Noacyl a écrit :
De plus sa relation avec César était calculée, basée sur la raison et non sur la passion. Elle se donnera ensuite à Antoine, et ensuite tentera le coup avec Octave qui refusera ses avances.
Sa relation avec Antoine, qu'il y ait eu passion ou non, était sans doute tout autant calculée et basée sur la raison. Cléopâtre devait sa couronne et le maintien de l'indépendance -toute relative- de son royaume à César. Elle était tout autant redevable pour le second point à Antoine, lequel était en charge de l'orient romain, et dont les projets de réorganisation administrative (bien plus que de "bradage de l'empire") passait par une parfaite entente avec un royaume lagide qui, de facto, lui était grandement inféodé. Quant au "coup" qu'elle aurait tenté avec Octave, on peut y voir: 1. ou une manifestation supplémentaire de propagande octavienne afin de fustiger "l'Egyptienne", dépravée jusqu'à la fin; 2. les efforts à la fois désespérés et légitime d'une mère afin de sauver ses enfants et de garantir leur avenir; 3. une tentative de conserver le trône de ses aïeux en se plaçant sous le protectorat d'Octave après avoir été sous celui d'Antoine. Quoi qu'il en soit, j'y vois là-aussi une tentative de "manoeuvre" à caractère politique.
Noacyl a écrit :
D'accord, admettons que tous ces dires sur la nymphomanie de Cléopâtre ne sont que rumeurs ou propagandes. Alors servons nous de notre bon sens. Croyez-vous réellement qu'une femme qui a la pouvoir et qui est désirable va attendre patiemment pendant des mois entiers le retour de César sans avoir de relations sexuelles? Je n'y crois pas.
Je n'en ai aucune idée, et j'avoue que cela ne m'intéresse guère, je n'y vois que peu d'intérêt historiquement parlant (pas plus qu'au sujet des aventures espagnoles qu'aurait pu avoir César dans le même temps). De plus, je ne pense pas que nous ayons foison de sources concernant la libido de Cléopâtre. Quant au "bon sens", c'est une notion toute relative. Personnellement, je ne préfère pas établir un schéma général de la libido féminine et l'appliquer à l'universalité du beau sexe. Pour ce qui est du côté "désirable" de Cléopâtre, le peu de descriptions que nous avons de cette reine ne va pas tellement dans ce sens. Elle ne semble guère avoir eu un physique "aguicheur". Par contre, sa conversation, de par le raffinement de sa culture, avait, si l'on en croit Plutarque, un charme fou, dont la reine savait faire usage au gré de ses intérêts.
Noacyl a écrit :
Une nymphomane peut-être pas, mais une femme avec une tête d'un côté et des hormones de l'autre...
Il me semble que l'essentiel était sa tête. Il n'y a d'ailleurs guère que sur cette dernière que nous ayons des témoignages impartiaux, la seconde catégorie nous étant connue au travers de la dénonciation octavienne de "la putain égyptienne" (sic), laquelle dénonciation était faite -ne l'oublions pas- en tant de guerre, dans le but notamment de souder l'Italie autour de son triumvir, présenté comme luttant contre une Orientale barbare, flanquée d'un traitre, et désireuse d'imposer son despotisme et sa luxure sur les rives du Tibre.