ubik a écrit :
Il y a un film dont vous n'avez pas parlé, que j'aime bien ( mais en tant que simple spectateur, je ne me considère pas qualifié pour juger au point de vue historique ).
Omar Sharif, Peter O toole, Donald Pleasance... cela vous parle ? La nuit des généraux.
Effectivement,
La Nuit des généraux (
The Night of the Generals, 1967) d'Anatole Litvak est, à mon humble avis, un petit chef-d'oeuvre...
C'est l'adaptation du roman éponyme écrit par Hans Hellmut Kirst mais, évidemment, il y a pas mal de différences par rapport au matériau original. Le bouquin tire à boulets rouges sur cette « caste des généraux » qui, en suivant servilement le Führer, ont mené l'Allemagne à la ruine... Jugeant sans doute ce message un peu trop politisé, Litvak a misé davantage sur l'aspect « intrigue policière » se déroulant dans le contexte de la Seconde guerre mondiale.
Le film nous montre un major allemand - Grau (Omar Sharif !) - enquêter sur le meurtre sordide d'une prostituée... Crime commis dans la Varsovie de 1942, et rapidement attribué à un général de l'armée d'occupation !
Il y en a trois qui entrent dans le collimateur de l'enquêteur : Von Seydlitz-Gabler, Kahlenberg, et le terribleTanz. Considéré avec condescendance comme une sorte d'idéaliste - voire de fou - Grau finit néanmoins par gêner quelqu'un... Et il se retrouve muté, sans avoir la possibilité de découvrir le meurtrier. Néanmoins, deux ans plus tard, en France, Grau est confronté de nouveau à l'assassinat d'une prostituée ... Et - par un étrange hasard - retrouve les trois généraux sur son chemin !
Une partie de la force de ce film repose, bien sûr, sur ce casting d'enfer qui réunissait le duo Omar Sharif - Peter O'Toole (qui avait cartonné dans le
Lawrence d’Arabie de 1962), Donald Pleasence (l'éternel second couteau d'Hollywood, à l'époque), et Philippe Noiret !
Des trois généraux, Kahlenberg (Donald Pleasence) est peut-être le plus sympathique... Montré comme une espèce d'éternel magouilleur, il trempe finalement dans le complot contre Hitler. Von Seydlitz-Gabler (Charles Gray) est plutôt un vague crétin paraissant surtout préoccupé par son confort personnel.
Mais le grand héros vénéneux du film est certainement le général Tanz qui, derrière sa façade d'officier prussien, dissimule une âme aussi noire que complexe et tourmentée. Il faut saluer ici la prestation de Peter O'Toole qui fait de ce général l'un des salauds les plus inoubiables de l'histoire du cinéma...
A ne manquer sous aucun prétexte, cette scène d'anthologie où l'on voit Tanz fasciné par le regard hypnotique d'un auto-portrait de van Gogh !
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