Moonskin a écrit :
- Quels furent les aspects de la réintégration (méfiance, ressentiment ou adhésion totale) ?
A part une tentative de créer une République Sociale à Strasbourg, les témoignages font montre d'un grand entousiasme des Alsaciens à retrouver la France.
Mais ...
Moonskin a écrit :
- Y a-t-il eu une politique de francisation ? Auquel cas la population y a-t-elle adhéré ?
Les Alsaciens ne se sont pas retrouvés automatiquement français, comme on aurait pu s'y attendre. Il y eu une politique de francisation assez répressive menée par les autorités militaires. En 1920-21, il y eu des mouvements d'humeur de la part des Alsaciens qui demandaient d'être ré-intégré dans la nationalité française et que cessent certaines mesures.
L'une de celle que l'on entend assez souvent dans les souvenirs des vieilles personnes se passait souvent dans les cours de récréation. L'enfant qui parlait en patois se voyait remettre un bâton décoré et il le gardait tant qu'un autre ne se faisait pas punir.
Il y avait des listes de ré-intégration dans la nationalité française et si mes souvenirs sont exacts, en 1921, il restait plus de la moitié des Alsaciens qui n'étaient pas encore reconnus comme français.
C'est un sujet encore sensible. Lors de l'établissement des cartes d'identité nationale sécurisées, il y a eu plusieurs histoires ou des gens ont du faire traduire les actes de naissances de leurs parents et venir avec une copie de l'acte de ré-intégration dans la nationalité française. Ils devaient montrer qu'ils étaient nés de parents français avant 1870 et qu'eux-mêmes avaient été déclarés français à l'époque. Il y a eu un ancien combattant de la guerre 39-45 qui s'est rendu à la préfecture avec un drapeau français, ses médailles ( dont la Légion d'Honneur ) en demandant si ça ne suffissait pas pour démontrer qu'il était français. Le fonctionnaire vait répondu qu'il lui fallait les documents ...
Il a fallu une intervention de plusieurs parlementaires alsaciens pour que l'Administration se montre plus souple avec ces histoires de papiers.
Moonskin a écrit :
- L'Alsace-Lorraine était-elle francophone à la veille de la seconde guerre mondiale ?
Non. Dans les campagnes, en ville, entre ami, tout le monde parlait l'Alsacien. Alsacien que les nazis interdirent, pour eux, il s'agissait d'une forme abâtardie d'allemand. Et les petits enfants qui dans la cour de récréation parlaient français ou alsacien ... De même en 1945-46, les petits enfants, dans la cour de récréation ....