La disparition du « f » en Gascon proviendrait-elle d’un phénomène tardif ? Cette particularité
se retrouve dans une moindre mesure en espagnol ( exemple « hijo » pour « fils » ).
Sinon, du suomi au basque...quel dénominateur commun culturel ? Et bien probablement les descendants des magdaléniens ! Des peuples isolés et ayant longtemps échappés au dictat territorial des néolithiques. Mais ce que nous voyons des lapons aujourd’hui n’est qu’un pâle reflet de ce qu’ils ont pu être. Leur langue n’est sûrement pas restée indemne de leur histoire chaotique.
Le magdalénien se serait implanté dans le sud-ouest de la france entre –16 000 et –15 000 avant JC...ainsi que sur la côte méditerranéenne espagnole. Elle succède principalement au solutréen dont la culture matérielle est différente. Les solutréens ont pû prolonger leur culture sur des rivages aujourd’hui engloutis ( On trouve encore une grande proximité entre certaines lames solutréennes et la taille de certaines lames d’obsidiennes en méditerranée à une époque ultérieure ). Sur le reste du littoral méditerranéen, d’autres cultures encore restent à l’écart du magdalénien.
Les ancêtres des basques auraient été, non pas des pyrénéens accrochés à leur rocher comme une colonie de bulots, mais plutôt la population restée isolée au sud à cause des Pyrénées. Et aurait pu conserver longtemps sa langue dans les marges peu fréquentées du centre de l’Espagne. Jusqu’à être refoulée au nord entre autre par les celtibères, carthaginois puis latins,visigoths...et finalement l’invasion musulmane.
Il est intéressant d’évoquer les argariens ( population d’une culture non autochtone et arrivée sur la côte est vers –2300 av JC, en datation recalibrée.) En effet, l’anthropologie ancienne avait déterminé un type humain en commun entre les populations basques espagnoles et les anciens argariens : il y aurait donc eu peut-être des interractions entre les deux populations.
Nous aurions ainsi dans les langues non-indo-européennes de l’ancienne Ibérie un mélange d’influences entre l’argarien, le carthaginois et les ancêtres des basques.
Les peuples du littoral atlantique ainsi que de la plupart des îles méditerranéennes ont fréquemment une forte prédominance en gène sanguin O. Le taux en gène O était encore plus fort chez les guanches ( selon une étude sur les momies, 84% de gène O à Ténérife, 95 % dans la Grande Canarie ), accompagné d’un rhésus négatif très important. En ce qui concerne le rhésus négatif, il est ( ou était encore à l’époque des études ) plus fort chez les béarnais et les bretons du finistère que chez les basques. Par contre, une particularité spécifique aux basques semble le très faible taux en gène sanguin B.
Les aquitains se distingaient des basques : cela me paraît absolument certain au regard de leur toponymie qui était indo-européenne ( Après un tour d’horizon sur les anciennes langues IE, je constate qu’elles contiennent toutes des mots a suffixes archaïsants en –ga(s),guès,go(s).Les pays les plus conservateurs de ces désinences sont la Grèce, la Lituanie, ensuite la France ( sur l’Aquitaine ) et l’Espagne. ( L’Italie, malgré l’empreinte du Latin, n’en a pas conservé beaucoup ).
On remarque d’emblée que le territoire des béarnais est celui qui a le mieux conservé cette ancienne toponymie aquitaine ( env.56.5 toponymes / 1000 km2 dans mon calcul basé sur une désinence archaïsante dans les langues IE ), alors que son voisin le pays basque français tout au contraire efface la même toponymie ( Résultat de son invasion tardive d’époque mérovingienne ).
Il se peut cependant que les aquitains aient envahi un territoire déjà occupé par des locuteurs du basque ( Et je n’ai pas inventorié toutes les ressources de la toponymie aquitaine ).
Cette contradiction entre aquitains et basques pourrait s’éclairer par les travaux d’un chercheur (
« résonnances indo-européennes en basque » Christianus Cornelius Uhlenbeck ) ayant décelé l’influence sur le basque d’une langue indo-européenne nettement plus ancienne que le latin, le germain ou le celte : Ce qui confirmerait que l’indo-européen aurait été parlé en Europe de l’ouest avant les celtes, ou encore que les basques auraient rencontré les indo-européens ailleurs . La deuxième hypothèse me paraît moins probable du fait du particularisme génétique des basques nécessitant un isolement.
On évoque souvent un passage de Strabon
« les Aquitains diffèrent des peuples de race gauloise tant par leur constitution physique que par la langue qu’ils parlent, et ressemblent bien davantage aux ibères »...mais selon la vision de Strabon, un ibère était un habitant de l’Ibérie, ce qui laisse beaucoup de possibilités. Strabon parle aussi d’un type gaulois uniforme. Cependant, cela n’est guère convainquant aux yeux de l’anthropologie ( Il semble en effet qu’il y avait un type assez uniforme entre l’Europe centrale et la France de l’est...mais seulement de l’est, où se trouvaient à cette époque en particulier beaucoup de brachycrânes.. Peut-être s’agit-il ici de son type « galate » ? ) Sa démarche de géographe semblait guidée par le besoin de beaucoup simplifier.