de la guerre, le général démissionne.
Le pouvoir est au abois, dans la soirée du 8 novembre le Price Max de Bade n'en peut plus et téléphone à Spa pour conjurer l'empereur d'abdiquer. Le Kaiser, totalement déconnecté des réalités, refuse violemment et compte écraser la révolte avec ses "bonnes troupes", mais à Spa à l'Etat major,les hommes ne saluent plus leurs officiers et constituent un Soviet!
Le 9 Novembre un entretien orageux à lieu avec les officiers supérieurs et la Kaiser. Le Kaiser menace de continuer le combat coute que coute, et rappelle le serment de fidélité à sa personne! le moment est dramatique personne n'ose parler. Excédé la nouveau chef d'état major s'exclame alors que ce serment n'est plus en ce jour que des phrases sans interet!
L'empereur reste abasourdi et hagard, puis décide d'accepter l'abdication. Dans quelques heures il passera en Hollande. Le Feld Maréchal Hindenburg reste seul pour assumer le commandement il est 13 H 15 le 9 Novembre 1918.
A Berlin la nouvelle de l'Abdication a précédé la décision de l'empereur puisque la chancelier Max de Bade l'annonce à lagence de presse Wolf à 11 H 30, puis il recoit les sociaux démocrates avec Ebert à leur téte et transmet le poste de chancelier à celui ci.
Au Reichtag un des collégues de Ebert, Philippe Scheidemann aprés avoir commencé un bol de soupe à la buvette et apprenant qu' une immense foule est assemblée anxieuse devant le batiment, grimpe à l'étage et proclame la république sans que personne lui ai rien demandé, puis redescend finir sa soupe! L'empire Allemand est tombé.


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 17:54 
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Jean-Pierre Vernant
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Pire, très vite, on va reprocher aux parlementaires qui avaient accepté de présenter cette demande d'armistice pour que l'armée n'ai pas besoin de capituler, on va leur reprocher cette "traitrise". Alors qu'ils avaient obéi aux injonctions de ces mêmes militaires.


Et quand on dit "ces mêmes militaires", ce n'est pas une figure de style : ce seront souvent les mêmes personnes, en particulier Ludendorff, qui après avoir voulu l'armistice pour échapper à la honte de l'écrasement, montreront du doigt les politiques "traîtres" qui ont fait capituler une Allemagne proche de la victoire.


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 18:06 
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Albe a écrit :
Un bouquin interessant sur l'époque coté allemand:
Les corps francs allemands de la baltique de Dominique Venner en livre de poche cela date de 1978 mais c'est un assez bon livre sur ce qui s'est passé de novembre 1918 jusqu' à l'arrivée de Hitler.


J'ai lu qu'une étude assez récente (aux alentours de l'an 2000) partir des registres et des journaux des régiments montre que vers début novembre 1918, les troupes qui tiennent face aux alliés ne sont plus qu'un mince cordon. Nombreux sont les soldats qui ont décidé de rentrer chez eux. Attention, tous ne sont pas des révolutionnaires ou des mutins, un certain nombre rentrent parce qu'ils ont peur pour leur famille ou leurs terres.

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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 19:04 
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Plutarque
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Narduccio a écrit :
Albe a écrit :
Un bouquin interessant sur l'époque coté allemand:
Les corps francs allemands de la baltique de Dominique Venner en livre de poche cela date de 1978 mais c'est un assez bon livre sur ce qui s'est passé de novembre 1918 jusqu' à l'arrivée de Hitler.


J'ai lu qu'une étude assez récente (aux alentours de l'an 2000) partir des registres et des journaux des régiments montre que vers début novembre 1918, les troupes qui tiennent face aux alliés ne sont plus qu'un mince cordon. Nombreux sont les soldats qui ont décidé de rentrer chez eux. Attention, tous ne sont pas des révolutionnaires ou des mutins, un certain nombre rentrent parce qu'ils ont peur pour leur famille ou leurs terres.



Compte tenu des pertes énormes, du fait que suite aux offensives alliées qui se rapprochaient de la mére patrie le haut commandement avait décidé en septembre, si je ne m'abuse, de rappatrier tous les bléssés qui étaient soignés dans les unités sanitaires en Belgique et dans le nord de la France: résultat 3 jours d'embouteillage, dans les gares de centaines de convois de bléssés, la population reste assommée par ce qu'elle voit, elle ne pensait pas que les pertes était aussi terrible bien que la rumeur en faisait ata mais comme la presse muselé par l'Etat major annonçait la victoire à bref échéance.....
Dés Aout 1918 devant les pertes le commandement dissous des divisions.
Hindenbourg reconnait lui même le delabrement de l'armée lorqu'il déclare qu'elle ressemble plus à une milice qu'à une armée.
Le taux desertion prend de l'ampleur et à Berlin il y a des échanges de tir entre deserteurs et la police.
Celà s'emplifie en octobre, mais en Novembre les conseils de soldats apparaissent et finalement comprennent que vu le nombre de personnes à ramener dans la mére patrie il vaut mieux collaborer avec leurs officiers. C'est ce qui se passea et permettra un retour pas trop chaotique. Sauf que si les premiéres unités ressemblent encore à des troupes disciplinées, ceux qui les suivent forment des groupes débraillés sans officiers et sans armes qui stupéfient de la population.
La plupart ne révent d'ailleurs que de retrouver leurs familles, et je doute qu'elles auraient repris les armes si on en avait eu l'idée et la possiblité.
Cela a dû être la même chose en Russie lors de la chute du gouvernement Kerensky.


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 19 Juil 2008 22:15 
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Hérodote
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Merci à tous les intervenants pour ces information tellement précises.


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 Sujet du message : Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 10:53 
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Polybe
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On pourra débattre longtemps sur cet Armistice !
Pétain avait organisé une grande offensive prévue pour démarrer le 15 novembre 18 à partir de la Lorraine pour entrer en Allemagne.
Foch a préféré y renoncer et accepter cet Armistice.
On raconte que Pétain aurait supplié Foch, en vain, qu'il en aurait même pleuré, d'après Isorni...les termes du débat sont classiques :
Foch : "je n'ai pas le droit de faire tuer un soldat de plus dès que l'Allemagne me propose cet Armistice"
Pétain : "il ne faut pas penser à ceux qui vont tomber mais à ceux qui sont déjà tombés, ils ont droit à une paix qui soit à la hauteur de leurs sacrifices"

Le problème est que l'Armée allemande est rentrée dans son pays inviolé, en ordre de bataille, même diminué certes, et la théorie du "coup de poignard dans le dos" a pu fleurir !

On ne peut pas refaire l'histoire, mais cette offensive française méticuleusement préparée par Pétain aurait vraisemblablement réussi à envahir l'Allemagne et aurait changé beaucoup de choses.
On prête même à Foch cet aveu : "nous avons signé un armistice de 20 ans"


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 11:13 
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Plutarque
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Si je me souviens bien la théorie du coup de poignard dans le dos a pris naissance lors d'un entretien entre Lundendorf et un général anglais dans les années 20, Lundendorf affirmant que la chute de l'Alleamagne était le résultat de la traitrise de l'arriére et de la classe politique. Ce à quoi le général anglais aurait suggéré l'idée du coup de poignard dans la dos pour voir s'il avait bien compris. Lundendorf ayant trouvé l'image trés interessante l'aurait alors repris à son compte.
Il est vrai que la reception de Letow vorbeck et de ses gradés Allemands revenant d'Afrique salués par des politiques comme des hommes qui n'avaient pas été vaincu aller grandement aider à dévellopper cette idée dans l'inconcient populaire.
Une lecture de mein Kampf (même si c'est politiquement incorrect) est trés interessante, la vision de la chute de l'Allemagne par Adolf Hitler est stupéfiante. La victoire était à porté de fusil et on a été trahi...


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 11:27 
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Albe a écrit :
Si je me souviens bien la théorie du coup de poignard dans le dos a pris naissance lors d'un entretien entre Lundendorf et un général anglais dans les années 20, Lundendorf affirmant que la chute de l'Alleamagne était le résultat de la traitrise de l'arriére et de la classe politique.



Je pense que cette théorie prend naissance dans certains milieux immédiatement après l'armistice. A vérifier, mais je suis quasiment certain de ceci.

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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 13:36 
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Plutarque
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Jean-Marc Labat a écrit :
Albe a écrit :
Si je me souviens bien la théorie du coup de poignard dans le dos a pris naissance lors d'un entretien entre Lundendorf et un général anglais dans les années 20, Lundendorf affirmant que la chute de l'Alleamagne était le résultat de la traitrise de l'arriére et de la classe politique.



Je pense que cette théorie prend naissance dans certains milieux immédiatement après l'armistice. A vérifier, mais je suis quasiment certain de ceci.


Je dirais 1919, lorsque les principaux chefs de l'armée Allemande Hindenburg et Lundendorf passérent devant la commission d'enquéte du Reichtag le 18 novembre 1919; Hindenburg prononcera la phrase suivante "comme un général anglais l'a justement déclaré, l'armée Allemande fut poignardée dans le dos"
Mais en reprenant mes sources l'imputation à un général Anglais est pour le moins scabreuse.
En réalité 2 officiers Anglais ont bien interféré dans ce mythe:
le Major Général Sir Fréderic Maurice dont le livre "les 4 derniers mois"avait été présenté de maniére deformée à la presse Allemande comme prouvant que l'armée Allemande avait été trahie de l'interieur par les socialistes. Les Démentis de Sir Fréderic n'y firent rien car ils se noyérent dans la confusion des esprits.
Et le Major Général Malcolm, chef de la mission militaire britannique d'Armistice à Berlin. Lors d'un diner avec Lundendorf, celui ci pretendit que le haut commandement n'avait jamais été suffisamment appuyé par le gouvernement et qu'il avait été trahi par la révolution. Cherchant à rendre plus clair la pensée de son interlocuteur, le général Malcolm demanda à Lundendorf si l'armée avait été poignardé dans le dos, Lundendorf agréablement surpris par la phrase s'en empara et l'utilisa ensuite réguliérement.
Cf Weerler-Benneet (Wooden - Titan Hindenburg)


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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 13:52 
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Moi aussi, je dirais fin 1919, début 1920. Mais, j'ai pas de sources précises. C'est évoqué dans pas mal de textes et d'articles, mais jamais avec des dates ou des noms précis.

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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 14:02 
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Kein Feind hat euch überwunden, aucun ennemi ne vous a surmonté. C'est par ces mots que le président Ebert, social-démocrate, accueille à Berlin les troupes de retour du front le 10 décembre 1918.

Comment voulez vous que la légende du coup de poignard dans le dos (Dolchstoßlegende) ne fonctionne pas très rapidement.

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 Sujet du message : Re: Armistice de 1918
Message Publié : 21 Juil 2008 14:47 
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Jean-Pierre Vernant
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Toujours selon Pierre Jardin, c'est en effet quelques semaines seulement après l'armistice que cette histoire naît, et il lui faut un petit semestre pour s'imposer. C'est dans ce terreau-là que va tomber "le diktat de Versailles", par parenthèse, ce qui doit, je pense, faire beaucoup relativiser l'impact réel de ce dernier. Il n'aurait jamais été perçu comme tel si, depuis six mois, les Allemands ne s'étaient pas monté le bourrichon sur leur soi-disant non-défaite.

Citer :
On ne peut pas refaire l'histoire, mais cette offensive française méticuleusement préparée par Pétain aurait vraisemblablement réussi à envahir l'Allemagne et aurait changé beaucoup de choses.


Dans cette histoire, Pétain le défensif, à l'occasion timoré (que se serait-il passé si Foch l'avait écouté et annulé l'offensive du 18 juillet 1918 ?) aurait en vain prôné l'attaque à Foch l'offensif, peu économe du sang à ses heures... Drôle de paradoxe. Je crois que Foch avait conscience que les Franco-Britanniques, même victorieux, étaient terriblement las de la guerre - on avançait très lentement, personne ne voulant être le dernier tué de la guerre; quant aux Américains, ils étaient dramatiquement inexpérimentés; si bien qu'il redoutait terriblement la barrière du Rhin où les Allemands, immanquablement, raidiraient leur défense.
C'est pour cela qu'il les poursuivait l'épée dans les reins, au lieu de concentrer ses moyens pour la Percée - ce qui a laissé vivre le mythe du "mur d'airain du front" - mais aussi qu'il a accepté l'armistice. Il suffit de voir l'importance donnée, dans les clauses d'armistice, au franchissement du fleuve avec une série de larges et profondes têtes de pont.

Ce que Foch voyait venir, c'était : des Franco-Britanniques trop épuisés pour sauter la barrière, des Américains reproduisant des Belleau Wood sur chaque pont - combien de temps les opinions alliées auraient-elles accepté cela, sachant que les Allemands avaient demandé grâce ? Quelles auraient été les conséquences d'une victoire défensive allemande sur le Rhin, tout à fait possible ? Un hiver à s'enterrer sur la frontière... finir le travail au printemps au prix de peut-être cent mille morts de plus...

Bref, il avait de sérieuses raisons d'avoir pitié de ses troupes. (Pour une fois qu'un général de la PGM le fait, ça lui retombe dessus !) Officier de la vieille école, pouvait-il imaginer que ses homologues d'en face se montrent à ce point menteurs et infidèles à leur parole ?

Et, dans la mesure où de toute façon, l'agitation révolutionnaire naissait de la débâcle qui se précisait, elle aurait servi d'argument, que les Alliés entrent à Berlin ou non... à ce degré de mensonge, de mauvaise foi et de propagande, un mythe revanchard aurait de toute façon été bâti.


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