En effet, les Romains et les Byzantins disposaient déjà de mécanismes de redistributions. Dans les années fastes, dans les deux villes, le pain était gratuit.
Des distributions de nourritures ou d'argent aux nécessiteux étaient aussi connues, même si les ordres religieux, la seule administration dans certaines régions, se substituait à l'État.
ABD77 a écrit :
De plus, l'impôt-zakat est un impot sur l'épargne et non sur le revenu, ce qui encourage la consommation et le travail au détriment de l'épargne et de la rente
Attention : l'épargne fait partie du revenu. De plus, on ne voit pas comment taxer spécifiquement l'épargne découragerait des rentes, qui font partie du revenu. C'est un impôt sur le capital qui aurait pu avoir cet effet.
De plus, je ne vois pas comment les Musulmans du Moyen-Âge pouvaient mesurer l'épargne, sans système bancaire. Les différents hadiths que je trouve chez Boukhari semblent plutôt concerner le capital.
Ceci dit, les Musulmans (et d'autres) ont beaucoup plus efficace pour décourager l'accumulation : la règle d'héritage à égalité entre les fils
Je vois des institutions qui sont spécifiquement musulmanes et dont il serait intéressant de parler.
La fondation religieuse ou waqf, que toute personne riche pouvait établir, qui permettait de consacrer du capital à une œuvre pieuse (accueil des voyageurs, maristan, couvent de derviches...) sans payer d'impôts. Je n'ai pas beaucoup plus d'éléments, si ce n'est que dans certains établissements, comme les caravanserails, des marchands pouvaient tenir un marché moyennant une redevance, et c'étaient ces redevances qui finançaient l'œuvre.
Ces fondations étaient très nombreuses, trop même car à certaines période, les dirigeants ont cherché à en récupérer car cela réduisait trop l'assiette de l'impôt.
Enfin, certaines villes, notamment celles du Maghreb aux XVIe-XVIIIe siècles, étaient le théâtre d'une vraie circulation de monnaies, dopées par le trafic d'esclave en Méditerranée. Les devises arrivaient grâce aux rançons payées par les Européens. Et les esclaves européens étaient souvent vus par les propriétaires comme des machines à rentabiliser : certains étaient laissés libres dans la ville, avec obligation de se procurer par tous les moyens une certaine somme sous peine d'être battus. Ils devaient payer leur maître, puis les geoliers du bagne pour dormir en cellule, et acheter leur nourriture...