Faute de réponses de Matthieu Poux à mes interrogations, et loin de me cramponner aveuglément à ma thèse, j'ai, encore tout récemment, remis totalement en cause mes conclusions et reconsidéré, objectivement et en détail, la présentation faite du site de Gergovie-Merdogne par l'ARAFA Malheureusement, après relecture de tous les textes ou rapports de fouilles, je n'ai pu que reconstater deux points fondamentaux : l'inexistence de preuves archéologiques sérieuses relatives à la bataille et la non-concordance totale avec le texte de César, même si l'on a une vue très nette de la création, de l'évolution,de l'utilisation, de l'apogée et de la décrépitude de cet oppidum atypique grâce aux travaux archéologiques
Voici - non limitativement - ce qui, à mon avis invalide une bataille à Gergovie-Merdogne comme aux Côtes et la valide à Corent :
1/ L'arrivée de César devant la capitale arverne se fait en suivant l'Allier, qui passe à Corent, non à Gergovie. L'Allier, près duquel il peut établir son grand camp, fournit à son armée toute l'eau nécessaire alors qu'à Gergovie-Merdogne, l'Auzon, de faible débit, n'est pas suffisant et que les chercheurs tiennent le lac de Sarlièves pour asséché à cette époque. De même, aux Côtes, pas d'Allier ni de ressources hydriques suffisantes.
2/ César dit aussitôt qu'il est devant une ville (urbs) établie sur une montagne élevée "d'accès partout difficile". C'est le cas à Corent, pas à Gergovie-Merdogne où le flanc ouest est d'accès très aisé et où la ville reste à trouver, comme aux Côtes.
3/ César dit aussi que, de son côté, Vercingétorix campe sur une montagne voisine de la ville. Sur ce point, silence total des fouilleurs et sur le site Internet que l'ARAFA consacre à Gergovie. Et pour cause : une telle montagne n'y existe pas. Idem aux Côtes. A Corent, le Puy de Corent, plat de sommet, est greffé sur le plateau même, à côté de la ville.
4/ Même silence quand César dit qu'il y a le mur de la ville même mais aussi un second mur de 2m environ (6 pieds) construit à mi-pente. C'est entre ces deux murs que sont installés les enclos où campent des Gaulois. Là encore "oubli" des fouilleurs et de l'ARAFA, et pas trace d'un second mur à Gergovie-Merdogne ! Pareil aux Côtes. A Corent, le plateau comporte encore une double enceinte végétalisée (les murs ont sans doute, comme à Merdogne, été détruits, comblés puis regagnés par la nature mais aucune fouille ne s'y est intéressée).
5/ César prend d'assaut, pour y établir son petit camp, "une colline escarpée de toutes parts et bien fortifiée". A Gergovie-Merdogne, on ne voit pas comment la petite colline sans grand relief de La Roche-Blanche répondrait à ces critères. Et il est de plus impossible depuis ce lieu de voir l'intérieur de l'enceinte, comme César indique qu'il le fait. Dans le cas de Corent (le Puy de Marmant), tout fonctionne.
6/ Pour stopper l'assaut, César, qui s'est posté non loin du petit camp avec la 10ème légion, fait sonner les trompettes. Elles ne sont pas entendues, dit-il, parce qu'une "grande vallée" les sépare des troupes. Il n'y a aucune grande vallée entre La Roche-Blanche et le plateau de Gergovie-Merdogne, ni, aux Côtes, entre Chanturgue et le plateau. Elle est bien là devant le plateau de Corent
Je passe sur la présentation "scolastique" des fouilles par l'ARAFA (notez que leurs comptes-rendus, qui étaient en ligne, ont été actuellement retirés et que des documents importants comme le mémoire de Jean-Jacques Hatt, n'y figuraient pas), et je souligne les interrogations qui pèsent sur certaines affirmations "archéologiques" : des sections de petits fossés horizontaux en v, trouvés par Stoffel, sont censés être les tranchées de 3,m 60 (à fond plat bien sûr, sinon la circulation...) permettant l'ascension des légionnaires au petit camp. Des flèches et des boulets sont dits provenir de ces fossés alors qu'ils ne figurent pas dans le matériel trouvé par Stoffel mais sont mystérieusement apparus bien plus tard... etc. Pourtant, à Alise, Stoffel a inventorié le moindre clou de chaussure. Enfin qui imaginerait que César soit passé devant le plateau de Corent vide de tout défenseur pour se diriger sur Merdogne, à 7 km de là, parce que Vercingétorix y aurait concentré ses troupes et sans en profiter pour faire piller la capitale arverne par ses troupes affamées de butin ?
_________________ "L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie." Léon Tolstoï.
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