Bonjour,
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La charge absurde d'Azincourt est bien connue et qualifiée de "bien française"; une autre chose qui l'est tout autant, est que si chaque écolier français a entendu parler de Crécy et d'Azincourt, pour Formigny et Castillon, c'est autre chose. Demandez à un élève de terminale pourquoi, vu ce qu'il a appris de la guerre de Cent Ans, les Anglais n'occupent plus les trois quarts du pays (sauf comme résidents secondaires mais c'est une autre histoire ), il aura du mal...
Ca, de toutes manière, c'est la France d'aujourd'hui, on exalte les défaites Françaises et on parle très peu des victoires, pourtant ces dernières sont nombreuses. A ce qu'il parait, il est plus intéressant de savoir comment les Français ont perdu que de savoir comment ils ont gagné !
Pour en revenir à la bataille de Formigny (15 avril 1450), ce n'est pas entièrement la victoire de l'artillerie Française, disons qu'elle a eu son rôle prépondérant mais elle ne fut pas le seul facteur de la déroute Anglaise. Au début de la bataille, Clermont, chef de l'armée Française, installa ses canons en première ligne et ses troupes en seconde ligne. Les troupes Françaises furent placées en position défensive et à une certaine distance des archers Anglais, cela afin d'éviter bien entendu un tir meurtrier. Quand à l'artillerie Française, elle avait pour objectif de prendre sous son feu les archers Anglais et de leur infliger le plus de pertes possibles.
Lorsque la bataille commença, un duel s'engagea entre les canonniers Français et les archers Anglais. Étant placée assez loin des archers, l'artillerie Française ne souffrit que très peu du tir Anglais et put "arroser" de son feu les archers Anglais et, de ce pas, leur infliger d‘assez lourdes pertes. Les canons Français avaient tout simplement une portée de tir supérieur aux archers Anglais. Désirant en finir avec l'artillerie Française, Kyrielle, le chef Anglais, lança une contre-attaque. Les canons Français furent momentanément pris par les Anglais, mais une contre-attaque énergique des franc-archers Français permit de récupérer les canons. L'artillerie Française put donc, en ce cas, recommencer son sinistre travail..
Arrive bientôt le moment clé de la bataille, l'arrivée du corps Breton du duc de Richemont sur le flanc gauche de l'armée Anglaise. Dès lors, accablé par les pertes que lui occasionne l'artillerie Française et par l'arrivée du corps Breton de Richemont sur son flanc gauche, l'Anglais Kyrielle se voit obligé de faire effectuer un repli tactique général à l'armée Anglaise, cela afin de s'installer sur de nouvelles positions. Ce repli va être catastrophique. Tout d'abord les Anglais vont quitter leurs retranchements et ne vont plus pouvoir utiliser les fameux pieux qui les avaient tant servi à Azincourt, des pieux qui les protégeait notamment des corps à corps avec la cavalerie; ensuite le repli des Anglais va se faire sans coordination et en désordre, si bien que l'armée Anglaise va se transformer en une multitude de petits paquets.
Observant le repli des Anglais, Clermont et Richemont décident à donner une offensive générale, ils n'ont plus que ça à faire puisque les canons Français ne sont plus à portée de tirer sur l'adversaire. La cavalerie Bretonne charge la cavalerie Anglaise (se trouvant sur le flanc gauche) et la met en déroute. Pendant ce temps, les franc-archers Français et les cavaliers Français rattrapent les Anglais et engagent des corps à corps isolés. Attaqués dans chaque jardins, chaque vergers etc..les Anglais sont défaits sur toute la ligne et mis en déroute. A la fin, les paysans Normands s'en mêlent et exterminent un certain nombre de fuyards Anglais. Au final, sur 6000 Anglais, 3774 sont tués, 1200 sont prisonniers, ainsi que Kyrielle et tout son état-major. La victoire des Français est totale.
L'armée Française était, en cette fin de guerre ce cent ans, une armée effectivement assez disciplinée. Par exemple, au début de la bataille de Formigny, Clermont arrive à calmer l'ardeur de ses soldats et arrive à se faire obéir. Elle utilise aussi bien les feux d'artillerie que les manoeuvres sur les flancs avec la cavalerie (Patay, mais aussi Formigny et même Castillon), elle démontre donc un certain sens tactique, au contraire des chefs Anglais qui font souvent tout le contraire de ce qu'il faut faire. Enfin, l'armée de Charles sept se compose d'une cavalerie beaucoup moins nombreuse qu'à Azincourt et plus légèrement armée, elle se dote de la meilleure artillerie d'Europe grâce aux frères Gribeauval et, enfin, se dote de sa première véritable infanterie national et moderne avec les Francs-archers.
A+