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Il servit sous Lépide dans le sud de la Gaule en 43
Il servit, il servit... faut le dire vite... Disons plutôt il sévit : quand on en entend parler (Plancus, in Cicéron,
Lettres aux Familiers, X.21.4), c'est pour avoir fomenter une mutinerie dans l'armée de Lépide ! Le "consulat" de 40 était une farce, destinée à récompenser les copains, sa charge purement honorifique ne fut exercée que quelques jours (Dion Cassius, XLVIII.32 :
Sur ces entrefaites, ils destituèrent les préteurs et les consuls, bien qu'on fût à la fin de l'année, pour leur en substituer d'autres, sans s'inquiéter du peu de jours que ces magistrats auraient à exercer leur charge.)
Sa campagne en Arménie puis en Ibérie et en Albanie fut particulièrement remarquable (Dion Cassius, XLIX.24 ; Plutarque,
Vie d'Antoine, 34 ; 42 ; 56 ; et rapidos, Strabon XI.3.5), et fit de lui le bras droit attitré de Pompée. C'est lui qui commande l'armée quand Pompée joue les marins, ou la flotte quand Pompée préfère parader à la tête de l'armée (C'est lui qui conduit l'armée vers la côte en prévision de l'offensive contre Octave; puis la flotte, jusqu'au grand jour où il commande toute l'armée de terre, 19 légions et 12 000 cavaliers, à Actium). Lorsque toute l'armée se mutine, il parvient à s'enfuir et rejoindre Antoine (cf. Plutarque,
Vie d'Antoine, 63, 65, 67, 68; Velleius Paterculus II.85).
Donc si ça avait bien tourner, pour sûr qu'il aurait bénéficié d'un sacré pouvoir, d'autant que, pour ton sujet particulier, il semble avoir entretenu d'excellents rapports non seulement avec Antoine, mais aussi avec Cléopâtre : Plutarque,
Vie d'Antoine, 56
Domitius et quelques autres amis d'Antoine lui avaient persuadé de renvoyer Cléopâtre en Égypte, pour y attendre la fin de la guerre ; mais cette reine, craignant qu'Octavia ne le réconciliât une seconde fois avec César, persuada à Canidius, à force d'argent, de parler en sa faveur à Antoine, de lui représenter qu'il n'était ni juste d'éloigner de cette guerre une princesse qui fournissait pour la faire des secours si considérables, ni utile à ses intérêts de décourager, par la retraite de leur reine, les Égyptiens, qui faisaient une grande partie de ses forces navales. Canidius ajouta que Cléopâtre ne lui paraissait inférieure en prudence à aucun des rois qui combattaient sous ses ordres, elle qui avait longtemps gouverné seule un empire si vaste, et qui, depuis qu'elle vivait avec lui, avait appris à conduire les plus grandes affaires. Ces raisons triomphèrent de l'opposition d'AntoineDu coup, je me demande s'il ne faut pas identifier le Canidius, tribun de la plèbe en 57, avec le nôtre, plutôt qu'avec son homonyme adjoint de Caton à Chypre la même année. Plutarque,
Vie de Pompée, 49 :
Cependant Canidius, alors tribun de la plèbe, proposa une loi aux termes de laquelle Pompée, sans armée et avec deux licteurs seulement, irait réconcilier les Alexandrins avec leur Roi. S'il avait des relations à Alexandrie, ce que ce passage laisse entendre, cela aurait largement facilité son intégration locale, et par là, ses futurs liens avec Cléopâtre.