Aigle a écrit :
Le décor ainsi planté pouvez m'indiquer la meilleure voire pour une carrière d'historien : s'agi t il du parcours sacro saint hypokhagne/khâgne/Ulm ? ou bien l'ENS Lyon offre-t-elle les mêmes débouchés (et dans ce cas faut il plutôt choisir la spécialité Sciences humaines ?), et qu'en est il des Chartes ou des études d'histoire à l'université ?
Pour la révolution et l'empire Sciences Po est il une formule intéressante ? éventuellement en doublant avec une licence d'histoire à l'université ?
Réponse rapide et à plusieurs facettes :
- en 2nde, s'il est bon d'avoir des idées, des passions, et un objectif, il me semble très dangereux d'avoir une vision de "carrière"...
- Ulm est plus facile à avoir que Lyon de nos jours, et aussi un écosystème assez différent (plutôt classes sociales plus élevées, issues de familles en moyenne plus conservatrices) de ce que j'en connais pour avoir préparé Lyon (et été à 2 points de l'admissibilité à Ulm en préparant quatre épreuves en 2 jours).
- Le cursus a été changé, et l'hypokhâgne ouvre maintenant énormément de portes avec la BEL : les étudiants peuvent passer très facilement les concours pour les écoles de commerce (qui, de mon temps, étaient assez faciles à avoir quand on était bon, vu que les meilleurs ne les passaient généralement pas)
- Les programmes ont aussi changé, et le tronc commun est maintenant toujours contemporanéiste si je ne me trompe pas, mais en spécialité, on voit deux autres questions chaque année, cela permet d'avoir une petite idée de chaque période. Car en seconde on ne peut pas se dire "je veux être maître de conférence sur la Révolution", ou faut avoir un environnement familial très spécial !
- Sciences Po est parmi le top pour l'histoire contemporaine je pense, quant à l'articulation révolutionnaire, je ne saurais être catégorique... mais il y a plusieurs modernistes de renom à Sciences Po à présent, et j'ai des camarades de master qui avaient fait leur mémoire sur des questions de l'Empire, de la Révolution, et même des XVIIe et XVIIIe siècles.
- en conclusion, je conseillerais, comme je l'ai toujours dit à des lycéens, de tenter une hypokhâgne : ça ne coûte rien si on l'aborde avec l'esprit qu'il faut (sans trop de pression, sans trop de glandouille), on a des équivalences totales si on se débrouille, et maintenant en plus il y a des débouchés en masse (de l'ENS à Saint-Cyr en passant par les ESC, les IEP, les écoles de journalisme...). J'ai eu les meilleurs amis de ma vie en prépa, les profs dont j'ai été et suis encore le plus proche, bref ce fut une période super malgré une fin assez agaçante (j'ai raté l'ENS à peu de points, pour la 2e fois, et en m'engueulant avec mon jury d'histoire à la "confession").
Cela dit, il est difficile de donner des conseils à un adolescent qu'on ne connait pas. A vous de les personnaliser ;-).