Oliviert a écrit :
Son génie a consisté à étudier en profondeur les mécanismes de l'économie et à les exposer avec clarté dans ses cours à l'université et dans ses livres.
Surtout il a été le premier à proposer un modèle anti-keynésien cohérent, là où les critiques contre la théorie de Keynes concernaient essentiellement des points de sa théorie. Friedman critique systématiquement les conclusions de Keynes, retourne certaines de ses hypothèses contre lui, tout en en intégrant certaines. Il me semble donc difficile de dire quel a été son apport le plus décisif. Son approche de la monnaie est évidemment cruciale, ce n'est pas pour rien qu'elle a donné naissance au nom de son courant, et amené à la dévalorisation des politiques keynésiennes à fondement budgétaire dont il a critiqué l'efficacité. Mais où est le plus important entre sa nouvelle approche de la théorie quantitative de la monnaie ou sa nouvelle approche de la courbe de Phillips distinguant les liens entre inflation et chômage à court et long terme ? Il y aussi la théorie du revenu permanent, et plus globalement une question de méthode qui est cruciale chez Friedman : il retourne aux modèles micro-économiques pour les relier aux modèles macro-économiques, qui sont les seuls à avoir les faveurs des Keynésiens purs et durs ; d'ailleurs son approche de la modélisation, contre l'empirisme, est intéressante. Après, les ouvrages d'histoire de le pensée économique doivent bien mettre en avant ses apports essentiels. De ce point de vue là, il me semble que le plus important est surtout la façon dont il a ébranlé la position des Keynésiens et des politiques budgétaires (et même monétaires) expansionnistes.