Bonjour à tous
On appelait « Honneurs de la Cour » ou plus couramment « Honneurs du Louvre », les distinctions de Cour que le roi attachaient à certaines dignités de la vie de cour, comme celui des « entrées », du « tabouret », le droit d’entrer en carrosse dans la cour d’honneur, le droit de participer aux chasses, bals, soupers des cabinets etc…
Cette distinction était obtenue après avoir effectué la « présentation » qui était une cérémonie de formalité pour entrer dans le monde fermée de la Cour de France .L’expression, au sens strict, s'entendait pour les personnes qui, ayant fait leurs preuves pour les honneurs de la Cour étaient présentées au roi et à la famille royale avec un titre assumé, voire choisi par elles, mais accepté par le roi qui, de sa main, sur chaque nom de la liste des honneurs, écrivait " bon " ou " ne se peut pas ".Un service de généalogistes à la Cour n’avait pour seul fonction de « vérifier » ces preuves, comme Chérin sous Louis XV par exemple. Les fils de ceux qui avaient obtenu les honneurs de la Cour et avaient été gratifiés d'un titre se considérèrent comme investis de ce titre, dont la " qualité" n'était pas discutable alors. Seul le titre de duc avait un usage strictement réglementé puisque la plupart des ducs héréditaires siégeaient au Parlement. Le roi acceptait aussi, sans les reconnaître par des lettres patentes scellées et enregistrées, des titres portés par des familles d'ancienne noblesse, le plus souvent ducales. Tous les ducs (pairs, héréditaires non pairs vérifiés au Parlement, à brevets et brevets d'honneurs) étaient inscrits dans l'Almanach royal.
La « présentation » des hommes se faisait, sans cérémonie à la chasse. Celle des femmes, la seule qui comptait à la Cour, se faisait, avec éclat et tout un cérémonial compliqué, suivant qu’il s’agissait d’une duchesse, d’une dame de qualité ou d'une dame de petite noblesse. Le traitement était différent. Je reviendrais en détail sur toutes ses étiquettes dans un prochain sujet, si vous le voulais bien. Elles étaient présentées ainsi au roi, à la reine, à tous les membres de la famille royale résidant à Versailles, même aux enfants de France en bas age ( dans ce cas c’était la gouvernante des enfants de France qui les recevaient en leur nom).
Le noble « présenté » paré des « honneurs » n’était pas forcément courtisan. Mais il fallait être « présenté » pour pouvoir être courtisan à Versailles, obtenir une charge et paraître devant la famille royale.
Gentilhomme de la Chambre