Je bisse ma réponse apportée dans : A propos des druides.
Comme si la linguistique était an-historique, ne travaillait pas sur le temps, et le temps long.
Les études indo-européennes remontent au moins au P. Coeurdoux qui en
1767 établissait la parenté du sanskrit et des langues européennes. Je ne sais pas à quand remonte la première édition du "Bopp", mais la traduction de sa "
Grammaire comparée des langues indo-européennes, comprenant le sanscrit, le zend, l'arménien, le grec, le latin, le lithuanien, l'ancien slave, le gothique et l'allemand"
date de 1868 !!! Les linguistes ont
beaucoup progressé depuis, et
personne de sensé ne remet en cause "le Vocabulaire des institutions indo-européennes" d'Emile Benveniste (tome I : économie - parenté - société ; tome II : pouvoir, droit, religion) paru aux éditions de minuit, 1969-1970.
(...)
Vous etes formidablement affirmatif tant sur le
druidisme (dont on effet on se demande s'il est
arrivé avec les indo-européens ou s'il leur pré-existait sous forme d'un chamanisme néolithique, et pourquoi pas paléolithique (Clottes !) que sur les Celtes. D'autant que
César n'est pas une source fiable (meme pas militairement), ses Commentaires ne sont pas destinés à l'Histoire mais à ses mandants romains. Relire la thèse de Michel Rambaud,
"L'Art de la déformation historique dans les Commentaires de César" (Belles-Lettres, 1952, réédité depuis), avec César on est dans la "propagande" (je ne fais que reprendre le jugement et le terme de Rambaud). Les Celtes,
c'est un immense imperium, (enfin, une koinè),
c'est mille ans d'histoire, (voire beaucoup plus en Irlande où ils ont été en paix plus longtemps), ce sont sont des
vérités multiples.Donc, on aimerait connaître vos sources. Et que pensez-vous des travaux de Brunaux ?
Il suffit de lire ses entretiens avec Didier Eribon (en Folio) pour comprendre que ses commentaires relèvent de la pure coquetterie. Dumézil savait très bien qu'en dehors de l'hexagone (tiens, tiens), il y a de remarquables revues indo-européennes dans toutes les langues de culture, jusqu'en japonais (où il y a même, revenons au sujet précédent, une revue... Celtica !), et que la communauté internationale lui a offert la reconnaissance que la France lui refusait (Académie française à part, où il fut reçu par un autre structuraliste, son ami Claude Lévi-Strauss).
En fait, faut-il comprendre que vous réduisez la linguistique i-e à la recherche d'étymologies pan-indo-européennes. La formidable découverte de Dumézil, la pierre angulaire de ses recherches comparatisres, c'est
la tripartition fonctionnelle, et de cela vous ne soufflez mot !!! Ah oui, c'est vrai que vous n'avez ouvert ni Dumézil, ni Benveniste, ni Sergent. Sinon vous sauriez que Dumézil n'est pas un littéraire, mais un linguiste, un comparatiste, un sociologue, un historien des religions, un anthropologue social... c'est peut-etre trop pour le chercheur français moyen ???
Voilà pourquoi les Bretons attendent toujours le retour d'Arthur !
Je préfère l'analyse d'une source antique qui parle d'un sujet que des interprétations ne reposant sur rien d'historique.
Si vous avez des écrits des Celtes de l'époque qui n'écrivaient pas on en reparle sinon c'est faire des comparaison hors contexte historique. C'est donc pas de l'histoire qui est l'objet de ce forum.
La tripartition fonctionnelle c'est une vaste blague qui n'a jamais existé en histoire, ce n'est pas Dumézil qui l'a inventé c'est Platon et il n'a jamais pu la mettre en application à son époque.
Il faut rendre à César ce qui est à César et les toutes les théories indo-européennes ne sont que des théories : il faut comparer des choses comparables en tenant compte de l'époque où elle sont dites.
Sinon on arrives à ce formidable raisonnement moyen et dangereux de petit chercheur qui pour simplifier ce qui ne comprend pas dit :"Mais bien sûr c'est indo-européens".
C'est pas parce que beaucoup de monde suivent un mauvais exemple que tous doivent le suivre et ce genre de mode de pensée linguistique à déjà montrer dans l'histoire comment des esprits simples peuvent interpréter politiquement des hypothèses linguistiques afin de légitimer par l'histoire des associations peuples/territoires/langues qui n'avait aucune réalité.