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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 05 Mars 2010 19:13 
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Plutarque
Plutarque

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Matthieu Poux a écrit :
J'espère trouver le temps de répondre point par point aux arguments (légitimes mais discutables) opposés par Bellovèse.


Merci , mais je ne suis pas votre principal contradicteur , du moins sur le sujet de Gergovie , d'autres que moi sont plus aptes à débattre avec vous .

Si certains éléments semblent me concerner , je n'hésiterai pas à intervenir .
En tout état de cause vos points de vue sont toujours constructifs ( même si certains points de votre entrée en matière pourraient être contredits ) , je suivrai donc avec plaisir vos interventions .


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 06 Mars 2010 8:25 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Merci de ce rappel mais j'ai bien lu l'ensemble des articles scientifiques, qui avancent la possibilité et non la certitude d'une période de sécheresse du lac en 52. En cas d'assèchement, c'est surtout un handicap pour Merdogne, qui aurait été dépourvu des ressources hydriques suffisantes pour les milliers de bêtes de l'armée de César, Eduens compris.

Pour ma part, dans "mon" hypothèse à Corent, César n'a ni approché, ni vu de loin ce lac-marécage et son état est donc sans importance.
Notez que, dans les années soixante, il n'a fallu que quelques mois humides pour que la partie sud du lac reparaisse en eau, avant d'être envahie par les roseaux puis de redisparaître. Puis, une très importante inondation a eu lieu brutalement à l'extrémité nord (bâtie). Cette zone est donc hydrologiquement très instable.
Le lac a d'ailleurs fait, aux temps modernes, l'objet de 150 ans d'une âpre bataille judiciaire sur son tracé et la propriété des terres asséchées.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 06 Mars 2010 9:01 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Pour en revenir à l'article (remarquable) de M. Trément, je cite au moins son résumé du passage qui nous intéresse : "Le bas niveau du paléolac durant le second âge du Fer et le Haut-Empire est, en revanche, propice à l'occupation des bordures et même du fond de la cuvette, qui est complètement asséchée grâce à un système de drainage aménagé aux environs du changement d'ère".
Il me semble en effet très probable que la fin de la guerre des Gaules et le début d'une "pax romana" aient déclenché une expansion agricole et du bâti dans cette plaine, sous la protection du gros fort romain de Merdogne, conduisant à un assèchement volontaire du lac.
Cette expansion s'est corrélativement produite au pied du plateau de Corent (les Martres-de-Veyre et leurs potiers) et dans le reste de la Limagne. En clair, l'assèchement post-césarien du lac serait une partie de l'explication du quasi-abandon du plateau de Corent, avant même la construction d'Augustonemetum.
Mais ce n'est qu'une idée.

Accessoirement, si les Gallo-romains ont asséché le lac, c'est qu'il était bien là à cette époque !

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 12 Mars 2010 22:00 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 15 Nov 2008 14:37
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En définitive la situation du lac de Sarliève ne semble pas réellement tranchée , le fait que les colons gallo-romains après la conquête aient borné les contours du lac , prouve que Jibe a probablement raison quand il affirme que le lac ou du moins un marécage important devait exister au 1er siècle av JC , même si le caractère aléatoire du niveau de l'eau à cet endroit ne permet pas d'être affirmatif sur le sujet et requiert de la prudence .

Matthieu Poux a écrit :
La position de mon collègue Frédéric Trément est clairement exposée dans l'article (passages non cités) : pas de lac apparent ni de marais à la fin de l'âge du Fer, à l'arrivée de César en 52.

jibe a écrit :
Pour en revenir à l'article (remarquable) de M. Trément, je cite au moins son résumé du passage qui nous intéresse : "Le bas niveau du paléolac durant le second âge du Fer et le Haut-Empire est, en revanche, propice à l'occupation des bordures et même du fond de la cuvette, qui est complètement asséchée grâce à un système de drainage aménagé aux environs du changement d'ère".


D'ailleurs à moins que Jibe ne nous ait pas tout cité , Trément n'est pas si péremptoire que ça , il ne parle que de bas niveau .

Jibe a encore raison quand il reprécise la situation météorologique à l'époque du siège , César a traversé les Cévennes dans des conditions hivernales extrêmes avec des hauteurs de neige conséquentes , le siège de Bourges s'est déroulé dans des conditions exécrables et effectivement César vers le mois de Mai-Juin a traversé la Loire alors que cela était presque impossible du fait de la fonte des neiges .

J'habite sur la Loire beaucoup plus en aval et je peux certifier que je n'ai pas souvenir d'avoir vu ce genre d'événement à une époque aussi tardive , ce qui ne veut pas dire pour autant que cela ne se soit pas produit ponctuellement .
Dans le massif central il est très rare que la fonte des neiges soit aussi tardive , cela implique donc un hiver très long , très froid et très humide , il est donc tout à fait possible que le lac de Sarliève ait été réalimenté de manière conséquente au printemps - 52 .

Et qu'en est-il du débat ?

Seul Jibe semblait avoir eu l'envie de le poursuivre , les défenseurs des côtes étant aux abonnés absents ...

Quant à Matthieu Poux peut-être est-il trop occupé à préparer sa conférence sur l'ivresse celtique à Montpellier le 17 mars dans le cadre des journées de l'antiquité .

Cela tombe bien il aura peut-être l'occasion de rencontrer Danielle Porte qui officie aussi dans le coin ! :wink:

http://www.cnarela.fr/Portals/0/Pdf/JA_langrouss_2010.pdf


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 13 Mars 2010 9:05 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Faute de réponses de Matthieu Poux à mes interrogations, et loin de me cramponner aveuglément à ma thèse, j'ai, encore tout récemment, remis totalement en cause mes conclusions et reconsidéré, objectivement et en détail, la présentation faite du site de Gergovie-Merdogne par l'ARAFA
Malheureusement, après relecture de tous les textes ou rapports de fouilles, je n'ai pu que reconstater deux points fondamentaux : l'inexistence de preuves archéologiques sérieuses relatives à la bataille et la non-concordance totale avec le texte de César, même si l'on a une vue très nette de la création, de l'évolution,de l'utilisation, de l'apogée et de la décrépitude de cet oppidum atypique grâce aux travaux archéologiques

Voici - non limitativement - ce qui, à mon avis invalide une bataille à Gergovie-Merdogne comme aux Côtes et la valide à Corent :

1/ L'arrivée de César devant la capitale arverne se fait en suivant l'Allier, qui passe à Corent, non à Gergovie. L'Allier, près duquel il peut établir son grand camp, fournit à son armée toute l'eau nécessaire alors qu'à Gergovie-Merdogne, l'Auzon, de faible débit, n'est pas suffisant et que les chercheurs tiennent le lac de Sarlièves pour asséché à cette époque. De même, aux Côtes, pas d'Allier ni de ressources hydriques suffisantes.

2/ César dit aussitôt qu'il est devant une ville (urbs) établie sur une montagne élevée "d'accès partout difficile". C'est le cas à Corent, pas à Gergovie-Merdogne où le flanc ouest est d'accès très aisé et où la ville reste à trouver, comme aux Côtes.

3/ César dit aussi que, de son côté, Vercingétorix campe sur une montagne voisine de la ville. Sur ce point, silence total des fouilleurs et sur le site Internet que l'ARAFA consacre à Gergovie. Et pour cause : une telle montagne n'y existe pas. Idem aux Côtes. A Corent, le Puy de Corent, plat de sommet, est greffé sur le plateau même, à côté de la ville.

4/ Même silence quand César dit qu'il y a le mur de la ville même mais aussi un second mur de 2m environ (6 pieds) construit à mi-pente. C'est entre ces deux murs que sont installés les enclos où campent des Gaulois. Là encore "oubli" des fouilleurs et de l'ARAFA, et pas trace d'un second mur à Gergovie-Merdogne ! Pareil aux Côtes.
A Corent, le plateau comporte encore une double enceinte végétalisée (les murs ont sans doute, comme à Merdogne, été détruits, comblés puis regagnés par la nature mais aucune fouille ne s'y est intéressée).

5/ César prend d'assaut, pour y établir son petit camp, "une colline escarpée de toutes parts et bien fortifiée". A Gergovie-Merdogne, on ne voit pas comment la petite colline sans grand relief de La Roche-Blanche répondrait à ces critères. Et il est de plus impossible depuis ce lieu de voir l'intérieur de l'enceinte, comme César indique qu'il le fait. Dans le cas de Corent (le Puy de Marmant), tout fonctionne.

6/ Pour stopper l'assaut, César, qui s'est posté non loin du petit camp avec la 10ème légion, fait sonner les trompettes. Elles ne sont pas entendues, dit-il, parce qu'une "grande vallée" les sépare des troupes. Il n'y a aucune grande vallée entre La Roche-Blanche et le plateau de Gergovie-Merdogne, ni, aux Côtes, entre Chanturgue et le plateau. Elle est bien là devant le plateau de Corent

Je passe sur la présentation "scolastique" des fouilles par l'ARAFA (notez que leurs comptes-rendus, qui étaient en ligne, ont été actuellement retirés et que des documents importants comme le mémoire de Jean-Jacques Hatt, n'y figuraient pas), et je souligne les interrogations qui pèsent sur certaines affirmations "archéologiques" : des sections de petits fossés horizontaux en v, trouvés par Stoffel, sont censés être les tranchées de 3,m 60 (à fond plat bien sûr, sinon la circulation...) permettant l'ascension des légionnaires au petit camp. Des flèches et des boulets sont dits provenir de ces fossés alors qu'ils ne figurent pas dans le matériel trouvé par Stoffel mais sont mystérieusement apparus bien plus tard... etc. Pourtant, à Alise, Stoffel a inventorié le moindre clou de chaussure.
Enfin qui imaginerait que César soit passé devant le plateau de Corent vide de tout défenseur pour se diriger sur Merdogne, à 7 km de là, parce que Vercingétorix y aurait concentré ses troupes et sans en profiter pour faire piller la capitale arverne par ses troupes affamées de butin ?

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 13 Mars 2010 22:41 
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Thucydide
Thucydide

Inscription : 13 Fév 2007 22:46
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jibe a écrit :
Faute de réponses de Matthieu Poux à mes interrogations, et loin de me cramponner aveuglément à ma thèse, j'ai, encore tout récemment, remis totalement en cause mes conclusions et reconsidéré, objectivement et en détail, la présentation faite du site de Gergovie-Merdogne par l'ARAFA
Malheureusement, après relecture de tous les textes ou rapports de fouilles, je n'ai pu que reconstater deux points fondamentaux : l'inexistence de preuves archéologiques sérieuses relatives à la bataille et la non-concordance totale avec le texte de César, même si l'on a une vue très nette de la création, de l'évolution,de l'utilisation, de l'apogée et de la décrépitude de cet oppidum atypique grâce aux travaux archéologiques

Voici - non limitativement - ce qui, à mon avis invalide une bataille à Gergovie-Merdogne comme aux Côtes et la valide à Corent :

1/ L'arrivée de César devant la capitale arverne se fait en suivant l'Allier, qui passe à Corent, non à Gergovie. L'Allier, près duquel il peut établir son grand camp, fournit à son armée toute l'eau nécessaire alors qu'à Gergovie-Merdogne, l'Auzon, de faible débit, n'est pas suffisant et que les chercheurs tiennent le lac de Sarlièves pour asséché à cette époque. De même, aux Côtes, pas d'Allier ni de ressources hydriques suffisantes.



Jibé, je partage absolument votre point de vue en ce qui concerne Gergovie-Merdogne mais je suis très sceptique sur votre interprétation de la bataille à Corent et je vais m’en expliquer avec le 1er point que vous abordez :


1/Le fait que César écrive dans le BG que pour rejoindre Gergovie, il suit l’Allier n’apporte aucun argument pour conclure que le Grand Camp doit se situer au bord de l’Allier. Il ne le dit en aucun cas et on peut supposer que si cela avait été le cas, il l’aurait peut-être précisé.
Bien sûr que la présence d’eau est fondamentale et que de ce point de vue l’Allier pourrait sans problème pourvoir aux besoins de l’armée de César, mais d’un point de vue stratégique et tactique cela signifierait que César aurait installé son grand camp dans une véritable souricière au pied de l’oppidum de Corent.
En effet, l’Allier et ses méandres qui baignent le pied du plateau de Corent barrent les issues vers l’Est, la Chaîne de collines (Puy de Tobize, …. et les puys de Marmant et Monton bloquent les issues vers l’Ouest. Les seuls espaces permettant une échappée sont des « couloirs étroits » en direction du Sud-Ouest par la vallée de la Veyre (500m de large) ou vers le Nord(1km de large). Voir la carte google en relief et vous comprendrez qu’il aurait été suicidaire de s’engager dans ce couloir et rester bloqué au pied de Corent.

http://maps.google.fr/maps?f=q&source=embed&hl=fr&geocode=&q=rue+des+Forts+Les+Martres-de-Veyre+&sll=45.687064,3.193554&sspn=0.074469,0.181274&ie=UTF8&t=h&z=14&iwloc=addr&ll=45.691013,3.194017

Quant aux Côtes, la Tiretaine et le Bédat auraient pu permettre l’approvisionnement en eau.


http://www.gergovie.fr/htmfr/geographie.html


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 14 Mars 2010 8:00 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Parfaitement exact : ce n'était pas une position confortable pour le grand camp et c'est d'ailleurs pour cela qu'il a été attaqué et dégagé à grand peine. Par contre, César n'avait pas le choix : suivant l'Allier depuis qu'il était à hauteur d'Avaricum, l'ayant franchi aux alentours de Varennes ou de Vichy, il s'est trouvé face à la vallée de la Veyre que dominait le plateau de Corent et la cité arverne.

Il n'y avait pas d'autre choix que de rester là et de s'établira non loin du débouché de ce qui est aujourd'hui le pont de Mirefleurs, un terrain plat, herbu, et où le camp pouvait être assez vaste pour son armée et les renforts éduens, en même temps que bien fortifié.

La vulnérabilité des sorties a été soulignée par le fait que Fabius, assiégé, a condamné deux des quatre portes réglementaires.

Cette précarité a conduit César à s'appuyer sur un petit camp, juché sur la hauteur la plus proche et d'où il pouvait surveiller ce qui se passait sur le plateau et alentour. Elle explique aussi que les légions se soient lancées à l'assaut de la cité à partir du petit camp plutôt que du grand.

Aux Côtes, la Tiretaine - d'un tracé différent de l'actuel - et le Bédat n'avaient pas le débit suffisant. Et il n'y a aucune ville sur le plateau.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 19 Mars 2010 14:03 
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Hérodote
Hérodote

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Je lis avec toujours beaucoup d’intérêt les échanges entre les participants à ce forum.

Suivant les conseils que j’ai pu y lire, j’ai acheté un certain nombre d’ouvrages, dont celui de Roger CARATINI intitulé « Jules César », version livre de poche.

Je lis à la page 649, Décortius interrogeant César à Ravenne, pour connaître son plan suite aux mauvaises nouvelles reçues de Gaule début février -52 :
- massacre d’Orléans le 23 janvier ,
- départ d’une troupe de 30 000 à 40 000 gaulois vers Narbonne, dirigée par LUCTER,
- regroupement organisé par Vercingétorix à Gergovie de 80 000 fantassins et deux à trois milliers de cavaliers
- blocage par DRAPPES des légions romaines situées au nord-est, dirigées par Labienus,
- etc…
César dit :
« - Je partirai de Ravenne au plus tard le 15 février, j’espère régler le problème de la Narbonnaise d’ici le 25 février, être à Sens le 10 mars et commencer… »

Comment imaginer ce voyage de Ravenne à Narbonne puis à Sens, en passant par les Cévennes, etc…, soit environ 1500 km entre le 15/2 et le 10/3, soit en moins de 25 jours !
Soit avec une moyenne de 60 km/jour !
Est-ce qu’il n’y aurait pas erreur dans les dates mentionnées par Roger CARATINI ?


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 20 Mars 2010 7:52 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Je n'ai pas lu ce livre mais, d'une part, il y a, chez beaucoup d'historiens modernes et antiques, des erreurs de dates, dues aux changements de calendrier ultérieurs (la datation la plus "sûre" (!) est finalement à partir de la fondation de Rome); d'autre part, César a voyagé tantôt en convoi avec ses légions (25 à 30 km/jour), tantôt avec une petite escorte de cavaliers, tantôt même seul, à cheval (grand sportif, les textes le disent capable de couvrir jusqu'à 150 km/jour). Donc tout dépend du terrain et du moment.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 20 Mars 2010 12:19 
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Polybe
Polybe

Inscription : 31 Oct 2009 19:15
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Il y a quelque temps que je ne suis pas intervenu sur ce forum. En effet, j'attends la parution du livre de Jibé (sans doute aux calendes grecques !) pour pouvoir rebondir sur certains points précis de sa démonstration.

Je le félicite en tout cas pour sa parfaite connaissance de la problématique du lac de Sarlièves. Sur ce sujet, ses arguments paraissent nettement plus percutants que ceux de M. Poux.

L'intervention de ce dernier n'a guère apporté au débat. M. Poux ne répond pas aux multiples arguments et informations délivrées par moi-même et Artio depuis le début de ce forum. Il parle uniquement d'autorité (de par son statut d'archéologue-professeur-chercheur).

Que vaut, en effet, l'expression employée "ne fait aujourd'hui plus débat parmi la communauté des archéologues (ou scientifiques)" ?

Avant les découvertes du chimiste Pasteur, la "génération spontanée" ne faisait guère débat parmi la "communauté des biologistes".
La "communauté des astronomes et des astrophysiciens" "croyaient" en une substance mystérieuse, "l'éther", avant qu'un jeune employé de l'Office Fédéral des Brevets de Berne jette les bases de la théorie de la relativité et en finisse avec la physique à papa.

Avec M. Poux, le texte de César et ceux des autres auteurs antiques (voir son mémoire HDR) ne sont intéressants que s'ils valident sa thèse et son interprétation des fouilles archéologiques.
Sinon, l'archéologie est traitée unilatéralement et le texte de César ne serait pas apte à faire le portrait topographique de la bataille.

Il ne fait que nous servir ces "fameux" militaria romains qui soi-disant ont été trouvés en abondance autour de Merdogne. La plupart des militaria ont été trouvés SUR le plateau dans un contexte augustéen.

Les seuls trouvés en contexte sont les 2 traits de scorpion, en 1996 (découverts avec des amphores Dressel 1B, ils peuvent aussi bien datés de -20 que de -50) et celui trouvé planté en 2007 derrière le rempart de Merdogne (voir plus haut le lien avec l'article de "la chronique de l'oppidum" et la version simplifiée de Bellovese) forcément postérieur à -50.

Pourtant, M. Poux n'est pas le mieux placé pour défendre le dogme napoléonien avec son déplacement de l'urbs sur Corent et son positionnement du "grand camp" dans l'oppidum de Gondole (au lieu de la Serre d'Orcet - page 218 de son mémoire HDR).

Il veut également faire croire que la polémique médiatique autour de la non-autorisation des fouilles sur le puy de Corent pour 2009 a été provoquée par UN SEUL journaliste, alors que c'est lui qui l'a délibérément provoquée en alertant les médias et en mettant en ligne une pétition (que j'ai d'ailleurs signée, sans recevoir ensuite un courriel de remerciement !).


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 20 Mars 2010 13:15 
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Pierre de L'Estoile
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Inscription : 22 Août 2008 14:17
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Pas aux calendes grecques, le bouquin, mais j'attends aussi impatiemment que vous !

Pour Matthieu Poux, je respecte et apprécie son travail archéologique mais je m'interroge aussi sur cette dérive quasi métaphysique vers l'étrange schizophrénie d'une bataille ayant lieu ailleurs que devant la ville où se trouvait la population et le possible butin, ainsi que sur le mépris du texte de César. Et effectivement les sciences sont pleines de certitudes anciennes qui ont fini aux poubelles de l'Histoire...

Au départ, je n'avais pas voulu réfuter bille en tête l'hypothèse de Merdogne, c'est pourquoi je n'ai exposé que dans mon avant-dernier post une partie de mes arguments contre les petits arrangements des tenants de ce site. Ils n'ont bien sûr reçu aucun réponse.

Qu'y faire ?

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 21 Mars 2010 21:22 
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Polybe
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Concernant les besoins en eau des légionnaires romains, Jibé considère à juste titre ce problème comme fondamental contrairement aux partisans de Merdogne. J'ajouterais même que c'est le point le plus important (avec la superficie; les sites de hauteur bordant la Limagne ne manquant pas), tant pour l'installation du camp romain que pour le choix du site où se sont réfugiés l'armée de Vercingétorix et la population civile.

Pour le grand camp, il ne faudrait pas moins, selon Jibé, que la rivière Allier (quelle soif !).

Cependant, pour les légionnaires stationnant sur le puy de Marmant, seule la Veyre, qui n'est qu'un ruisseau, est disponible. Pour s'approvisionner, les légionnaires doivent sortir du camp et faire face aux incessantes attaques de la cavalerie arverne, ce qui rend, à mon avis, la position du petit camp intenable.

Concernant les gaulois, qui sont nettement plus nombreux que les romains (80000 guerriers plus la population civile, très importante en Limagne), les besoins en eau (non évoqués par Jibé sur ce forum) sont encore plus importants que pour l'armée romaine (et ils n'ont pas l'Allier !).

Or, le puy de Corent n'a pas des ressources en eau suffisantes. Je veux parler d'eau vive, c'est-à-dire de sources, indispensables à une telle concentration de population. Lors des dernières fouilles, l'équipe de M. Poux a d'ailleurs découvert quelques citernes, ce qui prouve qu'en temps normal les ressources aquifères étaient déjà insuffisantes...

Quant au marigot, qui a d'ailleurs été asséché en grande partie (à quelle époque ?), est-ce que de l'eau saumâtre et stagnante pouvait pallier au manque d'eau vive ?


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 21 Mars 2010 21:37 
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Polybe
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Jibé, vous parlez d'une "double enceinte végétalisée" aux emplacements du rempart et du mur de 6 pieds.

Pouvez-vous nous les situer précisément ?


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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 22 Mars 2010 8:53 
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Pierre de L'Estoile
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Ayant fait de l'équitation, je sais que la consommation d'eau d'un cheval après une journée d'efforts (et je ne parle pas des animaux de bât) est impressionnante. Alors, les milliers de bêtes qui accompagnaient les six légions, les auxiliaires éduens et les suiveurs civils de César...
D'où le fait que je suis enclin à placer le grand camp dans la plaine, à une centaine de mètres de l'Allier (sans parler des deux ruisseaux voisins).

La garnison permanente de Marmant n'était pas importante (quelques centuries), les deux légions d'attaque ont été en transit. Mais ce qui constituait le "jugum" est de toute façon un véritable château d'eau (encore aujourd'hui) et des sources abondantes existent près des puys de Marmant et de Monton, donc sous le contrôle des Romains (César dit lui-même que son petit camp a été établi pour gêner l'accès des Gaulois à l'eau mais il feint de ne considérer que le "jugum" et la Veyre, et d'oublier l'Allier).

Les Gaulois en effet, même très nombreux (ce qui n'a rien de sûr), ne sont pas démunis : les flancs nord et est du plateau de Corent sont troués de multiples sources (encore aujourd'hui) et, justement, ils ont aussi l'Allier puisque la rivière fait une boucle enserrant le plateau, côté sud. L'accès (du côté de l'actuel pont de Coudes) leur en est libre, César n'ayant renoncé à une circonvallation et ne s'étant positionné qu'au nord du plateau.

Sur le plateau même, le petit lac (effondrement d'origine volcanique comme celui de la Sauvetat, tout proche) était probablement plus étendu. Il est en outre encore directement alimenté par une source (il y en a d'autres). Tout cela suffisait pour la ville même.

Les photos satellite montrent bien la double enceinte végétale : la première (mur de la ville) sur le bord même du plateau, la seconde suivant le chemin courant encore aujourd'hui à mi-pente. On peut supposer que, comme à Merdogne et en bien d'autres lieux, ces remparts ont été démolis, comblés et que la nature a repris ses droits. A Merdogne, avant les fouilles des années 1935-1945, il n'y avait pas de mur visible, juste un talus gazonné. Et il n'y a qu'un seul mur !

Les pierres des murs du plateau de Corent ont pu servir, sous Auguste et après, pour construire les murs des terrasses où furent plantées les réputées vignes gallo-romaines du village de Corent, sur le versant sud, et la seconde version du sanctuaire de Gergovia, sur le plateau. Cette transformation post-césarienne en "dur", les équipes de Matthieu Poux ont montré qu'elle avait succédé (brièvement) à la ville en bois et pisé.

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 Sujet du message : Re: Gergovie
Message Publié : 22 Mars 2010 10:26 
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Polybe
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gargantua a écrit :
Les seuls trouvés en contexte sont les 2 traits de scorpion, en 1996 (découverts avec des amphores Dressel 1B, ils peuvent aussi bien datés de -20 que de -50) et celui trouvé planté en 2007 derrière le rempart de Merdogne (voir plus haut le lien avec l'article de "la chronique de l'oppidum" et la version simplifiée de Bellovese) forcément postérieur à -50.


Ce passage de mon "antepénultième" intervention n'est pas très clair par rapport à la phrase qui précède. Voici ce qu'il faut lire :

"Les seuls militaria typiquement romains trouvés en contexte hors de l'oppidum sont les 2 traits de scorpion, en 1996 (...). quant à celui trouvé planté en 2007 derrière le rempart de Merdogne (...) il est forcément postérieur à -50.


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