Gerard. a écrit :
Savinien a écrit :
Ben non, ces choses (concernant les Juifs berbères par exemple) sont connues de tous les Juifs issus du Magrheb. Les Juifs ne sont pas plus con que les autres et savent eux aussi faire la différence entre mythes et réalité.
En faisant traduire son livre, Shlomo Sand s'adresse aux Chrétiens qui ignore les faits évoqués. Je le perçois comme un appel au secours pour en finir avec les mythes du peuple élu et de la terre promise.
On ne voit que ce que l'on veut voir et comme par un de ces curieux hasard, son manichéïsme arrange fort bien d'autres thèses toutes aussi bancales historiquement (il suffit de se balader sur le site du monde diplo pour voir que la rigueur historique ou l'impartialité n'est pas vraiment en odeur de sainteté).
Si l'on veut étudier le phénomène sioniste, point n'est besoin de remonter jusqu'aux mythes du judaïsme et les descendre. Il suffit de les connaitres et de savoir dans quel mesure ils contribuèrent aux motivations des vagues successives de colonisation. Hors on s'aperçoit tout de suite, pour qui connait un peu le sujet, que la prinçipale de ces motivations n'est pas, absolument pas, la religion. Elle deviendra l'argument prinçipale d'un sionisme d'extrême droite fort récent et religieux. Elle est d'abord et prinçipalement liée à la condition précaire des Juifs et culturelle dans le choix du lieu. Que ces mythes soient réels ou non, il n'en demeure pas moins que la Terre Sainte a une signification particulière dans la tradition juive. "L'an prochain à Jérusalem", le mur nu etc, cela ne vous dit rien ? A ce propos, les musulmans n'hésitent pas non plus à se référer à des mythes.
A vous lire, on pourrait croire que le sionisme est essentiellement religieux. Je vous rappelle qu'il était motivé grandement par des idéaux très à gauche et suscita la colère de nombreux rabbins.
La légitimité des israéliens reposent sur encore bien d'autres choses que ces mythes et l'on ne peut contester qu'il exista, qu'il se créa des liens entre les diverses communautés juives bien avant le XIXième.
De même qu'à la lecture de l'article, on a la désagréable impression que les premiers sionistes débarquèrent en Palestine, le couteau entre les dents et chassèrent les Arabes. Pour mémoire, les dirigeants sionistes d'avant la création de l'Etat ont toujours cherché la conciliation avec les Arabes. On ne peut pas dire la même chose de ceux-çi. Les choses évoluèrent par la suite et ce serait une grave erreur de négliger les causes extérieur au peuple juif dans l'évolution de l'etat hébreux.
Pour ma part, je préfère et de loin, expliquer les origines de ce conflit par une sorte de lutte des classes. Evidement, cela ne plaint pas aux tenants de la cause palestinenne en Europe
. Pourtant ... quand on regarde les faits.
Ces mythes, comme beaucoup d'autres, sont devenus réels par la place qu'ils ont pris dans l'imaginaire collectif, place qui remonte bien plus haut que le sionisme de Herzl. La démarche entreprise par ce prof n'est pas neuve non plus et s'applique aussi à la religion chrétienne par exemple. On voit ce que cela donne dans les faits.
Quant à parler de courage, vous devriez savoir que s'il existe un important lobby religieux extrémiste en Israël, il existe un non moins important lobby anti-religieux. Vous l'avez dit vous même : la télé n'est pas ce qu'il y a de mieux pour ce faire une idée tendant à l'objectivité (le Monde Diplo assurément pas non plus : pour qu'un écrivain y ait une tribune, il a intérêt à être dans le moule exigé).
Shlomo Sand ne s'adresse pas aux "chrétiens" (késako ?), il s'adresse à son parti.