Ayant posté la même question sur un autre forum dédié à la première guerre mondiale , je vous livre ici une réponse assez détaillée qui m'a été fournie :
Citer :
L’organisation des crêtes vosgiennes, telle que définie le 6 juin 1915 par le général Dubail, consistait à créer une ligne de centres de résistance établis sur la crête ou ses avancées ; dans les intervalles des centres de résistance étaient installés des emplacements de batteries ; les centres de résistance étaient reliés par des routes de rocade.
L’organisation et l’occupation de ces centres de résistance devaient initialement être confiées à 9 groupes :
1er Groupe : Sudel – Ballon de Guebwiller
2e Groupe : Drehkopf – Breitfirst
3e Groupe : Schweiselwasen
4e Groupe : Rheinkopf – Kastelberg
5e Groupe : Hohneck – Schlucht
6e Groupe : Lacs Noir et Blanc
7e Groupe : Louchpach – Bonhomme
8e Groupe : Chipal – Tête de Béhouille
9e Groupe : Kemberg
Les 4 premiers groupes étaient sous le commandement du général gouverneur de la Place de Belfort, les 5 suivants, sous le commandement du général gouverneur de la Place d’Epinal.
Trois types de communications étaient prévus : les « rocades éloignées », les « rocades rapprochées », et les chemins transversaux.
Les rocades éloignées concernaient les liaisons routières, par automobiles, à l’arrière du front : Thann – Fellering – col d’Oderen ou col de Bussang – Cornimont – la Bresse – Gérardmer – le Valtin – Fraize [ou Clefcy ou Gerbépal] – Saint-Léonard.
La rocade rapprochée concernait une route permettant la circulation latérale des troupes et automobiles légères : Krüth – col de Bramont – collines de Vologne – la Schlucht – Louchpach. Le général Dubail ajoutait : "une route de crête existe en partie (du Ballon de Guebwiller au Breitfirst) ; elle doit être prolongée tout le long de la crête jusqu’au Bonhomme ; il suffit à cet effet d’améliorer le chemin déjà existant".
Les chemins transversaux, montant de l’Ouest ou du Sud-ouest vers la crête, étaient déjà améliorés au Sudel, au Ballon de Guebwiller, au Drehkopf, au Schweiselwasen et au Hohneck. En revanche, ils restaient à organiser dans les secteurs du Rheinkopf et des Hautes-Chaumes.
"En résumé, le réseau de communications doit permettre d’occuper avec un minimum de forces les organisations défensives et d’utiliser un jeu de réserves échelonnées en arrière du front, la réserve principale se trouvant dans la région la Bresse – Rheinkopf", précisait le général Dubail.
Les moyens matériels devant permettre la création et l’entretien des centres de résistance et voies de communications devaient être fournis par les forts de la Haute-Moselle et la Place d’Epinal ; le personnel serait fourni par les Places d’Epinal et de Belfort.
La 66e D.I. devait fournir 700 travailleurs au Gouverneur de Belfort ; la 47e D.I. devait fournir 500 hommes, et la 41e D.I., 200, au Gouverneur d’Epinal.
Dans les faits, les effectifs fournis par la Place d’Epinal excèderont largement ces premières estimations.