De retour dans ma bibliothèque, je vous livre un florilège sur cet "honorable" Shermann :
"Si les habitants hurlent après ma barbarie et ma cruauté, je leur répondrai que la guerre, c'est la guerre [...] s'ils veulent la paix, ils doivent, eux et leur familles, s'arrêter de faire la guerre".
Lettre de Shermann au général Halleck, citée dans Personal Memoirs, vol II, page 111.
Du même :
"Jusqu'à ce que nous puissions repeupler la Géorgie, il est inutile de l'occuper, puisque la destruction complète des routes, des maisons et des habitants réduira à néant leurs ressources militaires[...] Je puis avancer en faisant hurler la Géorgie."
The War of the Rebellion, vol LXXIX, page 162
"Si je suis forcé d'attaquer[...] je me sens alors le droit d'avoir recours aux mesures les plus dures et ne m'efforcerai guère de retenir mon armée".
ibid, vol LXXIX, page 737
"Nous ne combattons pas seulement des armées ennemies, mais aussi une population hostile, et devons faire sentir aux vieux et aux jeunes, aux riches et aux pauvres, la main de fer de la guerre...La vérité, c'est que toute l'armée brûle du désir insatiable d'assouvir sa vengeance sur la Caroline du Sud. Je tremble presque pour son sort."
ibid, vol XCII, page 799
D'un de ses aides de camp :
"Que Dieu nous donne la paix, mais il n'y a de paix possible que dans une soumission complète au gouvernement et cela paraît impossible, si ce n'est grâce à la terreur de la guerre".
Major George W. Nichols, The Story of the Great March, page 101
D'un autre de ses aides de camp :
"Shermann a parfaitement raison : la seule possibilité de terminer ce triste et atroce conflit [...] c'est de le rendre terrible au-delà de toute résistance".
Henry Hitchcock, Marching with Sherman, Letters and Diaries of Henry Hitchcock, page 53.
Ce n'est pas pour rien que Shermann a été surnommé "l'Attila du continent américain" ( Jefferson Davis). La terreur était l'élément de base de sa tactique. L'ordre donné aux soldats de "fourrager largement" était un authentique blanc-seing à toutes les exactions. Un peu facile après coup d'accuser les maraudeurs, déserteurs et esclaves noirs libérés. Cette sauvagerie gratuite déplaisait d'ailleurs à beaucoup de ses officiers (J.C Davis, H.W Slocum, J.R Hawley et J. Kilpatrick) Hitchcok lui-même jugeait cette tactique du relâchement barbare mauvaise du point de vue moral. Ces exactions n'étaient nullement la résultante de ce que nous appellerions aujourd'hui des dégâts collatéraux, elles étaient délibérées. Il n'y avait aucune résistance militaire en face. Cette politique de terreur n'eût d'ailleurs que peu d'influence sur les opérations de Grant en Virginie.
Ultime aveu de Shermann après la chute de Savannah qui estimait les dommages causés à la Géorgie à 100 millions de dollars, dont 2 seulement "à notre profit", le reste était uniquement "gaspillage et destruction".
The War of the Rebellion, vol XCII, page 13.
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