Evitez de citer Christian Jacq, ça ne fait pas très sérieux en matière d'égyptologie.
Aigle, et ses
confusions chez les auteurs grecs[/quote]
J'ai graissé le mot important, car c'est bien là le fond du problème en ce qui concerne Horapollon (mais pas que lui): ses descriptions et interprétations des hiéroglyphes, et toutes les gloses qui ont suivi sa voie, souffrent d'un biais dû à cette confusion. Et donc cela entraîne des erreurs dans la façon dont on perçoit la conception égyptienne du monde.
Thersite a écrit :
Qu'en est-il finalement de la véritable maîtrise de l'écriture hieroglyphique par Horapollon ? J'ai l'impression qu'il ne savait plus la lire, mais qu'il conservait le souvenir de certains signes courants. Autrement dit, il peut encore identifier des mots, mais est incapable de lire des phrases. Qu'en penses-tu ?
Il faudrait que je lise (ou au moins survole) son ouvrage. Le peu que j'en ai lu (les liens proposé par jpma dans le message initial de ce sujet) me laisse penser qu'il était bien à côté de la plaque en matière de connaissance de la langue égyptienne, ce qui n'a rien de surprenant en soi. La période ptolémaïque et sa complexification de la langue hiéroglyphique étaient passées par là, et pour les avoir étudié ce semestre, ça m'a semblé imbuvable (du moins, les inscriptions des temples).
Sur cette base, on voit que Horapollon n'était pas très éloigné chronologiquement des derniers prêtres maîtrisant les hiéroglyphes. Cependant, cela ne voulait pas dire qu'il comprenait les hiéroglyphes, et encore le fourmillement de concepts qui pouvait s'y rattacher. Il devait pouvoir les reconnaître, mais de là à pouvoir lire un texte, voilà une conclusion à laquelle je ne m'avancerai pas. Et quant à dire qu'il connaissait la conception que les anciens Égyptiens se faisaient de leur monde (le sujet de cette discussion), il y a carrément un gouffre. Les philosophes grecs classiques étaient contemporains de la civilisation pharaonique pré-lagide; Hérodote lui-même a écrit sur la base de renseignements puisés à la source. Cela n'empêche pas qu'ils ont interprété ces renseignements avec leur mentalité hellénique, et que cela a entraîné des erreurs d'interprétation. C'est normal, c'est humain.
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"Evitez de citer Christian Jacq, ça ne fait pas très sérieux en matière d'égyptologie.
"
Si vous lisez ses romans de gare avant de vous endormir, effectivement. mais C.Jacq égyptologue a repris Sethe, chapitre par chapitre et le commentaire est sérieux.
"J'ai graissé le mot important, Aigle..."
Pas tout à fait puisque suivant Verjus et Yoyotte la confusion était de mise à cette époque. Voulez un scan de ce passage, in le Bestiaire des Pharaons ?
"sur cette base, on voit que Horapollon n'était pas très éloigné chronologiquement des derniers prêtres maîtrisant les hiéroglyphes. Cependant, cela ne voulait pas dire qu'il comprenait les hiéroglyphes, et encore le fourmillement de concepts qui pouvait s'y rattacher. Il devait pouvoir les reconnaître,"
Exact, de fait, Champolloin le ressent de même.