grognard1 a écrit :
une remarque quand même...la technique de commandement est fonction de l'époqueEpoque napoléonienne: les fusils portent à 100 m de manière efficace (pour un feu de salve) et les canons à 500 ou 800 m, les commandants dirigent à vue; un chef de corps déploie son corp groupé, parce que à 1 km de distance, ça n'expose pas ses hommes.
Il les fait tirer groupés (parce que la dispsersion des armes rend toute autre forme de tir inefficace) et donc déploie 15 000 hommes sur 1km à peu près...
Il est à la tête de ses troupes, où il risque en fait peu de choses, les tirs ne sont pas précis à moins de cinquante mètres...Et il dirige aisni efficacement ses soldats.
1 siècle après, le chef de corps va diriger à peu près le double d'hommes, mais son front va être étendu à 10 km environ...Conséquence, il ne doit plus être à un endroit chaud pour mener ses troupes à l'assaut, mais à l'endroit où arrivent les informations, pour déployer ses réserves et organiser le mouvement sur des distances plus grandes...La conséquence est la diminution du nombre de généraux tués ou blessés...Mais cela ne vient pas d'un souci d'économiser leur précieuse vie...juste d'être à l'endroit le plus utile...
Eheh ! Oui, je sais...
L'expression « commandement sans héroïsme » n'est d'ailleurs pas de moi, mais de John Keegan. C'est celle qu'il utilise dans son ouvrage
L'Art du Commandement (traduction assez foireuse du titre original
The Mask of Command ).
Il est certain que l'évolution de la technologie - incroyablement rapide au 19e siècle - a profondément changé la donne... A l'époque de la Guerre de Sécession et de la Guerre franco-allemande de 1870, les changements étaient déjà sensibles !
Je ne jette pas la pierre aux généraux de 14-18, obligés de rester en arrière sous peine de disparaître très vite dans les mâchoires de la guerre moderne...
Il n'empêche que cet éloignement du front, à mon avis, a plongé la plupart dans l'incapacité d'appréhender convenablement ce qui se passait en première ligne. Je crois qu'il y a eu une véritable coupure entre les hommes qui souffraient sur le front, et « ceux de l'arrière » qui - manifestement - préféraient ne pas trop en savoir !
Du reste, il faut reconnaître qu'à ce niveau, les Français semblent quand même avoir fait preuve d'un peu plus d'empathie que les Allemands... En particulier à Verdun, où les unités françaises étaient régulièrement relevées, en vue d'éviter un effondrement complet.
Ce genre de mansuétude ne semble guère avoir été en vigueur chez les Allemands, puisque les soldats restaient pratiquement sur le Front jusqu'à ce que mort s'en suive ! Compréhensible dès lors, que beaucoup de
Feldgrauen finissaient par éprouver un profond ressentiment envers leurs propres officiers... Des mutineries, en 1917, il n'y en a pas eu que dans l'armée française !