J’ai du mal à comprendre cette attente de l’objectivité dès que l’on parle des Antiques, surtout quand cette attente se traduit au final par un rejet et un mépris d'une source. Il ne faut pas lire un auteur antique, même qualifié d’historien, comme nous lirions un historien contemporain. L’histoire n’est pas et ne se veut pas science à cette époque, elle n’est pas unifiée, ne respecte aucune méthode commune, et l’objectivité n’est pas forcément le critère le plus apprécié, très loin de là.
Tout ça pour dire que Josèphe est une source, doit être lue et appréciée comme telle, avec la prudence que cela implique. Et une source de tout première ordre, d’une part par la qualité de son travail, du fait justement de son implication dans les deux camps, de sa formation politique et militaire, et de sa culture mixte ; d’autre part, il est le seul à nous décrire des pans entiers d’histoire qui nous seraient inconnus sans lui.
Il n’est pas 100 % objectif ? Evidemment ! Qui l’est ? Mais il en est conscient et fait un effort en ce sens, avertit les lecteurs de sa méthode et de son implication. Ils ne sont pas nombreux à avoir autant de scrupules…
Mosstu126 a écrit :
Je ne sais pas si on a cherche la ou il le fallait, ou les documents ne sont tous simplement pas accessibles. Je ne peux pas imaginer qu'il n'y ait pas d'autres sources que celle de Flavius.
Cette remarque me gêne davantage. Que veux-tu dire ? Un complot (de qui ?) pour cacher des sources ? Des historiens contemporains incompétents incapables de faire une recherche exhaustive ?
Ce n’est vraiment pas un exemple unique… Les campagnes d’Agricola en Ecosse sont-elles décrites ailleurs que dans Tacite ? La campagne d’Alexandre en Thrace est-elles décrite ailleurs que dans Arrien ? Pour ne pas parler des campagnes d’un Philippe II de Macédoine, dont il ne reste pratiquement plus rien en dépit de l’abondance des sources. Les sources sont rares, trop rares, bienvenue dans le monde antique.
La guerre de Judée est avérée, d’autres y font référence (je pense à Tacite par exemple), l’archéologie a aussi pu apporter sa part, mais aucun récit de quelque ampleur ne lui est consacrée en dehors de Josèphe. C’est triste, mais c’est comme ça.
Et en particulier pour le siège de Masada.