Je voudrais juste faire quelques remarques : *tout d'abord sur le sujet du fil en lui-même : l'esclavage en Islam ne concerne pas, loin de là, uniquement des Noirs, mais aussi en très grande partie (majorité ?) des Caucasiens, des Circassiens, et des populations d'Asie centrale, ainsi que des prisonniers de guerre. Y a-t-il une spécificité concernant la traite des Noirs par rapport aux autres traites d'esclaves en Islam ?
*dans Saladin, A.M. Eddé mentionne que Saladin affranchissait ses concubines lorsqu'elles lui donnaient un fils, "selon la loi musulmane", la mariant généralement à un proche tout en lui laissant la jouissance de ses biens et revenus. Existe-t-il une loi générale, ou une interprétation sunnite (shafiite ?) en ce sens ?
*toujours dans Saladin, il y a un passage intéressant sur le sort des prisonniers de guerre, p. 347 et s. : le sort des prisonniers de guerre non-musulmans est en théorie décidé par un imâm, qui a le choix entre l'exécution (sauf pour les non-combattants : femmes, enfants), la réduction en esclavage, l'échange et la libération. Elle note que la conversion d'un captif à l'islam n'entraîne pas automatiquement l'affranchissement, mais augmente les chances de l'obtenir. Le prisonniers musulmans doivent être relâchés, puisque la guerre fratricide est interdite. Elle s'appuie essentiellement, selon les notes, sur A. Moabia, Le Jihad dans l'islam médiéval et G. Cipollone, Critianità-Islam, cattivittè e liberazione in nome di dio, Rome, 1992.
*Enfin, on parle souvent des Mamluks en Egypte comme d'esclaves, mais il faut noter qu'une fois islamisés, ils étaient affranchis.
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