Le Vieux a écrit :
Le Vieux qui aimerait connaître un peu plus l'histoire de Rocamadour, ville qu'il compte bien aller visiter un jour.
C'est effectivement un très joli site, quoique un peu trop envahit par la touristaille à mon goût (il est vrai que c'est l'un des plus courus de France), et en plus le Quercy est une région très agréable à visiter.
Le site de Rocamadour devient un lieu de culte après 1166. Un paysan local avait émis le souhait de se faire enterrer près de la chapelle de la Vierge se trouvant à cet endroit. En creusant, on découvrit la tombe de St Amadour, et depuis des miracles s'accomplirent en ce lieu. La chapelle Notre-Dame de Rocamadour contient la fameuse Vierge Noire, datant du XIIè siècle, qui serait la source de ces miracles.
On ne sait pas vraiment qui est ce St Amadour. Est-ce St Sylvain, ou bien Zachée, disciple du Christ qui se serait retiré en ce lieu après le décès de son épouse, Ste Véronique ? L'étymologie de Rocamadour, souvent comprise comme "Rocher d'Amadour", pourrait en fait avoir signifié "celui qui aime le rocher", donc aucun nom précis. Ce saint est sans doute un ermite s'étant retiré dans ce "désert", dont on ne connaît pas l'identité réelle.
Après la découverte du corps et les premiers miracles, Rocamadour devint un des lieux de pèlerinage les plus courus de toute la Chrétienté. Il se trouve près d'un chemin menant à St Jacques, qui passe par Figeac. Les personnalités les plus illustres de l'époque s'y rendent : St Bernard, St Dominique, St Louis, Philippe IV, etc. Les jours d'indulgence plénière, près de 30000 personnes y affluent. On est obligé de les faire camper en contrebas du site, dans la vallée de l'Alzou. Les tribunaux ecclésiastiques de l'époque infligent souvent comme pénitence le pèlerinage à Rocamadour. Du fait de son importance, les abbayes de Marcilhac et de Tulle se disputent ce site : c'est la seconde qui l'emporte.
Victime de son succès fulgurant, Rocamadour est pillé plusieurs fois : dès la fin du XIIè siècle, puis pendant la Guerre de Cent Ans. Après son apogée au XIIIè siècle, le site décline durant l'époque moderne. Pendant les Guerres de Religion, le site est pillé par les Protestants. Leur chef, Bessonies, ordonne que l'on brûle le corps du saint, mais celui-ci reste intact. De rage, il réduit lui-même le corps en miette. Après cela, Rocamadour décline, et ne connaît un renouveau que dans la seconde moitié du XIXè siècle, sous l'impulsion des évèques de Cahors. Actuellement c'est un lieu très visité.