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La gloire, à l'époque, n'a rien à voir avec le fait de vaincre sans de tels moyens. C'est un anachronisme majeur, que de prendre des considérations morales d'aujourd'hui pour juger les actes d'antan.
Je me permets d'exprimer un désaccord. Tout d'abord parlant de gloire au cours du temps, il serait important de définir "aujourd'hui". Les Raubkriege de nos amis allemands ont été le B.A.BA des leçons d'histoire de bien des générations. Alors que les écoliers français s'entendaient rabacher la sempiternelle Revanche sous prétexte de la dangerosité guerrière du Prussien, l'écolier allemand voyait les Français au travers d'un Louis XIV non pas glorieux mais essentiellement violent et sanguinaire (image largement diffusée en Hollande au XVIIe siècle et que les Dragonnades ne firent que confirmer aux yeux de l'Europe).
Quant à dire que toute les guerres du XVIIe siècle sont des guerres de rapine, désolé mais c'est vous qui faite un contre-sens. Vous confondez la tactique, sur ce point d'ailleurs vous avez entièrement raison et la théorie de la violence d'Etat. Une guerre, dans le monde chrétien du XVIIe siècle n'est acceptable que si elle est juste. Par Raubkriege, ce que les Allemands voulaient dire, et ce même au XVIIe siècle, c'est que les guerres louis quatorziennes n'avaient rien de juste, c'était juste du banditisme étatique, un peu comme Kadhafi aujourd'hui. Et en plus comme vous le dîtes, la France soutenait l'Empire ottoman, pour preuve son absence au siège de Vienne ou la concomittance de la prise de Strasbourg et de Casal avec la mise en marche des Janissaires vers les frontières de l'Empire, ce qui en faisait un Etat puissant certes mais néfaste à la Chrétienté.
La gloire attribuée à Louis XIV, ou à Napoléon Ier d'ailleurs,ne contribuait pas, en dehors des frontières de la France, à donner une image pacifique du pays. Cet aspect traditionnel de la glorification de la violence, dans un pays hanté par l'encerclement ou l'isolation (au fait dans combien de pays européens existe-t-il encore un défilé militaire important ?) et la capacité à imposer la centralisation, pour moi, expliquent une bonne partie de la vision "globalement positive" de Louis XIV.