Cyrano de Bergerac a écrit :
En quoi consiste exactement la charge de secrétaire du roi ? Combien sont-ils ?
Je sais que c'est une charge anoblissante mais il me semble qu'elle est assez répandue puisqu'on l'appelle "la savonnette à vilains" pour dénoncer ses fonctions anoblissantes données à des bourgeois.
Mais j'aimerais savoir, concrètement, en quoi consiste cette charge.
Requiert-elle une nécessaire présence auprès du roi ?
Les " conseillers secrétaires du Roi, maison et couronne de France et de ses finances" ou , plus brièvement, les "secrétaires du Roi" étaient chargés de rédiger et signer les lettres de justice et de grâces qui s'expédiaient à la Chancellerie. Le Roi était leur chef direct mais déléguait ses pouvoirs au Chancelier. Ils recevaient des gages à titre personnel mais se rémunéraient surtout par la perception des droits pour les lettres envoyées. Ces " droits" étaient versés dans une " bourse commune" que les secrétaires du roi se répartissaient.
Ils furent autorisés en 1351 ( règne de Jean le Bon) à former une confrérie qui siégeait à l'église du couvent des célestins. A coté de cette confrérie il exista un " corps civil", le " collège des vingt-six"' et au fur et à mesure de la création des charges d'autres collèges apparurent dont les " vingt de Navarre" ( lorsque la chancellerie du royaume de Navarre fut réunie à la Chancellerie de France en 1620). Au début du 17e s on comptait 5 collèges. L'édit d'avril 1672 réalisa l'union des collèges en un corps unique de 240 secrétaires effectif fixé à 300 par l'édit de 1727. Le collège des secrétaires est une personne morale. L'impétrant devait prouver sa moralité et sa religion par enquête et vivre " en confrère". Ils devaient en outre prouver que leurs parents avaient " quitté boutique" depuis..un certain temps. Les secrétaires venaient en aide au roi dans les nécessités financières et abondent aux finances publique pour obtenir l'augmentation de leurs propres gages ( 2e moitié du 18es). Leur situation financière apres avoir été florissante se dégrada à point tel que Louis XV et Louis XVI ne sollicita pas la compagnie en 1789 elle devait 25 millions au trésor public.
La réalité , au 18es, est qu'au titre n'est attaché aucune " fonction" mais reste abondamment pourvu de privilèges et donc très recherché. Ils avaient le droit de
commitimus ( privilège de juridiction, au criminel ils ne pouvaient être jugé que par le Parlement et la juridiction du chancelier), exemption d'aides de gabelle et de logement des gens de guerre , de guet, de garde et de péages, du droit de marc d'or et d'octroi des villes
ainsi que leurs fermiers ainsi que leurs fermiers métayers et jardiniers. Ils avaient séance aux Etats Généraux. Ils avaient surtout la
noblesse transmissiblee ( bien avant les membres des compagnies judiciaires). Une plaisanterie qui courait était que si notre père Adam il aurait acheté une charge de secrétaire du roi et alors tous les hommes seraient gentilhommes.
Enfin ils avaient le privilège important de résigner leur office à leur fils ou gendre sans rien perdre des honneurs prééminences ou privilègesqui s'y étaient attachés. Ultime privilège : les avantages de la vétérance sans le service de 20 ans exigé des autres officiers