L'on ne peut pas parler à proprement parler de carrière équestre.
L'ordre équestre, ou equester ordo, réunit à l'origine une classe spécifique de citoyens, sur deux critères liés à la fortune et à la guerre : il s'agit des citoyens suffisamment fortunés pour être propriétaires d'un cheval de guerre. Peu nombreux, ils constituent alors la cavalerie romaine.
Je vais éviter de m'égarer, pour le moment, dans la question du "cheval public", n'ayant pas de documentation immédiatement sous la main (
).
L'ordre équestre constitue ainsi une classe sociale particulière, différente en effet des sénateurs, lesquels, d'ailleurs, ne constituent eux-mêmes qu'une partie de la nobilitas romaine (nous sommes toujours dans les périodes anciennes de la république).
Cette particularité originaire des chevaliers, citoyens fortunés ainsi regroupés selon ce critère, a eu pour effet avec le temps de faire de cette classe sociale créée en quelque sorte ex nihilo une véritable classe de ploutocrates, banquiers et hommes d'affaires.
Suite aux conquêtes consécutives à la seconde guerre punique, et à la nécessaire gestion (entre autre fiscale) des provinces conquises, l'ordre équestre voit alors son influence grandir considérablement. C'est ainsi en son sein que vont se recruter les publicains, qui ont été avec un certain à-propos comparés aux fermiers généraux de l'ancien régime.
Les chevaliers deviennent ainsi, à l'époque des guerres civiles, un véritable contre-pouvoir face au Sénat, même s'ils ne disposent pas de représentation politique spécifique.
César, et Auguste après lui, s'appuieront fortement sur les chevaliers face au Sénat, dont l'influence ira en diminuant irrémédiablement.